Le cri du cœur de Johanne Poirier
Souffrant d’obésité morbide qu’elle dit causée en partie par une arthrose chronique des deux genoux dont elle est atteinte depuis cinq ans, son poids est présentement de 400 livres. Et son état de santé n’ira pas en s’améliorant si les choses ne changent pas. Elle le dit elle-même, c’est la mort qui l’attend!
La dame de 45 ans demeure dans un grand appartement adapté à ses besoins dans un HLM. Vivant de l’aide sociale, elle assume 25 % du coût mensuel de son loyer qui est chauffé et éclairé.
« Mon état s’est détérioré depuis deux ou trois ans. Je n’ai plus de cartilages dans les genoux (os sur os). Les gens pensent que je suis grosse parce que je mange trop, que je suis boulimique, mais c’est complètement faux! »
Johanne Poirier désire « redevenir quelqu’un ».
Photo : Hugues Albert
Comme elle ne peut presque plus bouger, elle dit surveiller son alimentation de très près. Son régime se compose de beaucoup de fruits et de légumes. Elle boit aussi beaucoup d’eau en plus d’avoir réduit à sa plus simple expression sa consommation de boissons gazeuses.
HAUSSE VERTIGINEUSE DE POIDS DEPUIS 10 ANS
Johanne Poirier indique qu’elle pesait entre 140 et 150 livres il y a 10 ans. Deux ans plus tard, il avait grimpé à 303 puis à 325 livres. Stable pendant une couple d’années, son poids a recommencé à grimper pour atteindre un sommet de 425 livres.
Son estime de soi est en sérieux déficit, et pour cause! Pas d’amis si ce n’est sa mère qui lui rend visite à l’occasion et sa chatte qui demeure avec elle. Ses seuls contacts sociaux surviennent avec les gens qui prennent soin d’elle en se rendant à son appartement. Dans l’intervalle, elle a vécu un mariage qui a mal tourné et un divorce qui s’en est suivi.
Elle s’estime chanceuse néanmoins en vertu de tous les services et soins de santé qu’elle reçoit gratuitement et qui représentent une facture imposante. Une ergothérapeute vient la voir régulièrement afin de déterminer ses besoins pour une plus grande autonomie : chaises roulantes, quadriporteur, barres d’appui pour se lever, barres de transfert pour la douche, système d’hygiène personnelle, etc.
Un travailleur social surveille attentivement l’évolution de son état. Consciente qu’elle a de plus de difficulté à faire ses propres transferts, de sa chaise roulante à la toilette, à la douche, à son lit, etc., elle craint le jour où il fera la recommandation de l’envoyer au CHSLD. « Quand je ne pourrai plus faire mes propres transferts et qu’on devra utiliser des leviers pour le faire, je sais que ce sera terminé pour moi. Et je ne veux pas en arriver là! Je veux qu’on m’opère aux genoux pour que je puisse de nouveau me mouvoir par moi-même ou qu’on me fasse maigrir par chirurgie bariatrique ou liposuccion. »
Le hic dans le cas d’une opération aux genoux est qu’elle doit perdre 200 livres préalablement, indique-t-elle. « On ne veut pas m’opérer mais je suis consciente que je coûte beaucoup plus cher à l’État dans l’état où je suis que si on m’opérait pour améliorer ma situation et ma santé. On dit craindre que je meure si on m’opère mais je m’en fous. Je n’ai plus de qualité de vie, de toute façon, je ne veux plus vivre comme ça. Je veux redevenir quelqu’un. J’ai toute ma tête, mais en raison de mon grave handicap physique, je suis devenue un poids pour la société. »
Ménopausée, elle sait qu’il va lui être difficile de maigrir. Une insuffisance vénale provoque des rougeurs au bas de ses jambes et sur ses chevilles, ce dont il peut résulter des phlébites et des AVC. Elle souffre aussi d’apnée du sommeil. Et elle n’a jamais pu s’adapter au masque qu’on lui avait prescrit. Point positif par contre, elle n’est pas diabétique.
« Je suis grosse et handicapée. Mais j’ai encore et toujours le désir et l’ambition de vivre. Aidez-moi, quelqu’un! »
Johanne Poirier devra s’en remettre à des ressources très spécialisées pour se remettre sur pied et elle aura besoin d’aide afin de les trouver.
39 commentaires