Une culture étrangère
Par Gregg Newson
Selon Graham Fraser, le commissaire des langues officielles du gouvernement fédéral et l'auteur d'un livre au sujet de l’état des langues officielles au Canada, notre pays n'a pas encore une culture unifiée. La majorité des anglophones ont une vision très dépassée et inexacte des Québécois parce qu'ils ne voient jamais la vraie culture québécoise. Après quelques semaines à Rivière-du-Loup, je sais maintenant que M. Fraser a raison, et je comprends mieux le problème grave qui existe dans notre pays.
En tant qu'anglophone qui apprend le français, je trouve que c'est dommage que la langue et la culture québécoises soient encore complètement étrangères aux Canadiens anglophones. Par exemple, le cinéma québécois est très vivant, avec le grand succès international de films comme Le Déclin de l'empire américain, Les invasions barbares, La Grande Séduction et Crazy. Mais pour les provinces anglophones, les films québécois sont encore considérés « étrangers », et souvent ces films gagnent plus d'argent dans les autres pays (en Europe, en Angleterre, et même en Australie) qu'ils en gagnent au Canada anglais.
À mon avis, si le gouvernement veut encourager les jeunes à apprendre le français, il faut que les anglophones soient exposés à la culture québécoise. Dans un grand pays où trop de Canadiens anglais n'ont pas la compréhension approfondie du peuple, de la culture et de l'histoire du Québec, peut-être que les médias de masse (et l'industrie du film) peuvent aider à combler l'écart entre les deux solitudes. Comment exactement? Le succès de Bon Cop, Bad Cop suggère qu'une façon d`attirer les anglophones aux films québécois est de faire plus de films bilingues qui refléteront mieux nos similarités et notre identité nationale.
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