Le secret du succès de Guillaume Bastille
Double médaillé de bronze à des épreuves individuelles à sa première Coupe du monde de patinage de vitesse courte piste en carrière, l’athlète de 25 ans a refait le coup à la Coupe du monde de Montréal.
Si Guillaume avait fini deux fois troisième aux 1000 m de la Coupe du monde de Québec en février 2008, il s’est cette fois classé premier et troisième aux épreuves de 1500 m présentés à l’aréna Maurice-Richard, la fin de semaine dernière.
« Disons que la première fois, je ne comprenais pas tout ce qui se passait, mais j’étais vraiment content. Maintenant, ces deux médailles sont comme une boussole pour les prochains mois, les prochaines années d’entraînement », avance celui qui est aussi monté sur le podium au relais aux deux Coupes du monde.
À Montréal, l’absence des Coréens, quasi toujours médaillés au 1500 m, l’a cependant déçu. « Ç’a changé la dynamique de toutes les courses, pas seulement de la finale. C’est sûr que j’aurais aimé me frotter aux meilleurs de la distance, mais je pense que l’expérience acquise reste excellente. »
« J’avais besoin de retrouver de bonnes sensations dans mes courses. Je voulais également reprendre là où j’avais laissé il y a deux ans », précise celui qui a connu une saison 2009-2010 mouvementée.
Après avoir obtenu son billet pour les Jeux de Vancouver grâce à sa victoire au 1500 m des Sélections de l’équipe canadienne olympique, le patineur québécois a dû se contenter de 21e, 10e, 17e et 48e places en Coupe du monde. Aux Jeux, une disqualification l’a relégué au 34e rang.
Il a toutefois pu se consoler en aidant le Canada à se qualifier pour la finale du relais à Vancouver, où l’or attendait les patineurs du pays. Le mois suivant, il a contribué à l’obtention d’une médaille d’argent aux Championnats du monde par équipe.
Le secret du succès de Guillaume Bastille
L’été dernier, Guillaume a passablement changé sa façon de s’entraîner avec le départ de Stephen Gough, ancien adjoint de l’entraîneur canadien Derrick Campbell. « J’ai mis de côté mon ancienne méthode et je me suis lancé dans le programme de Derrick pour améliorer certains aspects de mon patinage. »
Il s’est ainsi concentré sur sa principale faiblesse : sa difficulté à atteindre une vitesse de pointe élevée.
« Ma technique n’était pas aussi bonne que celle des autres. Je travaille donc sur une nouvelle technique où je suis plus efficace à haute vitesse. Je veux être capable d’aller un petit peu plus vite et de maintenir cette vitesse-là plus longtemps », explique-t-il.
Voilà donc le secret de ses succès montréalais? « Sincèrement, je ne m’attendais à rien côté résultats. C’est plaisant de les avoir obtenus si rapidement, mais il me reste encore beaucoup de travail à faire. »
« C’est la première compétition du cycle olympique. Il n’y a pas de quoi s’enflammer ou partir en peur! »
Être un modèle
Terre-à-terre, l’athlète originaire de Saint-Modeste, près de Rivière-du-Loup, le reste malgré sa nouvelle « renommée ».
« Les gens de ma région étaient aussi contents que moi que je sois aux Jeux et leur appui a été vraiment très apprécié », souligne humblement Guillaume à propos de la ferveur de ses concitoyens. « Il y a une fierté régionale. On le constate avec (la nageuse synchronisée) Marie-Pier Boudreau, qui a obtenu d’excellents résultats ces derniers mois. »
Ses accomplissements l’ont par ailleurs amené à donner des conférences dans les écoles. « Une fois que l’on atteint un certain niveau, je pense que c’est important de partager notre expérience avec les jeunes, de leur montrer que l’on peut réussir même si on ne vient pas des grands centres. »
« D’essayer d’allumer une petite étincelle, pour qu’ils y croient, ça ne peut pas faire de mal. »
Faire le bien, c’est ce que l’étudiant à la maîtrise en sciences de la terre fera après sa carrière sportive. « J’aimerais peut-être être consultant pour des projets urbains », avance entre autres choses l’élève de l’Université du Québec à Montréal, bachelier en géologie de l’environnement,
La polémique qui entoure l’exploitation des gaz de schiste pourrait même procurer du travail à Guillaume. « Ma formation est axée sur l’environnement, comme le contrôle des dégâts des mines et le travail urbain lié à l’exploitation. »
« Je pense qui va avoir du boulot pour moi dans le futur », lance-t-il, pince-sans-rire.
Du travail, il y en a déjà toutefois beaucoup qui l’attend. Dès cette fin de semaine d’ailleurs, alors qu’il prendra part à la Coupe du monde de Québec.
Collaboration : Éric Gaudette-Brodeur, Sportcom
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