LE CONTENU DE CE JOURNAL NE PEUT ÊTRE REPRODUIT SANS L’AUTORISATION EXPRESSE DE LA DIRECTION. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada 1992 Bibliothèque nationale du Québec 1992 ISSN 1192-1579 Société canadienne des postes Envois de publications canadiennes Contrat de vente no 0139858 Abonnement annuel : 115$ au Canada (tx incluses) 320$ aux États-Unis (tx incluses) T I R A G E C E R T I F I É H E B D O S Q U É B E C I N C . 31 420 COPIES JOURNAL HEBDOMADAIRE PUBLIÉ LE MERCREDI PAR : Les Éditions Info Dimanche Inc. 72, rue Fraser, Rivière-du-Loup, G5R 1C6 Tél. : 418 862-1911 • Téléc. : 418 862-6165 Site : www.infodimanche.com COURRIEL JOURNALISTES :
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Ici, aux quatre coins de Rivière-du-Loup, le développement immobilier accélère plus que jamais sa guerre ouverte contre les arbres, contre la canopée, contre l’humus et contre cette dam- née biodiversité, ennemie jurée des développeurs. Comme si la planète se portait à merveille. Impossible de compter assez vite les derniers secteurs sauvages de Rivière-du-Loup qu’on rase tellement les règlements de la ville sont laxistes et permettent aux promoteurs de tout dynamiter, niveler, asphalter et bétonner à un rythme infer- nal dans l’impunité totale. Et nous le savons main- tenant : la Ville ne comptabilise aucun de ces arbres coupés à blanc, puisque sa « politique de l’arbre » ne s’applique pas plus aux boisés qu’aux forêts. Au point où il ne reste plus rien à protéger, ou à défendre. Tous les boisés résiduels sont traités comme des anomalies temporaires à corriger. Leurs propriétaires n’attendent que le moment propice et payant pour les développer, main dans la main avec un conseil qui vit encore au XXe siè- cle, dans une bulle protégée des changements cli- matiques. Vous voyez une talle d’arbre dans la ville ? Mon conseil bienveillant : prenez-la en photo, c’est la dernière fois que vous la contemplez. BOUCHER LA VUE… BOUCHÉE PAR BOUCHÉE Le pire, c’est qu’on remplace toujours ces boi- sés par des constructions encore plus hautes que les cimes de l’ancienne canopée... Normal : les locataires de 3 ½ à 1200 $ par mois doivent bien bénéficier d'une compensation sous forme de plaisir solitaire, soit leur portion d’horizon à eux tout seuls. Ainsi, le mot d’ordre de Rivière-du-Loup reste : privatiser les vues et boucher la ligne d'horizon, bouchée par bouchée. À jamais. Pour des siècles et des siècles. Amen. Vous voulez marcher en forêt à Rivière-du- Loup ? Vous avez le choix : le parc des Chutes, le parc des Chutes, ou… le parc des Chutes. Ce parc déjà saturé où convergent et affluent tellement de citoyens en quête d’un salutaire bain de forêt que ses sentiers sont devenus des autoroutes de marcheurs tout sauf tranquilles. Et le flanc ouest de la rivière du Loup ne sera bientôt plus qu’une enfilade d’édifices en hauteur, de la résidence Le Saint-Louis à la Maison des aînés, en passant par le plus monstrueux : le gigantesque projet Medway. Finie l’impression de s’y promener à l’autre bout du monde : les marcheurs se donneront en spectacle devant les galeries et les fenêtres des retraités empilés en hauteur, les uns sur les autres. Dans un tel contexte, comment le maire a-t-il pu affirmer sans s’étouffer, dans son bulletin «Toute la ville en parle» d’octobre : « Il est facile de laisser la fierté nous envahir quand on regarde à quel point notre ville est en santé. Nous avons de nombreux espaces verts »… « De nombreux ?! » Où ça, monsieur Bastille ? Tous les autres parcs de la ville ne sont que des océans de pelouse accueillant quelques arbres clairsemés. Et c’est vous et votre conseil qui orchestrez et bénissez les coupes à blanc massives, autant des boisés que des vues. Vos citoyens ne sont plus dupes, désormais. Votre jupon dépasse. Dans le temps des Fêtes, ils penseront à vous quand ils auront, pour la dernière fois de leur vie, la chance d’aller se promener avec leur parenté sur la passerelle de la chute en profitant d’une vue dégagée sur le fleuve. Ils en seront réduits à expli- quer ceci à leurs proches : « Medway, voyez-vous, a acheté la moitié de cette vue pour en tirer tout le profit possible » et « le conseil appuie à 100 % la privatisation de cette nouvelle portion de paysage ». Gâcher ainsi un capital de beauté aussi excep- tionnel ! Pour ma part, ce n’est pas la fierté qui m’envahit, mais la déception, la tristesse et la honte. Il reste à espérer que Rivière-du-Loup finisse par trouver l’équilibre entre développement et préservation, ce qui exigera du temps, de la volonté et… un changement de