Nos églises, des joyaux de nos milieux ruraux
Considérée comme un objet de mémoire et d’identité, qu’arrivera-t-il à la société québécoise s’il y a perte ou destruction de leur église?
Depuis les dernières années, les ventes et fermetures d’églises sont devenues sujets du quotidien au Québec. Le nombre d’édifices excédentaires (qui n’ont plus de vocation ou qui se cherche un usage) ne cesse de croître et de faire réfléchir la population, et principalement, les fabriques.
Ayant à vivre avec la baisse de la pratique religieuse, le vieillissement de la population et le faible taux de perception de la capitation, les fabriques peuvent difficilement survivre. En plus de tous ces phénomènes, Hydro-Québec a aboli en 2006 son tarif préférentiel pour les institutions, ce qui a apporté une augmentation considérable des coûts de chauffage pour ces bâtiments à grande superficie.
Des solutions?
De cette situation, des solutions temporaires ont émergées, telles que la vente de presbytères et de terrains afin d’aller chercher des liquidités. Ces ventes ne font que retarder et repousser la réflexion et la décision quant à l’avenir de ce patrimoine. Au Bas-Saint-Laurent, dans le territoire de la Table régionale du patrimoine religieux du Bas-Saint-Laurent, qui compte 132 paroisses, c’est 53 % des fabriques qui ont présenté des états financiers déficitaires au 31 décembre 2008.
Un constat est fait : une fabrique ne peut pas penser garder ses édifices encore très longtemps.
Au niveau national
Malgré cette présentation plutôt sombre de la situation actuelle, des efforts de mise en valeur et de protection sont faits dans le but de préserver ce patrimoine culturel. Au niveau national, la Loi sur les biens culturels, qui sera remplacée le 19 octobre 2012 par la Loi sur le patrimoine culturel, vise à reconnaître les biens dont la conservation présente un intérêt public en raison de leurs valeurs patrimoniales.
Ces biens doivent présenter un intérêt pour leur valeur archéologique, architecturale, artistique, emblématique, ethnologique, historique, paysagère, scientifique ou technologique, ou encore une conjugaison de valeurs. La Loi permet à la ministre d’accorder 2 niveaux de protection : le classement et la reconnaissance. Au Bas-Saint-Laurent, 31 biens culturels sont classés ou reconnus, dont 3 églises et 3 presbytères.
Au niveau local
Au niveau municipal, les municipalités peuvent protéger leur patrimoine en décidant de citer un monument historique ou un site patrimonial qui se retrouve sur leur territoire. Une quinzaine de sites du patrimoine ont été cités par les municipalités au Bas-St-Laurent dans le but de protéger leur noyau institutionnel religieux qui comprend le plus souvent l’église, le presbytère et le cimetière.
Un avenir envisageable pour l’église?
Face à l’état de la situation, plusieurs acteurs de la société se penchent sur l’enjeu de l’avenir de leur église. Plusieurs groupes de réflexion ou de travail prennent forme afin d’envisager un autre usage ou une autre vocation de ce bâtiment qu’ils ne veulent pas voir disparaître. Dans l’article de la semaine prochaine, il y aura une présentation d’exemples de conversion et de cohabitation qui se vivent au Québec.
Source : Kathy Rioux, MRC de Rivière-du-Loup
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