C’est au petit séminaire de Québec que se tenait le 12, 13 et 14 décembre l’édition 2008 de la compétition provinciale des Gants de Bronze, où plus de 150 boxeurs de 56 clubs de boxe du Québec se sont livrés à une véritable guerre à la médaille d’or.

Il faut dire qu’une victoire dans une compétition de cette envergure contribue à l’ouverture de diverses portes pour les boxeurs, entre autres pour les Gants d’argent et même pour certain, les sélections canadiennes.

Cinq boxeurs de Rivière-du-Loup se sont présentés, ambitieux mais conscients du haut calibre d’adversaires. Il s’agit de Raphaël Lavoie-Dion, Mélody Dubé, Yves Guérette, Alexandre Bernier et Sébastien Dubé (St-Hubert). Ils sont revenus avec quatre médailles, dont deux d’or, un trophée de meilleur boxeur de la compétition, la tête haute et plein de fierté.

Raphaël Lavoie-Dion

Raphaël, oeuvrant dans une catégorie de poids où la compétition est forte (152 livres), savait que le fin de semaine allait être difficile car pour obtenir l’or, il devait combattre trois fois en trois jours. Son premier combat l’opposait à Sébastien St-Pierre d’Unis-Boxe NDL. Raphaël, ne se laissant pas impressionner par les provocations de son adversaire, lui a fait subir un blanchissage de 22-0 au pointage avant que le clan adverse ne jette la serviette.

Benoît Martel, organisateur de l'événement et propriétaire du club ÉnergyBox de St-Romuald, remet le trophée du meilleur boxeur de la compétition (parmi plus de 150 boxeurs) à Raphael Lavoie-Dion.
Photo : Marie-Claude Poirier

Son deuxième combat l’opposait à Alex D.-Roy de Beauce, qui était très rapide sur les esquives. Malheureusement pour le clan adverse, Raphaël n’est pas qu’un technicien, il a aussi une force de frappe enviable et surtout une vitesse déconcertante. Quand Mathieu, son frère, a compris que le moral de son adversaire de Beauce était en train de chuter, il a aussitôt commandé à Raphaël de terminer son travail.  Aussitôt dit, aussitôt fait. Raphaël a explosé dans une tempête de coups, bombardant son adversaire de tous les côtés, jusqu’à ce que l’arbitre mette fin au calvaire.

Le troisième adversaire, Jacob Landry, de Laval, présentant une fiche de quatre victoires, toutes par KO dans le premier round, était confiant de remporter l’or. L'équipe de Lavoie-Dion a élaboré un plan de match en fonction d’un type aussi agressif et ça a fonctionné. Raphaël, dominant le combat au pointage de 12-8 au deuxième round, a bombardé Landry au troisième pour finir avec 22-9 à la cloche finale. En plus de remporter la médaille d’or, il s’est vu remettre le trophée du meilleur boxeur de la compétition, livre pour livre, et l’honneur a même été souligné dans le journal Le Soleil du lundi 15 décembre.

Mélody Dubé

Mélody Dubé, de St-Hubert, s’était au départ présentée chez les 54 kg, mais il n’y avait pas d’adversaire disponible dans cette division. Elle a donc été forcée de grimper chez les 57 kg, pour affronter Jessica Deschênes, de Thetford Mines. N’étant pas obligée de surveiller son poids pour réussir l’épreuve de la balance, elle a pu manger à sa faim et était en pleine forme. Décidée d’en finir rapidement, elle ouvre la machine au début du combat et son adversaire n’a pas pu suivre le rythme bien longtemps. Victorieuse par arrêt de l’arbitre au deuxième round, elle remporte la médaille d’or et sacrée championne de la compétition dans sa division. De cette façon, Mélody s'ouvre une porte pour participer au championnat canadien, puisque la place est disponible sur l'équipe du Québec dans les 114 livres junior féminin.

