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29 INFODIMANCHE • LE 15 SEPTEMBRE 2021 ACTUALITÉ PROPOS RECUEILLIS PAR ANDRÉANNE LEBEL Vous n’êtes pas un politicien de carrière, est-ce un avantage ou un désavantage dans l’exercice des fonctions de député par rapport à vos adver- saires ? «Je pense que c’est un avantage parce que ce que je remarque depuis le début de la campagne, c’est que je suis à peu près le seul qui amène de nouvelles idées qui sont vraiment adaptées à notre circonscription. Depuis 2009, mes deux adversai- res ont été en campagne l’un contre l’autre quatre fois avec les mêmes idées qu’en 2009, on est rendu en 2021. Ce que je remarque sur le terrain, c’est que les gens veulent un certain changement dans le visage politique de la région, de la circonscription. Ils veulent un petit peu brasser la soupe parce qu’elle a tendance à coller au fond.» Comment concilier une circonscription dont l’ouest est majoritairement favorable aux propo- sitions conservatrices ? «Est-ce que l’ouest est majoritairement favora- ble aux positions des conservateurs ? Je n’en suis pas convaincu. Ce que je pense, c’est qu’un trait d’union doit se faire entre l’ouest et l’est. Malheureusement depuis la réforme de la carte électorale en 2006, ce trait d’union que Paul Crête avait commencé à faire, le travail ne s’est pas pour- suivi pour créer cette identité de notre circonscrip- tion de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière- du-Loup. Ici je parle d’identité touristique, économique, environnementale. Quand je parle aux gens dans l’ouest et dans l’est, les préoccupa- tions sont les mêmes. Je discutais avec la mairesse de Notre-Dame-du-Rosaire au sud de Montmagny, il y a huit municipalités qui n’ont pas de service de garde et qui voudraient s’allier ensemble. Or, il manque l’argent. Il est menacé présentement par le député conservateur et son chef. Même chose dans l’est à L’Isle-Verte, Saint-Hubert, Rivière-du- Loup. La mairesse de Rivière-du-Loup me disait qu’il manque 454 places en garderie. Ce sont des réalités terrain pour les gens et le chef conserva- teur a été complètement déconnecté de cette réa- lité de nos jeunes familles, des grands-parents, des voisins. Je suis profondément déçu que son candi- dat l’appuie dans cette volonté-là de complète- ment déstructurer notre système de garde au Québec qui fait l’envie du monde entier.» Quel est selon vous le principal enjeu de la MRC de Rivière-du-Loup ? «Évidemment, le maintien de la traverse à Rivière-du-Loup. J’ai signé la pétition avec la mai- resse Sylvie Vignet cette semaine. C’est un enjeu parce que les lois sur le dragage de Pêches et Océans Canada sont fédérales. Maintenant, pour- quoi j’ai attendu à cette semaine avant de me pro- noncer ? C’est parce que je viens d’un parti qui croit à la science, je suis un candidat qui croit à la science. J’ai fait les recherches et les consultations qu’il fallait pour me prononcer en faveur du main- tien du service à Rivière-du-Loup pour ne pas déstructurer l’écosystème économique et touristi- que de Rivière-du-Loup et de la région. J’ai voulu m’assurer avant, contrairement à d’autres candi- dats, que les impacts environnementaux du dra- gage à une certaine période de l’année soient le plus minimes possibles. Ce sera tout au long de mon mandat. Avant de prendre des positions sans avoir étudié le dossier ou sans avoir regardé les conséquences, je vais faire les recherches et con- sulter les gens qui connaissent le dossier et après ça je prendrai position.» Dans quel dossier les compétences du Québec sont les plus malmenées par Ottawa ? «La santé. D’un côté on a un Parti libéral qui est chiche sur les transferts en santé. S’il devait y en avoir, leur chef a dit directement en débat qu’il y aurait des conditions. De l’autre côté, on a un chef du Parti conservateur qui dit ‘’je vais faire des trans- ferts en santé, peut-être que je vais mettre des con- ditions, peut-être pas’’. Lorsqu’on regarde les peti- tes lignes de sa proposition, son augmentation est à peine équivalent des couts de système de manière annuelle. Ce dont on a besoin, c’est un rat- trapage majeur pour que les transferts en santé passent de 22 à 35 %. Comme le chef l’a dit lors des débats, pourquoi est-ce que le fédéral saurait plus que le Québec ou que n’importe quelle pro- vince