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Un coup de massue pour le transport collectif au Bas-Saint-Laurent

durée 30 septembre 2024 | 12h06
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent devra vraisemblablement trouver une nouvelle façon de financer le projet de transport collectif qu’il travaille à développer depuis plusieurs années sur le territoire. Le gouvernement a récemment refusé la demande des élus régionaux de majorer la taxe sur le carburant vendu de 0,02 $ le litre.

    Cette décision a été communiquée dans une lettre signée par le ministre des Finances, Éric Girard, le 26 septembre. Une missive qui a été reçue comme «un coup de massue» aux quatre coins de la région.  

    «Je me disais que c’était une gifle en plein visage, mais c’est finalement pire que ça», a confirmé le maire de Saint-Modeste et président de la Régie de transport du Bas-Saint-Laurent, Louis-Marie Bastille. 

    «C’est une immense déception, après tout le travail qui a été fait depuis plus de 10 ans pour préparer le dossier et répondre à toutes les exigences gouvernementales dans les moindres détails. Le dossier, selon moi, était justifié, justifiable et très bien argumenté. Mais voilà, ça n’a pas passé.»

    Les élus du Bas-Saint-Laurent sommaient le gouvernement d’accepter leur requête depuis près de 10 mois. Il s’agissait d’une condition sine qua non au financement d'un nouveau service de transport en commun sur le territoire, estimaient-ils. 

    «On a dû tout justifier. Mais à l’inverse, on a reçu une lettre froide, sèche et sans grande justification pour nous dire non. On comprend mal sur quoi ils se sont basés pour le refus», a réagi M. Bastille. 

    Selon le gouvernement, les élus disposent de plusieurs outils pour diversifier leurs revenus, ciblant notamment l'imposition d'une taxe sur l'immatriculation. Ces derniers n’ont toutefois jamais considéré cette option, puisqu’elle met beaucoup plus de pression financière sur les citoyens. 

    «Dans le dossier, on a fait la preuve que cette option n’en était pas une. Une taxe sur l’immatriculation reviendrait, en moyenne, à 60 $ par citoyen, alors que la taxe sur l’essence revenait à 25 ou 26 $ par année. C’était énormément plus avantageux», a soutenu M. Bastille.  

    L’élu régional estime d’ailleurs que le gouvernement n’est pas cohérent dans ce dossier. «Au Témiscouata, en juin, M. Girard a dit qu’il ne voulait pas trop monter le fardeau fiscal du citoyen, mais il nous parle maintenant de la taxe sur l’immatriculation…Il y a quelque chose qui n’est pas conséquent. Ça ne se tient pas», a-t-il jugé. 

    Récemment, le premier ministre avait aussi démontré une ouverture au projet lors du caucus de la CAQ à Rimouski. «En fin de semaine, au colloque [à Saint-Hyacinthe], il a aussi dit que les régions sont importantes et il a mentionné que la décarbonation était une priorité. Mais on se fait couper le transport collectif. Ça n’a aucun bon sens», a-t-il ajouté. 

    Le projet ciblé par le Collectif régional de développement vise à munir la région de plusieurs circuits de transport collectif entre les villes bas-laurentiennes. Un trajet à heure fixe pourrait notamment être offert entre Rivière-du-Loup et le Témiscouata, plus d’une fois par jour. Même chose pour le trajet entre Rivière-du-Loup et Rimouski, par exemple. 

    Notons qu’une majoration de la taxe sur l’essence permettant le financement du transport collectif a déjà été accordée à d'autres régions du Québec par le passé, notamment en Gaspésie et dans le Grand Montréal. Une autre preuve de l’incohérence de la situation, regrettent les élus du Bas-Saint-Laurent qui comptaient sur l’adhésion de la population. 

    En effet, selon un sondage Segma Recherche effectué en juin, 60 % de la population préfère une majoration de la taxe sur les carburants de 0,02$/litre consommé sur le territoire, alors que seulement 26 % opteraient pour l’ajout d’une taxe à l’immatriculation de leur véhicule.

    Après avoir pris connaissance du refus du gouvernement, les élus ont demandé une rencontre avec le premier ministre. Entre-temps, le conseil d’administration de la Régie de transport du Bas-Saint-Laurent devrait aussi se réunir. Pour le moment, aucune décision n’a été prise sur l’avenir du projet. 
     

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