Le résultat de 18 ans de travail pour Diane Roy
Le samedi 26 juin, lors des Championnats suisses ouverts, la Sherbrookoise est redevenue la para-athlète la plus rapide du monde au 5 000 m, elle qui l’avait déjà été pendant environ trois mois en 2004.
« Ce record représente 18 ans de travail. Lorsque j’ai commencé, jamais je n’aurais cru pouvoir réaliser des records du monde. Plusieurs filles auraient pu le battre à ces Championnats suisses, mais j’ai eu une meilleure stratégie. C’est drôle parce que mon but ultime était de gagner, pas de faire un record! »
À la Rencontre d’Arbon et aux Championnats suisses, Roy a aussi répondu aux critères A de qualification pour les prochains Championnats du monde aux épreuves de 400, 800, 1500 et 5000 m.
Des années significatives
Para-athlète depuis 1992, la protégée de l’entraîneur Jean Laroche a vraiment pris son envol au début de la dernière décennie. « Les années 2002 et 2003 ont été significatives. J’ai changé mon équipement et mes séances d’entraînement, ce qui m’a beaucoup aidée. J’ai gagné beaucoup de confiance. »
« Lorsque j’ai commencé, je travaillais à temps plein. Je devais conjuguer travail et entraînement en plus d’être restreinte dans le nombre de compétitions. Maintenant, je travaille beaucoup moins. Je m’entraîne à temps plein et les résultats sont au rendez-vous! »
Ses bonnes prestations lui donnent également les moyens de mieux s’entraîner. « Depuis trois ans, je vais dans un centre d’entraînement en Floride l’hiver. Je peux ainsi mieux me préparer pour mes compétitions du printemps. Avant, je faisais du rouleau l’hiver et ce n’était pas suffisant pour moi. »
Roy se rend aussi en Floride pour une autre raison. « Quand je m’entraînais à Sherbrooke, j’avais toujours un soutien psychologique. Le centre nous permet de bien nous préparer physiquement et de bénéficier également du soutien moral des autres athlètes. »
L’athlète originaire de Lac-des-Aigles,au Témiscouata, a d’ailleurs été l’hôte de quelques athlètes et de son entraîneur lors de son dernier camp hivernal en Floride.
Le goût de la compétition
André Viger, un des para-athlètes québécois les plus connus, a été la première source d’inspiration de la vice-championne paralympique au 5 000 m.
« Mon idole, c’est André. Il m’a initiée au sport et à la compétition. Je l’admire pour ses résultats, mais aussi pour sa détermination. J’ai fait mes débuts à Sherbrooke avec lui et Jacques Martin. Disons que mon goût de la compétition s’est développé assez vite. »
Un monde sépare toutefois cette époque de celle où elle évolue présentement. « Il n’y a pas vraiment eu une grande évolution du côté de nos fauteuils, mais notre financement et la reconnaissance du public sont beaucoup plus grands maintenant. »
Cette chance, Roy tente de la partager. « Mon implication envers les jeunes est très importante pour moi. Je veux leur montrer que même s’ils sont en fauteuil roulant, la vie continue. Je veux les pousser à faire du sport malgré leur handicap. »
Elle entend d’ailleurs rester un modèle après sa carrière. « Lorsque je vais arrêter de courser, mon besoin de faire du sport sera encore présent. J’aimerais peur-être essayer le tennis en fauteuil ou un autre sport, en autant que je bouge! »
Avant de prendre sa retraite, la Québécoise de 39 ans aimerait cependant bonifier sa récolte de médailles aux Championnats du monde de 2011, qui auront lieu du 15 janvier au 1er février en Nouvelle-Zélande, et aux Jeux paralympiques de 2012, à Londres.
Collaboration : Éric Gaudette-Brodeur et Marie-Eve Potvin, Sportcom
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