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L’acériculture, une tradition depuis 1955 chez les Dumont

durée 5 mai 2011 | 15h20
  • Hugues Albert
    Par Hugues Albert

    Journaliste

    Saint-Athanase – On est bien loin de la chaudière accrochée à l’arbre qu’on vidait dans un gros baril installé sur un traineau qu’un cheval de travail tirait dans les sentiers de l’érablière. Pourtant Adrien Dumont a vécu cette bonne vieille époque. Et il a été témoin de la suite, de l’évolution de la technologie qui permet aux érablières d’être beaucoup plus performantes en terme de rendement à l’entaille.

    En 1955, il se lançait dans l’exploitation d’une érablière de 2 000 entailles acquise l’année précédente sur le lot « d’en haut » d’une terre forestière à fort potentiel acéricole à Saint-Athanase. La production était loin d’être ce qu’elle est aujourd’hui, s’établissant bon an mal an à huit barils de 32 gallons.


    Le fils et le père, Renaud et Adrien Dumont, sont des acériculteurs qui naviguent dans ce type de production depuis de nombreuses années.
    Photo : Hugues Albert


    Son fils Renaud, à qui il est associé, n’était alors qu’un bambin. « Au temps des sucres, nous couchions à l’érablière et maman (Violette Michaud) allait nous mener au coin du chemin où l’autobus nous prenait pour nous emmener à l’école. Et elle revenait nous chercher au même endroit quand la classe était terminée. »

    La production n’avait rien d’industriel. Bien au contraire, le fruit de la récolte annuelle était destiné à la transformation en divers produits et vendu localement et dans la région, soit à l’érablière même ou dans les épiceries. La cabane était le lieu de soupers familiaux et de temps à autre de rencontres sociales où se donnaient rendez-vous des groupes de motoneigistes désireux de se payer une bonne soirée bien arrosée… de sirop.

    1979 : début de l'ère moderne

    L’année 1979 allait marquer un tournant majeur au sein de cette entreprise désignée Érablière du lac Landry. L’activité était du jour au lendemain transférée sur un autre site, en bas du lot actuel et on allait alors implanter un système de tubulures reliant tous les arbres entaillés afin d’acheminer la sève au site de bouillage dans un tout nouveau bassin d’évaporation. C’était le jour et la nuit.

    On venait de passer de l’ère artisanale à l’ère moderne. Le marché international s’ouvrait à la production acéricole, ce qui allait influencer grandement les acériculteurs vers l’implantation de technologies dernier cri et l’acquisition des équipements appropriés touchant tout le processus de production qui allait connaître par conséquent une augmentation incomparable.



    Adrien Dumont, son fils Renaud et André Chénard, l’autre associé dans l’Érablière du lac Landry, exploitent aujourd’hui un volume de 40 000 entailles sur terres publiques. Les conditions de production sont parmi les meilleures qui soient considérant un climat idéal pour ce genre d’exploitation et la santé de leur exploitation ce qui se reflète éloquemment  dans la production qui en découle, tant en qualité et qu’en volume.

    Quand on fait un bilan comparatif de production d’une année à l’autre, on voit des chiffres nettement supérieurs aux moyennes généralement présentées dans l’ensemble du Québec qui sont de 2,2 livres à l’entaille, ce depuis 15 ans.

    Par exemple, en 2008, année jugée catastrophique avec une moyenne provinciale d’à peine 1,56 livre à l’entaille, la production à l’Érablière du lac Landry a été de 3,85 livres. Adrien Dumont précise qu’une semaine avant la tempête de Pâques, qui avait laissé plus d’un mètre de neige, on avait relevé d’une hauteur suffisante le niveau de la tubulure qu’un épais manteau de neige recouvrait presque.

    C’est grâce à ce geste qu’on pourrait qualifier de génial si on a pu avoir un si bon rendement. En 2009, le rendement était de 3,25 livres, de 2,85 livres en 2010. Cette année, on prévoit atteindre facilement les 2,50 livres à l’entaille, avec une activité s’échelonnant encore sur une semaine et demi jusqu’à la mi-mai, estime-t-on à l’érablière.



    Adrien Dumont s’enorgueillit de la qualité du sirop produit qui est de première qualité (extra-clair) dans une proportion de 65 à 70 %. Toute la production est vendue en vrac à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) qui en fait la mise en marché. L’érablière emploie huit travailleurs en haute saison soit de mars à mai.

    Fin de saison au Bas-Saint-Laurent

    La présidente du Syndicat des producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Sylvie Laliberté, indiquait que la saison 2011 était sur le point de prendre fin. Dans la grande majorité des cas, c’est ce week-end qu’elle se terminera. Dans l’ensemble, les résultats seront meilleurs que l’an dernier avec une moyenne de 2,25 livres de sirop par entaille comparativement à 1,8 en 2010.

    « Tout dépend des secteurs d’exploitation, précisait-elle. Des acériculteurs présenteront une moyenne se situant à 1,5 livre, d’autres 3,5 livres. Certaines érablières démontrent une plus grande efficacité que d’autres. Elles sont par conséquent plus performantes en volume de production. »


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