comment gérer son système de santé? On n’est pas mieux au Québec ni pire que les autres en matière de gestion du système de santé, sauf qu’un désengagement progressif du gouvernement fédé- ral a coûté très cher au système de santé québécois et malheureusement, on a été à même de le cons- tater au cours de la pandémie.» Avec la pénurie de main-d’œuvre au Bas-Saint- Laurent, le fédéral doit-il faciliter l’ouverture des frontières pour les travailleurs étrangers et sim- plifier les demandes d’immigration ? «On n’a pas peur du nombre d’immigrants au Québec. L’enjeu, c’est l’intégration et la francisa- tion. Ce que le Bloc québécois demande, c’est que ces pouvoirs soient rapatriés à Québec. De la façon dont ça fonctionne, Québec dit ‘’celui-ci ou celle-là on l’accepte’’. Ça va à deux ans plus tard avant que le fédéral puisse l’accepter. C’est inacceptable parce qu’après ça, ce sont nos employeurs qui subissent le problème, ils attendent pendant un an et demi. Le travail doit se faire maintenant, surtout dans le domaine agricole. On ne peut pas attendre ad vitam eternam que nos travailleurs et travailleu- ses arrivent ici. J’ai une vision régionale en concer- tation avec les élus, les députés du Québec pour travailler et avoir un effort concerté pour s’assurer que ces travailleurs qui viennent de l’étranger arri- vent ici, se sentent accueillis et surtout aient le goût de rester dans notre belle région. Les Québécois sont des personnes accueillantes, mais encore faut-il avoir les moyens de bien intégrer ces gens-là, de bien les accueillir, d’avoir du logement aussi. C’est un enjeu partout dans la circonscription […] Le fédéral doit intervenir là-dedans. Je me pro- pose d’être le porte-parole de nos entreprises à Ottawa pour en arriver à avoir des investissements dans la région en logement. Créer cette synergie, cette vision concertée avec tous les acteurs pour qu’on ait une stratégie d’attraction de la main- d’œuvre notamment au niveau international. Je mets mon expérience en relations internationales au service de nos entreprises ici pour justement attirer cette main-d’œuvre qui est souvent plus spécialisée et dont on a grandement besoin. Que pensez-vous de la sortie de François Legault qui pousse les Québécois à voter pour un gouvernement conservateur minoritaire ? «En fait je ne suis pas sûr qu’il encourage les Québécois à voter pour un gouvernement conser- vateur minoritaire. Il a dit que ce serait la moins pire des solutions. Ce que je remarque, c’est le mot minoritaire. Le moyen pour s’assurer qu’un gouver- nement soit minoritaire, quelle qu’en soit la cou- leur, c’est de voter massivement pour le Bloc qué- bécois pour s’assurer d’avoir la balance du pouvoir. L’expérience nous démontre qu’avec la balance du pouvoir, il est possible de faire des gains pour le Québec et de limiter les dégâts qui iraient à l’encontre du Québec parce que ni les libé- raux ni les conservateurs ne méritent d’avoir une majorité.» Dans l’éventualité d’un gouvernement majori- taire, comment pourrez-vous défendre et pous- ser les intérêts de la circonscription à la Chambre des communes ? «L’avantage d’être dans l’opposition, c’est de pouvoir s’exprimer. De pouvoir mobiliser les gens, de pouvoir exprimer son désaccord par rapport à des politiques du gouvernement. Le désavantage d’être un député non ministre d’un gouvernement, c’est de ne jamais pouvoir parler même quand on n’est pas d’accord. Donc, d’avaler certaines couleu- vres par rapport aux décisions de notre gouverne- ment et en plus d’être obligé de les défendre dans la circonscription. L’avantage d’être un député de l’opposition, dans un tel contexte, c’est de pouvoir mobiliser la population, c’est de pouvoir mettre les sujets sur la table. On peut encore déposer des projets de loi, apporter des propositions législatives à Ottawa et des modifica- tions en comité.» Simon Bérubé, candidat pour le Bloc québécois dans Montmagny-L’Islet- Kamouraska-Rivière-du-Loup Simon Bérubé. PHOTO : ARCHIVES, ANDRÉANNE LEBEL ÉLECTIONS FÉDÉRALES 2 0 2 1 Témoin d’une nouvelle ? Une histoire à raconter ? Participez à l’information de VOTRE RÉ G ION ! Communiquez avec l’équipe de journalistes 7 J OURS SUR 7 2 4 H EURES SUR 2 4 à l’adresse suivante : francois @ infodimanche.com 1150150121

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