D’un rêve à un autre pour Nathan Ouellet
Adolescent, Nathan Ouellet se doutait fort bien qu’il ne ferait pas carrière comme joueur de hockey professionnel. Après tout, ils ne sont qu’une poignée de joueurs à se rendre au plus haut niveau. C’est pourquoi il a rapidement ciblé ce qu’il voulait faire, une fois les patins accrochés : devenir policier. Un métier valorisant qui l’a toujours inspiré pour ce qu’il représente et pour les valeurs auxquelles il est associé. Aujourd’hui, le moment est venu pour le jeune homme de passer d’un rêve à l’autre, de se préparer à porter un nouvel uniforme.
Âgé de 21 ans, Nathan Ouellet a joué son dernier match dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) en mai, lorsque l’Océanic de Rimouski a été éliminé au 2e tour des séries éliminatoires par les Foreurs de Val-d’Or. C’était la fin d’une folle aventure pour le capitaine de «l’équipe de toute une région», mais le début d’une autre qu’il était impatient d’entamer.
Jamais repêché, l’athlète louperivois savait que l’avenue du hockey professionnel était une route cahoteuse dont le point d’arrivée n’était pas assuré. Continuer à jouer restait néanmoins une réelle possibilité, mais il était simplement prêt pour la prochaine étape.
«Après le junior, dans ma tête, c’était clair où je m’en allais, explique-t-il. Je voulais terminer mes études en Techniques policières. Aujourd’hui, plusieurs mois plus tard, ça n’a pas changé, je suis rendu là dans ma vie.»
L’athlète raconte qu’il a tout de même laissé la porte ouverte afin de s’assurer de prendre une décision éclairée. Bon élève, talentueux, muni d’un bon gabarit et de bonnes habiletés, il a reçu plusieurs offres pour jouer au niveau universitaire partout au Canada. Il a aussi été approché par des équipes de la LNAH – dont les 3L de Rivière-du-Loup – et du sénior AAA. Des opportunités intéressantes, convient-il, mais qui ralentissaient son arrivée prochaine sur le marché du travail comme agent de la paix.
«Les études ont toujours été ma priorité et je ne veux pas risquer une blessure qui pourrait retarder l’atteinte de mon but. Ça me tente encore de jouer, mais c’est un risque que je ne veux pas prendre. Mettre les études de côté pour le hockey, ce serait aussi aller à l'encontre de ce que j'ai prôné dans les dernières années. Je sais que j’ai pris la bonne décision.»
UN PARCOURS UNIQUE
Le processus de réflexion qui l’a amené à accrocher ses patins a malgré tout permis au hockeyeur de revenir, en pensées, sur les dernières années. Celles passées avec l’Océanic de Rimouski, mais aussi celles qui les ont précédées. Un parcours unique, ponctué par la persévérance, le caractère et l’ardeur au travail qui le définissent toujours aujourd’hui.
Formé par les Sphinx de l’École secondaire de Rivière-du-Loup, Nathan Ouellet croyait que son aventure au hockey allait prendre fin à son entrée au Cégep de Rimouski en Techniques policières à l’automne 2017. Force est de constater aujourd’hui qu’il avait tout faux.
Contre toute attente, il a non seulement été invité au camp d’entrainement de l’Océanic, il s’est taillé un poste avec l’équipe, celle de sa région. Il est du même coup devenu le premier joueur des Sphinx à faire le saut dans la LHJMQ, l’un des premiers dans toute la Ligue de Hockey préparatoire scolaire (LHPS), en réalité. Encore aujourd’hui, ce fait d’armes est source de satisfaction.
«C’est vraiment une de mes plus grandes fiertés, confirme-t-il. Avoir fait ma place en tant que joueur invité et avoir monté les échelons d'année en année, ça me rend vraiment fier. Puis, d’avoir été nommé capitaine à ma dernière saison, c’était la cerise sur le sundae. Jamais je n’aurais cru un jour avoir ce rôle pour cette équipe.»
Avec l’Océanic, Nathan Ouellet n’est pas devenu un joueur étoile. Il n’a pas marqué de noir les feuilles statistiques à tous les matchs, mais il a brillé autrement, dans un rôle non moins important. Il est devenu un joueur fiable, responsable et inspirant. Un attaquant qui donne l’exemple et qui trace le chemin sur la glace comme à l’extérieur. Un capitaine.
«Ça n'a pas été facile du début à la fin, mais je n'échangerais pas ça pour rien au monde. J’ai vraiment eu de belles années à Rimouski et c’était un honneur de faire partie de cette équipe. Ce sont de beaux souvenirs, de belles expériences et des amitiés qui vont me suivre pour la vie.»
LA SUITE
Nathan Ouellet a donc pris sa décision. Le hockey ne passera plus premier, comme il l’a fait pendant plusieurs années. Le sport sera toujours présent, évidemment, mais il passera après sa carrière professionnelle. Celle qu’il souhaite avoir depuis bientôt 10 ans, sinon plus.
Ce nouveau chapitre de sa vie est d’ailleurs déjà entamé. Il n’a pas passé les dernières semaines à s’entrainer dans un gym – une première depuis au moins quatre ans – , mais plutôt dans un uniforme de cadet de la Sûreté du Québec dans le coin de Berthierville, entre Montréal et Trois-Rivières.
«C’est une autre game, dit-il en riant. Je travaille entre 40 et 50 heures par semaine, mais j’adore ça, vraiment. Je travaille avec toutes sortes de clientèles, je fais de la prévention. Je me sens dans mon élément», dit-il.
Nathan Ouellet veut être policier pour aider l’autre. Cette même volonté qui l’a poussé à s’impliquer, à maintes reprises, dans la communauté avec l’Océanic. «J'aime les gens. J'aime l’idée de les aider et de travailler avec eux. Le principe d’une police de proximité, ça me parle beaucoup. Je veux être présent, redonner. Il n’y a rien de plus valorisant que ça», souligne-t-il, ajoutant qu’il compte commencer sa formation à l’École nationale de police du Québec, à Nicolet, dans un an.
Réfléchi, en paix, Nathan Ouellet est prêt pour la suite. Il est emballé même de partir à la poursuite d’un autre rêve. Dans un uniforme ou une autre, il sait qu’il sera bientôt à sa place, comme il l’a longtemps été sur la glace.
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