LE 11 AOÛT 2021 • INFODIMANCHE 10 ACTUALITÉ À 16 ans, M. Chouinard était l’un des principaux acteurs de la cérémonie d’ouverture des premiers Jeux du Québec d’été à Rivière-du-Loup. Athlète en athlétisme, le meilleur sauteur en longueur dans l’Est-du-Québec, il avait le mandat symbolique d’allumer la fameuse flamme qui ouvrait les com- pétitions en ce samedi d’aout 1971. La cérémonie était organisée près de la nou- velle piste d’athlétisme, au même endroit où elle se trouve aujourd’hui, à deux pas de l’École secon- daire de Rivière-du-Loup. Le maire Yves Godbout était accompagné par le premier ministre du Québec, Robert Bourassa, de plusieurs membres de son cabinet et de nombreuses personnalités. Une chorale chantait avec entrain; des centaines de personnes, amateurs de sport, étaient rassem- blées, fébriles. Puis, les choses se sont gâtées, confirme M. Chouinard. Quelques instants seulement avant le début des célébrations, des gouttes de pluie sont apparues. Le ciel était gris et incertain. C’était un avant-goût de l’orage diluvien qui allait suivre. La température a évidemment refroidi les cen- taines de spectateurs réunis à l’extérieur pour cet occasion unique, mais la cérémonie a eu lieu tout de même, s’est empressé de confirmer le coor- donnateur général Venance Pelletier, avant l’orage. Les gens rassemblés, qui avaient com- mencé à fuir les lieux, étaient finalement restés pour assister à ce moment historique pour le sport régional et provincial. Serge Pelletier, lui, s’apprêtait à courir, beau temps, mauvais temps. «J’avais le mandat de faire un tour de piste avec la flamme, se remémore-t-il. À mi-parcours, il pleuvait énormément. Je ne me souviens plus si je l’ai complété ou si on m’a poussé à couper dans le milieu du terrain pour que ça se passe plus vite. Une chose est certaine, il fal- lait faire attention de ne pas glisser. J’avais aussi toujours une crainte que la flamme s’éteigne.» Réunis dans les estrades, sous leur parapluie et leur manteau, les gens avaient froid, mais ils étaient présents, attentifs. «De retour aux gradins, j’étais complètement trempé moi aussi, c’était assez spécial», ajoute celui qui a fait carrière comme policier pendant 34 ans. Une fois au pied de la vasque, du «chaudron olympique», Serge Chouinard n’était pourtant pas au bout de ses peines. Sa mission, aussi simple était-elle, lui donnait du fil à retordre. «J’ai essayé de l’allumer à l’aide du flambeau, mais ça ne fonc- tionnait pas. Je pensais qu’il y avait eu trop d’eau dans la coupe et que c’était inondé. Mais c’était le propane qui n’avait pas encore atteint le sommet de la structure. Ça m’a semblé une éternité, mais ç’a fonctionné. J’étais soulagé, tout le monde attendait ce moment.» L’histoire de cette cérémonie sous la pluie a fait les manchettes dans plusieurs médias du Québec, dont le journal Le Saint-Laurent de Rivière-du- Loup. À l’ouverture officielle des Jeux, «Le soleil n’était pas au rendez-vous de Piloup», titrait d’ailleurs le média à sa sortie, quelques jours plus tard. DES LEGS IMPORTANTS S’ils ont été inaugurés dans l’eau et un vent d’automne, les premiers Jeux du Québec de Rivière-du-Loup ont été un succès et ils restent un événement majeur pour l’histoire de la région, et ce, pour plusieurs raisons. Serge Chouinard se souvient des tentes qui étaient plantées aux alen- tours de l’école, ainsi que des foules que l’on retrouvait partout. Rivière-du-Loup vibrait au rythme des Jeux. «Rivière-du-Loup, ce n’était pas très gros à l’époque. Mais les organisateurs avaient mis le paquet. Le secteur des compétitions, c’était un vil- lage dans une petite ville. C’était complètement fou de voir autant de gens un peu partout», raconte-t-il. La maison familiale était située à proximité de la piste et pelouse, au cœur des activités. Il se sou- vient que les rues étaient bondées, mais qu’il ne reconnaissait personne. «Les représentants de certaines régions étaient plus équipées que d’autres, avait-il noté. Peu importe où on allait, on comprenait que quelque chose de gros se dérou- lait, c’était impressionnant.» Cet événement historique a marqué non seule- ment le milieu sportif et le développement de jeu- nes athlètes de la province, mais a également laissé d’importants legs à la population louperi- voise, comme la piscine du Cégep et la piste d’athlétisme. Revampées dans les dernières années, ces installations ont contribué au déve- loppement de centaines d’athlètes, voire plus encore, depuis les cinq dernières décennies. «Des pistes d’athlétisme avec une surface un peu caoutchoutée, il n’y en avait pas partout au Québec. Ç’a apporté énormément au point de vue du sport et des infrastructures pour notre petit milieu. On a été chanceux d’avoir tout ça aussi rapidement» estime Serge Chouinard, soulignant être fier que les jeunes d’aujourd’hui puissent à leur tour profiter d’installations diversifiées. Si la compétition sportive n’a pas été des plus glorieuses pour le jeune homme qu’il était à l’épo- que – ses trois sauts en longueur n’ont pas été valides –, Serge Roy garde d’excellents souvenirs des premiers Jeux du Québec. Il pense notamment à son ancien entraineur, Énoïl Nadeau, décédé il y a peu de temps, et à l’ancien commentateur spor- tif Richard Garneau. «Énoïl Nadeau aurait beaucoup aimé avoir la chance d’assister à la 56e Finale des Jeux. C’était un passionné d’athlétisme, quelqu’un qui a permis à plusieurs jeunes de s’épanouir dans le sport. Et il faisait ça bénévolement. J’ai une grosse pensée pour lui en ce moment», partage-t-il. «Quant à M. Garneau, j’avais la chance de cou- rir près de lui, tôt le matin, à la piste et pelouse pendant la durée des Jeux. C’était surprenant et impressionnant de voir cet homme qui décrivait les Olympiques d’aussi prêt. Pour nous, c’était vraiment particulier.» Du 4 au 12 mars 2022, 3000 athlètes représen- teront les 19 régions du Québec, près de 1500 offi- ciels, entraîneurs et missionnaires les encadreront et près de 2500 bénévoles seront à l’œuvre en sol louperivois. Parmi eux, Serge Chouinard espère pouvoir s’impliquer et, qui sait, raviver d’autres précieux souvenirs. Souvenirs d’une cérémonie enflammée... et détrempée 50 E ANNIVERSAIRE DE LA PREMIÈRE FINALE DES JEUX DU QUÉBEC • MARC-ANTOINE PAQUIN
[email protected] Le 14 aout prochain, cela fera exactement 50 ans que Rivière-du-Loup a accueilli la toute première Finale des Jeux du Québec. Un événement vivant et chaleu- reux, qui a toujours des répercussions importantes dans la région à ce jour, mais qui s’est entamé dans la pluie et un froid d’automne. Tout pour marquer les esprits. «La flamme s’est bel et bien allu- mée, mais ça n’a pas été facile», rigole aujourd’hui le porteur du flambeau de l’époque, Serge Chouinard. SERGE PELLETIER AVEC LA FLAMME. PHOTO : BANQ LE PREMIER MINISTRE ROBERT BOURASSA, AU CENTRE. PHOTO : BANQ 177, rue du Carrefour, ST-ANTONIN 1154173221 DE LA SEMAINE NOS PRODUITS VEDETTES 418-866-2436 | 418-860-7025 | 418-894-9554
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