Vers les sélections olympiques, un objectif à la fois
La pandémie de COVID-19 bouleverse les quotidiens et chamboule les plans, une réalité vécue aussi par les athlètes d’élite. Privé de compétition, le patineur de vitesse courte piste Alexis Marceau approche la situation actuelle avec philosophie et poursuit sa progression vers des sélections olympiques qui vont se présenter plus tôt que tard.
De retour à l’entrainement à l’aréna Maurice-Richard avec ses coéquipiers du d'entraînement de Patinage de vitesse Canada depuis novembre, Marceau profite de chaque opportunité pour peaufiner son art. Les derniers mois lui ont appris que la chance de pouvoir fouler la glace tous les jours n’était pas à prendre à la légère.
«Il y a eu des hauts et des bas ces derniers mois avec les arrêts et les reprises de l’entrainement. En ce moment, on patine, alors je suis très content et j’y vais à 100 %. Il faut savoir profiter des occasions et des bonnes choses qui se passent. Depuis la pandémie, c’est l’attitude que j’essaie d’avoir», partage-t-il.
Plus tôt cet automne, l’athlète de 22 ans avait dans sa mire les championnats canadiens seniors de patinage de vitesse. Sans cachette, il avoue que son objectif était une place sur l’équipe nationale, puis la participation à des épreuves internationales avant les prochaines sélections olympiques prévues au mois d’aout 2021. Un tel scénario lui aurait donné des arguments devant le comité de sélection olympique, l’été prochain.
Or, les championnats n’ont jamais eu lieu, victimes eux aussi de la COVID-19. Aucune compétition de patinage de vitesse n’a d’ailleurs été organisée depuis plusieurs mois et la tenue de la prochaine, en mars, est plus qu’incertaine. Devant la situation, Marceau a décidé de se refaire un plan d’attaque et d’opter pour une nouvelle stratégie.
«Habituellement, on passe d’une compétition à l’autre. Mais en ce moment, je crois c’est important d’avoir d’autres objectifs pour pouvoir progresser, d’autres façons de se motiver aussi», partage-t-il. «J’ai donc décidé de me donner des défis concrets à atteindre. Les sélections, ça reste l’objectif ultime, il y a ça tout au bout du chemin, mais entretemps, j’essaie d’atteindre des objectifs plus proches.»
Au cours d’une bloc d’entrainement de quatre semaines, le patineur tente ainsi d’accomplir un but précis, comme par exemple la réussite d’un meilleur chrono sur une distance donnée. «C’est comme ça que je réussis à me motiver et à continuer de faire tout ce qu’un athlète doit faire pour connaître du succès, l’alimentation, le sommeil, etc. […] Je me dit que si je fais ce qu’il faut chaque jour pour m’améliorer, pour être meilleur le soir que le matin précédent, le mieux va arriver.»
PROGRÈS
Jusqu’ici, force est de constater que ses efforts portent fruit. Si la pandémie a amené son lot de défis depuis le printemps dernier, elle a aussi été source de progrès. L’ex-membre des Loupiots de Rivière-du-Loup estime avoir connu une belle progression ces derniers mois. Il est en pleine confiance.
«Depuis le début de la pandémie, il y a beaucoup d’entrainements en salle, et je pense que je me suis beaucoup amélioré de ce côté-là. Ma progression a été incroyable, l’une des meilleures des dernières années, raconte-t-il. Je souhaite maintenant de me servir de ces gains physiques pour améliorer ma technique, ma vitesse et mes sorties de virages. Après tout, le but, c’est de gagner des courses.»
La progression d’Alexis devra évidemment se poursuivre jusqu’au mois d’aout, s’il souhaite avoir une chance de faire partie des cinq patineurs (six avec le réserviste) pour l’année olympique. «Si la compétition était demain, j’y croirais, mais probablement que ça n’arriverait pas. Cependant, je suis sur la bonne voie et si je fais tout en mon possible pour être à mon meilleur le moment venu, ça peut arriver, c’est sûr», lance-t-il.
«Dans mon groupe d’entrainement, nous sommes 14 athlètes. Je vois les meilleurs à chaque jour et je vois ce que je dois faire pour me rendre jusqu’à eux et atteindre mes objectifs. Ce sont de bonnes carottes», poursuit-il, faisant référence à la célèbre métaphore.
En plus d’être un athlète accompli, Alexis Marceau est aussi un élève doué. Celui qui étudie à temps partiel en génie mécanique à l’Université McGill a maintenu une moyenne académique de 85 % depuis le début de son baccalauréat. Des résultats qui, combinés à ses performances sportives de la dernière année, ont à nouveau convaincu le Programme de bourses Banque National de lui remettre 4 000 $ pour l’aider à atteindre ses buts.