Projet de nom pour Notre-Dame-du-Lac et Cabano
Dégelis - Une date importante s’inscrira dans l’histoire du comté de Témiscouata le 20 juin prochain. En effet, les autorités municipales de Notre-Dame-du-Lac et de Cabano qui ont déjà réalisé leur fusion décideront de l’appellation de leur nouvelle ville.
Tous les aspects analysés dans le projet de fusion entre Notre-Dame-du-Lac et Cabano ne concernent que ces deux entités, de même que le nom de la nouvelle ville issue de cette fusion, dans la mesure où il n’y ait pas usurpation d’un vocable appartenant déjà à un groupe légalement constitué.
Puisque le choix des noms retenus pour la nouvelle entité contient le mot « Témiscouata », il devient absolument nécessaire que les vingt municipalités de la MRC de Témiscouata se prononcent à l’effet qu’elles refusent de céder leur nom personnel à la nouvelle ville.
Il est donc très important que les arguments justifiant la position de la MRC soient connus rapidement pour que les citoyens des deux municipalités en cause puissent en tenir compte au moment de se prononcer le 20 juin prochain.
Il y a, on le sait, plusieurs exemples au Québec où le nom d’une ville est le même que celui du comté dont elle fait partie. En regardant simplement autour de soi, nous constatons que c’est très fréquent; par exemple : Gaspé, Matane, Rimouski, Kamouraska, Matapédia, Rivière-du-Loup, Montmagny, Lévis, et plusieurs autres. Dans tous ces cas, les noms choisis pour désigner l’un ou l’autre desdits comtés désignent généralement une municipalité déjà existante, un lieu historique ou un territoire déjà officiellement désigné. Mais, il est à noter que le nom de la municipalité existait toujours avant que le comté n’existe. Il faut donc constater que jamais une ville nouvelle ne s’est arrogé le privilège de s’approprier le nom du comté où elle prend naissance. La ville a toujours existé avant le comté. Dans le cas qui nous concerne, cette appropriation de nom par la nouvelle ville résultant de la fusion de Notre-Dame-du-Lac et de Cabano ne devrait pas avoir lieu puisque ni l’une ni l’autre de ces municipalités n’existaient avant la désignation officielle du territoire nommé Témiscouata.
En effet, en 1867, le Bas-Canada a été divisé en 65 comtés ayant le même espace territorial au fédéral et au provincial. Parmi ces comtés, on retrouvait Gaspé, L’Islet, Témiscouata, Kamouraska, Montmagny, et Rimouski. Or, en 1867, Cabano et Notre-Dame-du-Lac n’existaient pas. C’est en 1871 que Notre-Dame-du-Lac a été officiellement reconnue comme municipalité, et Cabano, extraite d’une partie de Notre-Dame-du-Lac et d’une partie de Saint-Louis-du-Ha! Ha! est née en 1907. Ces faits prouvent que le nom du comté de Témiscouata n’est pas issu de l’une ou l’autre de ses parties constituantes, tels que dans les exemples cités précédemment.
Le nom que suggère le référendum est déjà utilisé par plusieurs organismes présents sur le territoire de la MRC du Témiscouata. Il en va de même pour certains commerces et associations dispersés sur le territoire qui portent le nom Témis ou Témiscouata. Le futur parc national sera-t-il celui du Témiscouata ou celui de la nouvelle ville? La future Chambre de commerces de Témiscouata sera-t-elle celle du Témiscouata ou de la nouvelle ville ? Que de confusions malheureuses à prévoir!
Chacune des 20 municipalités de la MRC de Témiscouata doit se préoccuper et se questionner des conséquences malheureuses qu’engendrerait l’inclusion du mot « Témiscouata » au nom de la nouvelle ville. Il est donc souhaitable que ces arguments soient portés à l’attention des citoyens pour confirmer notre désapprobation devant une telle éventualité, et ce, dans un très court délai, puisque le vote est imminent. L’annonce officielle de la prétention à ce nom venant tout juste d’être connue sous-tend une stratégie inquiétante pour les citoyens des municipalités qui se sentent victimes d’une appropriation injustifiée. L’histoire des municipalités formant la nouvelle ville devrait inspirer le choix d’un nom tiré de leur réalité personnelle.
Il faut aussi se préoccuper de certaines situations; les municipalités de Saint-Honoré de Témiscouata et Saint-Elzéar de Témiscouata ne seront pas des quartiers de la nouvelle ville, mais elles sembleront l’être.
Dans tout ce processus, il était tout à fait justifié que la nouvelle ville consulte ses citoyens sur l’appellation de celle-ci. Par contre, il aurait été souhaitable et tout autant justifié que les municipalités témiscouataines soient consultées sur l’appropriation du vocable « Témiscouata ».
Certaines personnes croiront que c’est par chauvinisme que la ville de Dégelis donne son opinion sur le sujet; pourtant, il n’en est rien. Tout comme d’autres municipalités témiscouataines, nous voulons simplement éviter toute ambiguïté et confusion. Nous aimerions que le nom de « Témiscouata » demeure la propriété de l’ensemble des municipalités de notre territoire.
En conclusion, nous portons à votre attention cette réflexion… « Les gens de Dégelis sont des Dégelisiens et sont aussi des Témiscouatains du nom de leur comté. Comment appellera-t-on les gens de la nouvelle ville?
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