Le fléau des commotions cérébrales au hockey
Le prodigieux # 87 des Penguins de Pittsburgh, considéré comme le meilleur de sa profession, n’a laissé entrevoir au fil de sa réhabilitation que de faibles lueurs d’espoir quant à un retour au jeu en pleine possession de ses moyens.
Les maux de tête qui l’affligent depuis et qu’on croyait complètement disparus quand il est revenu au jeu pour quelques matchs en novembre dernier sont malheureusement revenus et aujourd’hui, tous les amateurs de hockey sont en droit de se questionner : reviendra-t-il un jour au jeu pour de bon?
Son état de santé inquiète au point où le questionnement atteint un autre niveau. Crosby, l’homme, sera-t-il aux prises avec des séquelles de cette commotion cérébrale le reste de ses jours?

Joël Dubé, thérapeute sportif travaillant aux matchs des Albatros Midget AAA, observe que plus le niveau de jeu augmente au hockey, moins les casques offrent une bonne protection.
Photo : François Drouin
Le phénomène des commotions cérébrales au hockey suscite un débat bien légitime. Ce sport s’est développé au fil des années, les joueurs sont plus rapides, plus robustes, les lancers sont foudroyants, les équipements protègent mieux, etc. Mais les patinoires sont restées aux mêmes dimensions en Amérique du Nord que durant les années 1960 et les règlements imposés par la LNH touchant les coups à la tête aux joueurs ne commencent qu’à être appliqués, ce parce qu’un Sidney Crosby, le meilleur promoteur de hockey qui soit, voit sa carrière présentement hypothéquée.
Joël Dubé, thérapeute sportif travaillant aux matchs des Albatros du Collège Notre-Dame, dans la Ligue de développement Midget AAA, observe que plus le niveau de jeu augmente au hockey, moins les casques offrent une bonne protection.
« Ce n’est pas seulement la grille mais aussi le rembourrage du casque qui fait défaut dans la grande ligue. Au hockey mineur, on voit des casques munis d’un rembourrage spécialement conçu pour diminuer l’onde de choc à la tête, mais on ne retrouve rien de tout ça dans la LNH si ce n’est un simple rembourrage assez dur n’offrant que peu de spongiosité. »
Par ailleurs, il faut savoir que le port d’un casque, que ce soit au hockey, football, en ski ou à vélo n’immunise pas contre les fractures mais il diminue les risques de blessures à la tête et les commotions.
M. Dubé estime à une dizaine de commotions cérébrales subies par année au niveau Midget AAA et dans la majorité des cas, les joueurs affectés s’absenteront pour une journée ou deux. Dans les quelques cas jugés plus graves, la réhabilitation durera en moyenne deux semaines. « Mais chacun s’en remet à son rythme. Certains sont plus fragiles, d’autres plus durs aux chocs subis. »
Les coups à la tête et les mises en échec en sont les causes les plus fréquentes et avant qu’il ne revienne au jeu, l’athlète doit franchir avec succès six étapes au niveau de sa réhabilitation. « Il faut attendre que tous les symptômes aient disparu et que la vie ait repris son cours normal. C’est comme remettre le compteur à 0 avant d’amorcer un retour progressif au jeu. »
Lorsque le thérapeute sportif intervient auprès d’un athlète secoué par un coup reçu dans le feu de l’action, il procède à des tests cognitifs, d’équilibre, à une première évaluation sur le coup et à une réévaluation complète le lendemain. « C’est d’abord la sécurité du jeune qui importe, alors il doit être bien protégé et bien encadré. »
Le journal Info-Dimanche abordera la semaine prochaine un autre volet touchant les commotions cérébrales.
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