Richard Michaud intronisé au Temple de la renommée du hockey québécois
Le Temple de la renommée du hockey mineur québécois a ouvert ses portes à une nouvelle personnalité ayant contribué au développement du hockey dans la région du Bas-Saint-Laurent, le 11 juin dernier. Richard Michaud y a fait son entrée officielle lors d’une cérémonie organisée dans la grande région de Montréal.
Cette reconnaissance vise à mettre en lumière la contribution de M. Michaud au développement du hockey dans la région bas-laurentienne sur une période de plus de 40 ans, autant à titre d’arbitre en chef, qu’à la présidence de la défunte Ligue de hockey McDonald’s et de Hockey Bas-Saint-Laurent.
Le résident de Trois-Pistoles a rejoint une poignée d’hommes régionaux qui retrouvent leur nom parmi les immortels du hockey au Québec, soit Léopold Simard (1991), Jean-Paul Lavoie (1992), Aurèle Lévesque (1995), Jean-Claude Lepage (2010), Maurice Simard (2010) et Léopold Robichaud (2013).
«C’est un honneur pour moi. Je ne m’y attendais pas, mais je le prends et j’en suis content», a réagi M. Michaud quelques jours avant de faire le voyage à Montréal, soutenant avoir été informé de la nouvelle dans la semaine du 30 mai. «Je n’ai jamais travaillé pour les honneurs, pour la gloire, mais je suis fier de ce que j’ai fait», a-t-il ajouté.
Connu dans les arénas du Bas-Saint-Laurent sous le surnom «Mito», Richard Michaud raconte avoir fait le saut dans l’arbitrage de façon inattendue alors qu’il avait une vingtaine d’années. Joueur de hockey, il avait accepté de remplacer un absent à l’improviste à quelques minutes d’un match. «Je n’avais aucune connaissance en arbitrage, mais j’ai aimé ça. J’ai toujours eu une passion pour le hockey, un penchant pour le sport qu’est le hockey.»
Après avoir fait ses classes et pris du galon, il a plus tard accepté le poste d’arbitre en chef régional. Une fonction qu’il a occupée pendant quelques décennies. À une époque, il était au même moment président de la Ligue McDonald’s qui rassemblait des équipes de Gaspé à Saint-Pamphile. Il a terminé sa carrière avec Hockey Bas-Saint-Laurent, ayant toujours à cœur le développement des jeunes joueurs.
DES MATCHS ANIMÉS
Encore aujourd’hui, l’ancien arbitre garde de vifs souvenirs de certains matchs arbitrés dans le junior B et la ligue senior républicaine. À Rivière-du-Loup, il a connu les grandes années des 3L, côtoyant sur la glace les Mario Rouillard, Pierre Francoeur, Mario Roberge, Paul-Yvan Bélanger et Marc Roy, entre autres.
«C’était toute une équipe de hockey, s’est souvenu l’officiel à la retraite. Paul-Yvan Bélanger était probablement le plus fort de la ligue, mais il n’était pas intéressé à se battre. Il voulait marquer. Marc Roy, lui, faisait les deux. Pierre Francoeur, je ne me souviens pas d’avoir vu quelqu’un jouer avec autant de hargne… Ce qu’un n’avait pas, l’autre l’avait.»
«On a connu quelques années de très très gros hockey dans la région. Les arénas étaient bondés de monde. La rudesse était là, les joueurs se donnaient des mises en échec à cœur joie.»
Au cours de sa carrière, il aura parcouru des milliers de kilomètres. Des matchs animés, il en a aussi connu plusieurs. Il se remémore d’ailleurs une certaine joute à Trois-Pistoles. «Un soir, dans une partie très tumultueuse, Trois-Pistoles a fait un but que j’ai refusé, et puis, ç’a sommé la zizanie. Il y a fallu que j’appelle la police pour sortir de l’aréna et retourner chez moi! C’est l’ombre la plus sombre de ma carrière», a-t-il raconté.
Il estime avoir grandi comme personne, à travers l’arbitrage. Il est aussi fier d’être resté intègre toutes ces années. «J’avais une bible : le livre des règlements. Je me permettais parfois de jongler avec, mais on ne pouvait pas me prendre en défaut sur l’application d’un règlement», souligne celui dont la personnalité colorée aura marquée l’imagine de nombreux joueurs, entraineurs et amateurs.
«Je n’avais pas le dessein de le faire, a-t-il d’ailleurs assuré. Les arbitres sont dans le feu de l’action. Ils doivent parfois interférer dans la game, puisqu’ils prennent des décisions qui avantagent une équipe lors d’une punition. Mais ils ne doivent pas le faire pour une baliverne […] Je pense que j’étais coté parmi les joueurs pour mon intégrité. Les gars le savaient que je n’inventais pas les punitions. C’était important.»
S’il ne cache pas avoir préféré le rôle plus impliqué d’arbitre qu’à celui d’administrateur, il avoue tout de même avoir pris plaisir à voir de «bons petits joueurs» se développer. «Je le faisais pour les jeunes et pour voir évoluer le hockey. C’était aussi un plaisir personnel. J’en ai vu des petits bonhommes émerger et se développer.»
Depuis 1991, 118 personnalités ont été intronisées au Temple de la renommée du hockey québécois. L’intronisation survient chaque année, au mois de juin, lors du Banquet du président, dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de Hockey Québec.
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