mentalité. Jean-François Vallée, résident de Rivière-du-Loup La maison shake comme si nous étions en péri- phérie d’un volcan ou sur le théâtre d’une opéra- tion militaire en Ukraine. Les coups de boutoir débutent à 7 heures du matin pour se terminer juste un peu avant 17 heures. La porte de mon bureau qui donne sur la rue Saint-Louis est de plus en plus difficile à ouvrir. Ma blonde braille de rage et de peine dans son bol de céréales le matin alors que nous déjeunons confinés dans la cuisine, la porte du salon et celle de la salle à manger fermées. Nous avons déménagé nos bureaux au sous- sol parce que c’est le seul endroit où c’est un peu vivable. On se regarde les larmes aux yeux, dés- espérés : «Mais qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu pour mériter ça?» Ah oui! «C’est le progrès!», nous rappellent certains. Comme à Granby où on a détruit tout un boisé pour y loger une maison des aînés. Comme partout où les promoteurs débarquent avec leurs gros sabots, leurs pelles et leurs béliers mécaniques, se foutent du monde, du patrimoine et de l’environnement tant que leur compte en banque grossit plus vite que l’infla- tion. Et pendant ce temps-là, à Montréal, on envi- sage des mesurettes parce que la biodiversité est en train de foutre le camp, parce que le vivant autour de nous est en train de disparaître. On coupe la branche de l’arbre sur laquelle on est assis tout comme on a abattu le magnifique érable devant chez nous qui bravait le temps depuis une centaine d’années. Non, plus rien n’est à l’abri de la spéculation et de la bêtise humaine. En tout cas, moi j’ai un conseil à donner à cer- tains. Si vous songez acheter une maison à Rivière-du-Loup, pensez-y à deux fois. C’est la loi de la jungle ici. Ne vous fiez pas aux contingen- ces imposées par le zonage, ne vous fiez pas aux beaux vœux pieux exprimés dans le plan d’urba- nisme, ne vous fiez pas au fait que votre futur domicile est situé dans une zone affectée par les fameux Plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA). Non, tout ça c’est de la shnoutte qui peut être balayée du revers de la main à l’occasion de deux ou trois séances du conseil. Bang! Bang! Bang! et ça continue sans relâ- che. C’est ça un pôle de santé : rendre les gens malades partout autour, et heureusement que les premiers locataires de la maison des aînés ne sont pas encore arrivés. Imaginez le beau prin- temps qu’on leur réserve. Imaginez le beau prin- temps qu’on NOUS réserve, nous les résidents de la rue Saint-Louis et des rues avoisinantes. Merci à nos élu.e.s qui ont su nous rendre la vie si agréable. Pensez un peu à nous dans la belle perspective humaniste et illuminée de Noël. Et vous tous et vous toutes chers concitoyens, chères concitoyennes, gardez bien en vue le fait que cela peut se produire n’importe quand dans un emplacement « tout près de chez vous ». Ce que nous vivons, je ne le souhaite à personne. Mais de grâce, éveillez-vous, bonnes gens, on est en train de tuer la vie partout autour de vous! Pierre Landry, résident de la rue Saint-Louis Remerciements au Centre hospitalier du Grand-Portage Ce message s'adresse spécialement au Dr Normand Gervais et à tous ses confrères Dr Blanchet, Dr Boudreau, Dr Arsenault, etc. et tout le personnel soignant, sans en oublier. Vous vous reconnaissez. Nous souhaitons vous remercier en lien avec une hospitalisation d’une durée de cinq mois du 25 novembre 2021 au 13 avril 2022, au 4e étage, au 5e étage (soins intensifs trois fois) et du côté de l’isolement COVID au CHRGP. À un moment donné, mon mari ne pou- vait plus avoir de visiteurs, sauf moi avec l’autori- sation du Dr Gervais. Je peux vous dire que j’en ai reçus, des appels téléphoniques du Dr Gervais pour me rassurer et me réconforter durant son long séjour à l’hôpital. Il faut continuer d’avoir de bons chirurgiens et médecins dans notre hôpital, car eux aussi vieillissent. Le 21 novembre avait lieu la dernière visite de suivi avec le Dr Gervais. On ferme le dos- sier (ce n’était pas un cas de tous les jours), tout est vraiment beau. Mon mari va très bien. Comme disaient les infirmières «de revoir notre patient en forme et en santé après cinq mois d’hospitalisation c’est ça qui fait notre paye». Encore une fois mille mercis à toute l’équipe pour vos bons soins. Francine Lebel Ce n’est pas une vie N.D.L.R. La direction se réserve le droit d’abréger certaines lettres. L’opinion des lecteurs exprimée dans cette page n’engage que leur auteur et ne reflète d’aucune façon la position du journal. OPINION DU LECTEUR | INFODIMANCHE Le 14 décembre 2022 • ACTUALITÉ 12 >