Saint-Modeste – À quelques kilomètres de Rivière-du-Loup se pratique depuis de très nombreuses années le tir au pigeon d’argile, un sport olympique mal connu et souvent jugé à tort. Découverte d’une passion pour plusieurs personnes de la région.

Le ciel est gris et incertain en ce dimanche matin de la mi-juillet. Malgré tout, dans les terres de Saint-Modeste, les bruits de tir résonnent. Près d’une dizaine de membres du Club de chasse et pêche de Rivière-du-Loup s’adonne à leur passion : le tir au pigeon d’argile. « Ce n’est pas une petite pluie qui va nous arrêter », soutient l’un d’eux avec le sourire, précisant que c’est le tonnerre et les éclairs qui dictent les choses.

Tous les dimanches et mercredis après-midi, c’est la détente et la réunion entre amis qui attirent les membres à se rejoindre sur le terrain du Club, situé au 28, route de la Station. « C’est une rencontre sociale. On voit de vieux amis avec lesquels on partage une même passion. […] Avec le tir, on se change complètement les idées et on y retrouve ce plaisir du challenge avec soi-même », explique Janick Thériault, membre du Club depuis les années 1980.

Le tir au pigeon d’argile demande de la discipline et de la concentration. C’est notamment ce qui a plu à Thérèse Aubut, initiée par son mari André Auclair, figure importante du sport de tir dans la région. « J’ai longtemps accompagné mon mari. Je le regardais tirer, je marquais les points et j’activais les machines. […]  Puis un jour, j’ai commencé à participer et j’ai eu la piqûre », se rappelle-t-elle, précisant qu’elle adore la cordialité que l’on retrouve au Club.

Selon elle, ce sport peut se pratiquer à un « âge très avancé » : «  Il faut se sentir bien, être capable tenir une arme et avoir de bons yeux! », indique-t-elle.

Au Club de chasse et pêche de Rivière-du-Loup, les installations permettent la pratique de deux disciplines de tir : la trappe américaine et le skeet. Le parcours de trappe est même équipé d’un dispositif de déclenchement par la voix; une technologie que l’on retrouve dans les grands clubs et en compétition. Lorsque le tireur, prêt, crie « Pull » ou « Feu », par exemple, la machine lance un disque dans les airs.

COMPÉTITION

Si certains membres tirent pour se pratiquer pour la chasse ou simplement par loisir, d’autres le font pour la compétition. Après s’être adonné à la pêche et au golf, c’est dans les compétitions de tir que Peter Grant, président du Club, s’est épanoui.

« Je faisais un travail qui était très stressant, très demandant, alors j’avais besoin d’une passion pour me changer les idées », explique-t-il. « J’ai commencé le tir pour la chasse, mais finalement, j’en ai fait un sport. »  Après la Floride plus tôt cette année et la Pennesylvanie la semaine dernière, M. Grant compétitionnera ensuite à Hamilton, à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Darmouth (Nouvelle-Écosse) d’ici le mois d’octobre.

« C’est un sport qui est assez dispendieux. Ça peut aller jusqu’à temps que tes poches soient vides. Mais ça ne prend pas nécessairement un fusil très cher et luxueux pour tirer au pigeon d’argile. Tu peux venir avec un fusil de chasse et t’initier », souligne-t-il.

Les personnes intéressées à devenir membre du Club de chasse et pêche de Rivière-du-Loup sont invitées à rester à l’affut de la traditionnelle journée « porte ouverte » qui se déroulera au début septembre. La première année, le coût d’inscription au Club est de 50 $. Pour la pratique du tir au pigeon d’argile, l’achat d’une carte de rondes de tir est aussi nécessaire.