La pêche à l’éperlan sur la banquise
Il en reste environ une trentaine alors qu’on en dénombrait plus de 70 au début de la saison, indiquait Jean-Marie Lévesque, un habitué des lieux, pêcheur d’éperlan sur glace depuis de nombreuses années.
La saison a débuté le 22 décembre, soit six jours plus tôt qu’en 2011. Les froids de décembre et de début de janvier, et ceux qui font rage actuellement contribuent à créer un pont de glace à toute épreuve, dont l’épaisseur est estimée entre 20 et 24 pouces, certifie M. Lévesque. Le redoux passé va probablement inciter les amateurs à retourner sur la banquise pour y installer de nouveau cabanes et abris.
La pêche ralentit quelque peu à cette période-ci de janvier mais l’éperlan revient frayer dans la rivière Verte vers la fin février, ce qui donne une pêche sinon abondante, à tout le moins très appréciable.
« C’est bien bon entre le 15 février et le 15 mars. » En 2012, la pêche a pris fin dans les premiers jours de mars, les glaces ayant alors complètement disparu. Ça ne devrait pas être le cas cette année. M. Lévesque croit que les glaces pourraient tenir jusqu’en avril. Fait intéressant, le poisson est abondant cette année et beaucoup plus gros que l’an dernier, ajoute-t-il.
Une trentaine de cabanes étaient en place sur la banquise au large du quai de l’Isle-Verte. Le froid bien revenu, leur nombre pourrait doubler d’ici quelques jours.
Photo : Hugues Albert
ACTIVITÉ TOURISTIQUE
Ces pêcheurs d'éperlans viennent de la région immédiate et des régions environnantes. Bien à l’abri dans leurs cabanes, certaines plus confortables et plus spacieuses que d’autres, ils mettent leurs lignes à l’eau dans des trous circulaires qu’ils auront pratiqués dans la glace à l’aide d’une tarière. D’autres, ne craignant ni le froid, ni le vent, s’installeront directement sur la banquise pour pêcher.
Jusqu’à tout récemment, la municipalité de l’Isle-Verte s’octroyait le droit de vendre des permis de pêche à l’éperlan mais cette mesure était loin de faire l’unanimité. Maintenant, est libre d’aller pêcher qui veut, sans qu’il lui en coûte un sou.
Chaque année, des centaines d’amateurs s'adonnent à la pêche à l’éperlan au Bas-Saint-Laurent. Contrairement à la Gaspésie, les pêcheurs du Bas-Saint-Laurent ne peuvent pas faire le commerce de leur récolte. Depuis quatre ans, le quota par pêcheur est limité à 60 éperlans par jour. Bon an mal an, on estime entre 15 et 20 tonnes d'éperlans pêchés chaque saison.
Un plan de restauration de l'éperlan a été mis en place en 2003 et il semble porter fruit. Le poisson était alors désigné espèce vulnérable, mais il réapparait dans des rivières de Kamouraska, Montmagny et Rivière-du-Loup, ce qui serait dû en grande partie à une meilleure gestion de la pêche et à l'amélioration de la qualité de l'eau et des habitats de croissance et de reproduction de l'espèce.
Photo : Hugues Albert
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