La pluie n’arrête pas les grimpeurs à Rivière-du-Loup
La météo de la fin de semaine n’a peut-être pas été idéale, mais le festival Grimpe en Ville n’est pas tombé à l’eau pour autant, les 10 et 11 février. Plusieurs grimpeurs ont même fait fi de la pluie et du redoux pour gravir la mythique paroi glacée du parc des Chutes à plusieurs reprises.
Vers 13 h, dimanche après-midi, au cœur d’une averse où la pluie avait l’ascendant sur la neige, les passionnés étaient moins nombreux, mais certains irréductibles terminaient néanmoins une dernière montée au cœur du centre-ville de Rivière-du-Loup.
C’était le cas de Guylène Levesque, une habituée de l’événement, qui emmagasinait de nouveaux souvenirs à l’aube d’un voyage d’environ cinq heures nécessaire pour retrouver sa maison en Gaspésie.
«Cet après-midi, avec la pluie, ce n’est peut-être pas idéal, mais nous sommes là et c’est toujours plaisant de se voir», a-t-elle partagé lors d’une rencontre imprévue sur la passerelle du parc des Chutes. «C’est vraiment une belle communauté, l’escalade.»
Tout sourire, Mme Levesque, qui a donné du temps comme bénévole pour les premiers soins, a confirmé que Dame nature n’a pas joué les trouble-fêtes au cours des derniers jours. Certes, la pluie et le mercure au-dessus de zéro ont limité les voies d’accès – le pont de glace n’étant pas gelé, une première –, mais ils n’ont pas empêché la pratique de l’escalade. Les adeptes ont eu plusieurs belles occasions d’effectuer des montées agréables.
«Ce n’est pas glissant du tout. Le pont de glace n’est pas fait, donc c’est vrai qu’il y a moins de secteurs accessibles où grimper. La glace de la paroi est molle, mais ça pique quand même très bien», a soutenu la passionnée.
«Quand il fait doux, la glace vient lisse et les coins sont arrondis. Le piolet rentre comme dans du beurre. Pour les grimpeurs, c’est un peu plus facile et ça demeure très sécuritaire», a complété Jean Soucy, membre du comité organisateur.
Au cours de la fin de semaine, on estime qu’ils ont été une trentaine de grimpeurs expérimentés, comme Guylène Levesque, à prendre la direction de Rivière-du-Loup afin de pratiquer ce loisir hivernal dans un lieu unique en province. Les raisons étaient nombreuses : l’amour du sport et du plein air, le sentiment de liberté, le dépassement de soi, la camaraderie…
«J’aime l’escalade, parce que ça me fait faire une chose à la fois. Je suis quelqu’un qui fait plusieurs choses à la fois et ça me force à être dans le moment présent. C’est du plein air, ça défoule…», a expliqué Mme Levesque. «Il n’y a pas non plus de compétition ici. On est tous là pour pratiquer le même sport, s’entraider et s’amuser.»
Originaire de Rivière-du-Loup, elle explique avoir découvert l’alpinisme de glace à 50 ans. «Je suis revenue voir mon père et j’ai vu quelqu’un grimper, a-t-elle raconté. J’ai voulu essayer de faire ça. J’ai pris des informations et je suis allée faire une formation.»
«J’en fais depuis maintenant 10 ans et j’adore ça», a-t-elle ajouté, soutenant que Grimpe en Ville est un événement qu’elle ne manque jamais.
FORMULE ALLÉGÉE
Le festival était cette année organisé sous une formule allégée, notamment en raison de l’absence du pont de glace qui n’a pas permis l’organisation de cliniques ou d’activités d’initiation. En plus de bénéficier de deux jours d’escalade et d’une animation sur le site, les participants étaient invités à un souper de groupe samedi soir, lequel était suivi d’une conférence intitulée «La route des sommets» du groupe des 3 Mousquetons.
«Nous avons eu une belle fin de semaine [malgré la température]», a confirmé Jean Soucy .«Quand il pleut, on s’habille bien et on s’adapte. On a peut-être accueilli un peu moins d’adeptes, mais ceux qui étaient présents ont apprécié. C’est le plus important.»
L’organisation compte revenir à une programmation plus traditionnelle, incluant des cliniques professionnelles et de l’initiation, l’an prochain…si la météo le permet.
Commentaires