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Lise Pelletier chez les Innus

durée 5 avril 2013 | 16h03
  • Cathy Gagnon
    Par Cathy Gagnon

    journaliste

    Rivière-du-Loup – De retour de son périple de marche, dans le cadre du projet Innu Meshkenu mis sur pied par le Dr Stanley Vollant dans le but de redonner espoir aux autochtones du Canada, la Louperivoise Lise Pelletier raconte son aventure.

    Tel que présenté par Info Dimanche en février dernier, Mme Pelletier joignait le groupe d’une soixantaine de marcheurs, blancs, journalistes et autochtones, qui débutaient leur aventure le 20 février dernier à Manawan. Un trajet de 380 km sur 16 jours, dans l’abondante neige mouilleuse, du vent et des tempêtes, les attendaient. Ce périple regorge de défis physiques et techniques. Mme Pelletier considère qu’elle a atteint ses objectifs, quoiqu’elle ait dû abandonner l’aventure à son 9e jour. Elle a tout de même parcouru 165 km, de Manawan à Kitigan Zibi.

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    Lise Pelletier et l’Innu Meshkenu: relever des défis interculturels


    « Sur le coup, j’ai vécu de la déception. Je n’avais pas entrepris le projet dans l’idée de laisser tomber lorsque ça deviendrait difficile. J’ai appris beaucoup de choses pendant ce voyage. Entre autres, j’ai dû apprendre à délaisser le projet prévu pour m’occuper de ma santé. C’est la première fois de ma vie où j’étais confrontée à ce genre de décision », explique-t-elle. Plusieurs marcheurs ont quitté le groupe au même moment, victimes de blessures également.


    Quotidiennement, le Dr Vollant (assis à droite) devait soigner de nombreuses blessures, entre autres aux pieds des participants.
    Photo : Lise Pelletier


    ERREUR DOULOUREUSE

    Mme Pelletier s’est blessé au petit orteil, une blessure qui nuisait considérablement à sa difficile évolution dans la neige, avec un traineau rempli à tirer. « Dès les premiers instants de marche, je me suis rapidement rendue compte que je n’avais pas fait le bon choix de bottes. Des bottes plus rigides confectionnées dans une matière plus respirante sont nécessaires pour ce type de randonnée. Mes pieds se retrouvaient donc dans une constante humidité. Au neuvième jour, je craignais même que mon orteil gangrène », raconte l’infirmière de profession, qui a même perdu l’ongle de cet orteil et qui a pris plusieurs jours pour récupérer de cette blessure. Elle a vécu des journées à la fois épuisantes et riches de diverses expériences.

    UN VÉCU EXTRAORDINAIRE


    L’expérience de Mme Pelletier au sein du projet Innu Meshkenu ne se résume pas à quelques jours de marches éreintantes. En plus de s’être investis totalement dans les préparatifs de l’expédition, les marcheurs devaient participer aux tâches relatives aux campements comme monter les tentes, fendre du bois, etc.

    « Il y avait des tâches d’hommes et des tâches de femmes, indique l’aventurière. L’une de mes tâches était de piquer des branches de sapinage pour former un tapis isolant sur lequel nous dormions. C’était assez confortable. Aussi, nous avions des poêles à bois pour chauffer nos tentes. Une nuit, il y a eu un problème avec notre poêle et les branches ont pris en feu. L’équipe technique a réglé le problème. C’était une cale sous le poêle qui enfonçait trop dans la neige. Il n’y avait donc plus assez d’espace entre le poêle et le sapin. J’ai vécu cette péripétie de façon très zen. J’ai surpris les autres marcheurs qui dormaient dans la même tente que moi. En fait, je faisais confiance, c’est tout », affirme Mme Pelletier.

    Chaque jour, le groupe se levait à 6 h. Les participants devaient ramasser tout le campement, déjeuner et se rassembler en cercle avant le départ prévu pour 9 h. Ils reprenaient la route jusqu’à environ 17 h, s’arrêtant à quelques reprises pour se ravitailler. Parfois le chemin était accessible seulement à pied et à motoneige, parfois ils empruntaient des routes forestières où des camions pouvaient aider au transport du matériel.

    Malgré les blessures et les inconforts, Lise Pelletier n’a pas changé d’idée et souhaite joindre à nouveau le Dr Vollant dans la poursuite du chemin Innu, plus tard cette année pour d’autres périples.






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