La fin pour le Salon de quilles 600
Les prochains mois marqueront la fin d’une époque à Rivière-du-Loup, alors que le Salon de quilles 600 fermera définitivement ses portes. L’homme d’affaires François Rossignol a annoncé avoir vendu le bâtiment et le terrain à un promoteur qui changera la vocation des lieux, ce lundi 24 janvier.
Rejoint à ce sujet en après-midi, François Rossignol n’avait pas démenti la nouvelle, sans toutefois vouloir la commenter davantage pour le moment. Il avait partagé travailler sur ce dossier et qu'une annonce allait être effectuée sur la page Facebook de l’entreprise.
Celle-ci a finalement été réalisée vers 15 h 30 à travers un long message qu'il a écrit à ses clients et amis. Un texte honnête dans lequel il confie avoir pris «une décision d’affaires» et non pas «une décision de cœur» dans un contexte extrêmement difficile de pandémie.
«On ne prend pas ce genre de décision d’affaires avec un sourire. C’est un grand mélange d’émotions… Et en même temps, les derniers mois ont été tellement exigeants moralement, mentalement, financièrement, que c’est aussi un soulagement de mettre fin à ce quotidien qui ne me ressemble plus», a-t-il écrit, admettant être «fatigué».
«Je ne suis pas un policier, là pour surveiller vos masques, vos passeports, votre distance. Je suis propriétaire d’un salon de quilles. Je ne peux me permettre de m'endetter encore plus et d'être à la merci des fermetures à moins de 24 h de préavis», a ajouté celui qui est à la tête du salon depuis 12 ans.
Selon lui, les quilles forment l’une des industries les plus malmenées par la pandémie et ses contrecoups. Le salon a été fermé à quatre reprises jusqu’ici et les annonces des réouvertures ont été tardives comparativement à d’autres secteurs.
«Le plaisir, c’est tellement pas important aux yeux de nos dirigeants. Et pourtant, c’est ce qui est au cœur de ce que nous sommes : des êtres sociaux», a-t-il regretté, précisant qu’il aurait aimé être épaulé davantage par le gouvernement et la Ville de Rivière-du-Loup.
S’il a vendu le bâtiment et le terrain, François Rossignol reste actuellement propriétaire des équipements intérieurs. Il mentionne être ouvert à discuter avec les personnes qui auraient de l’intérêt à se les procurer, convaincu qu’un salon de quilles est encore «viable» à Rivière-du-Loup, «dans une formule plus intime».
«Je suis très ouvert à contribuer, d’une façon ou d’une autre, à la réalisation d’un tel projet. Parce que je souhaite que ce loisir, pratiqué par plus de 1000 personnes de façon hebdomadaire, puisse perdurer dans notre ville», a-t-il partagé.
Au cours des prochains mois, «les derniers», l’entrepreneur compte emmagasiner le plus de beaux moments avant de remettre les clés au prochain entrepreneur.
«Vendre son entreprise ou y mettre la clé, c’est beaucoup plus difficile qu’on le pense. C’est comme si ce qu’on avait bâti pendant si longtemps disparaissait. Pouf. Un nuage de rien», a-t-il dit, avant d’ajouter : «Mais ce n’est pas vrai. Parce que tout reste.
Les amitiés qui se sont tissées au fil des ans, les connaissances qu’on développe, la vision et la compréhension [du] milieu.»
Le Salon de quilles 600 appartient à la famille Rossignol depuis 1987, quelques années avant qu’il soit déménagé au 87, boulevard Cartier, en 1992. Walter Rossignol, le père de François, a longtemps été le propriétaire, avant la relève poursuivre la tradition pendant une dizaine d’années.
Au fil du temps, le salon a accueilli plusieurs événements d’envergure, que ce soit des tournois, des levées de fonds ou différentes autres activités.
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