Yves Guérette

Yves Guérette, un puissant cogneur de 165 livres, n’était pas préparé pour remporter une telle compétition, car il n’a pu s’entraîner cet été ni cet automne en raison de son travail. Par contre, il voulait participer pour connaître le monde de la compétition et ainsi se réchauffer pour les Gants d’argent en avril.

En début de soirée vendredi soir, on annonce que le combat de Yves est annulé et qu’il devra plutôt combattre le lendemain. Yves retourne se rhabiller et regarde les autres combats. Surprise, vers 22 h 30, on entend l’annonceur du Ring B : « …et dans le coin rouge, de Rivière-du-Loup, Yves Guérette!... ».

En moins de quelques minutes, Yves était prêt, mais naturellement déstabilisé par les évènements. Il livre une guerre à laquelle son adversaire ne s’attendait vraiment pas. Pourtant, Guérette est défait au pointage de 16-12 et se dit déçu de ce déroulement, qui n’était pas de sa faute. Il est déterminé à s’entraîner dur afin de gagner les Gants d’argent en avril.

Mathieu (à l'avant) et Raphaël Lavoie-Dion avant le dernier combat, dimanche.
Photo : Marie-Claude Poirier

Alexandre Bernier

Voilà un jeune ambitieux et qui a de l’avenir. Bernier, six mois de boxe, affrontait là des boxeurs avec davantage d'expérience, qui avaient la limite de 5 combats alloués. Pourtant, Bernier qui a un mental très fort et un grand souci du plan de match, écoute et exécute tout ce que l’entraîneur commande.

Ce qu’il a fait dans cette compétition relève de l’exploit, en remportant au premier tour contre Nicolas Martin, personne (sauf son entraîneur) n’aurait parié sur la victoire de Bernier. Pourtant, Alex domine le combat et sort du ring le sourire aux lèvres. Le lendemain, Alex affrontait Cédrick Gingras du Club 35, entraîné par le boxeur professionnel Renan St-Juste, d’Interboxe. Un combat serré du début à la fin, mais Bernier a oublié de bouger sa tête pour esquiver la majorité des coups qui étaient lancés rapidement et en ligne droite par son adversaire, qui était tout un boxeur. Il a été défait par un pointage de 15-12 et il faut dire que l’orgueil en a pris un coup. Pour un gars avec si peu d'expérience, il a boxé avec les meilleurs de la classe fermée du Québec, et ça tient de l’exploit. Il remporte la médaille de bronze et il sera de la partie pour les Gants d’argent en avril.

Sébastien Dubé

Sébastien Dubé, de St-Hubert, avait le potentiel pour remporter cette compétition haut la main et tous les yeux étaient rivés sur lui quand il a mis KO Keven Deroy, de Saguenay. Il l’a expédié au pays des rêves en quelques secondes et son adversaire du lendemain commençait déjà à le craindre.

Après un combat semblable, il est difficile de revenir sur terre et de bien se préparer pour le prochain combat. Il croyait étendre le deuxième adversaire comme il l’a fait avec le premier et cherchait à passer le KO à Giovane Major du Club KO Gym avec des coups puissants, mais larges, lents et télégraphiés. Major n’avait aucune difficulté à éviter ces coups qui ont épuisé Sébastien très vite. Pourtant, tous l’avaient averti d’économiser son énergie et de commencer ses attaques avec des coups en ligne droite. Il voulait trop le KO et c’est pour cela qu’il a fait la pire performance de sa carrière. Il a pourtant seulement perdu 10-9 au pointage, ce qui démontre qu’il aurait facilement gagné s’il aurait voulu boxer plutôt que bagarrer.

Major remporte la médaille d’or en passant le KO à Tony Léné de Québec. Sébastien est passé à un seul point de la médaille d’or. Il en est conscient et s’est résolu à ne plus jamais reproduire une telle performance. Il devra se contenter de la médaille de bronze mais son entraîneur, Mathieu Lavoie-Dion, demeure convaincu qu’il a tout pour remporter les Gants d’argent en avril.