Se laisser porter par le vent à Pohénégamook
L’hiver, on peut apercevoir des voiles colorées danser dans le ciel au-dessus du lac Pohénégamook. Un spectacle qu’il est possible d’observer plus particulièrement la fin de semaine, alors que des adeptes de snowkite s’adonnent à leur sport hivernal favori. Et même après plus de 20 ans à s’élancer dans la neige au même endroit, les sportifs continuent de retenir l’attention des passants et même des citoyens.
Mario Beaulieu et Francis Bouchard sont deux chevronnés de snowkite. Revenu en 2002 dans sa région natale, M. Beaulieu s’est lancé dans le sport trois ans plus tard. De son côté, M. Bouchard a commencé sa pratique dans les années 2000. Les deux hommes, devenus amis en raison de cette passion commune, avaient tous deux le désir de profiter du vent et du lac tout au long de l’année.
«J’ai toujours été avec le vent. L’hiver, je ne pouvais pas en profiter, donc c’était une belle alternative pour moi», soutient Francis Bouchard, qui, au départ, est un amoureux de planche à voile. Plusieurs de ses proches pratiquent aussi des sports nécessitant l’énergie éolienne. «Dans la famille, le vent c’est notre ADN», clame-t-il.
Un jour, Mario Beaulieu, qui donnait des cours de voile et de catamaran à la base de plein air, a vu un de ses collègues faire du snowkite. Ce dernier lui a appris les rudiments du sport. Il a donc commencé par apprendre à faire voler un kite en étant debout et statique. Peu importe où il se trouvait dans la ville, il se pratiquait à faire voler son cerf-volant. «On l’appelait Mario Cerf-volant», se souvient Francis Bouchard en riant.
En un hiver, ils peuvent effectuer plusieurs dizaines de sorties en raison du vent dominant nord-ouest qui souffle sur le lac et qui est favorable à la pratique du snowkite. Le sport peut aussi se pratiquer dans les champs où il y a davantage de reliefs pour effectuer des sauts.
Francis Bouchard et Mario Beaulieu. Photo: Info Dimanche
SE LANCER
Pour pratiquer le snowkite, les sportifs doivent se munir, notamment, de skis ou d’une planche à neige, d’un harnais, d’un casque de sécurité et, bien sûr, d’un kite. «Ce sont des cerfs-volants à caissons qu’on appelle. Donc l’air entre dedans et il se gonfle. Après ça on a la structure et on peut voyager dans le vent», explique M. Beaulieu.
Commencer dans le sport peut être dispendieux sur le coup, indiquent les deux amis, mais un marché d’équipement usagé en bonne condition existe. Ainsi, en quelques sorties à peine, le tout est rentabilisé. «Ici j’embarque […] c’est comme si je descendais une pente de ski pendant deux heures sans avoir de temps d’attente, rien», relate Francis Bouchard.
Le sport est relativement accessible, selon eux, puisqu’il est facile à apprendre. Ils mentionnent toutefois qu’il est classé extrême, et peut être dangereux à pratiquer. Il faut donc être prudents et vigilants, sortir au moins à deux surtout les premières fois, puis toujours évaluer les conditions météorologiques avant de se lancer.
Néanmoins, la technologie a énormément évolué dans la dernière décennie, assurent les Pohénégamookois. Le matériel est plus sécuritaire et permet de rapidement faire descendre le cerf-volant avant d’être dans une situation dangereuse.
Le snowkite est une belle porte d’entrée pour les personnes intéressées par le kitesurf, souligne Francis Bouchard. Il est plus facile pour le professeur d’être debout à côté de l’élève et de lui donner des directives sur la glace que dans l’eau l’été.
UNE COMMUNAUTÉ OUVERTE
Mario Beaulieu et Francis Bouchard ont créé le groupe Facebook «Kite sur le lac Pohénégamook» il y a 7 ans afin de partager leur passion, de créer des liens avec d’autres adeptes et de rallier plus de gens à leur sport. Au fil des ans, une communauté s’est tissée autour du snowkite à Pohénégamook, et même à travers le Témiscouata. Mario et Francis ont aussi déjà accueilli des gens du Kamouraska au lac.
Lorsque plusieurs personnes «rident» ensemble, ils veillent tous les uns sur les autres et s’entraident. Mario Beaulieu a aussi conseillé et aidé plusieurs débutants dans le sport. Sans donner de cours, il est toujours ouvert à partager son expérience à ceux qui le désirent et qui ont déjà leur équipement.
Les deux Pohénégamookois adorent le snowkite pour son côté intense, ce sport étant un véritable défi. Lorsqu’ils le pratiquent, ils doivent être concentrés à 100 % sur le moment présent puisqu’ils doivent être intuitifs. Ce sport leur permet de se vider la tête et de laisser leurs problèmes de côté pendant un moment.
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