Entre la jeunesse et la sagesse de Josée Vaillancourt Les années ont passé depuis ses débuts pro- fessionnels à Rivière-du-Loup en 1983, elle avait 21 ans. Le métier a évolué, il s'est renouvelé aussi. «Tout a changé. C’est incroyable les différences au niveau de l’évolution de la profession. Il y a 40 ans, l’optométriste, on le voyait juste pour la correction visuelle. Aujourd’hui, les optométristes font du dépistage, ils traitent plusieurs pathologies. Depuis 20 ans, on peut prescrire de la médication pour certaines pathologies, ce n’est plus du tout la même pratique. On travaille beaucoup en colla- boration avec les professionnels, les opticiens, les ophtalmologistes.» Au fil du temps, Josée Vaillancourt a plongé son regard dans des milliers de paires d'yeux, a rassuré, souvent fait rire et surtout, a posé d'innombrables diagnostics qui ont contri- bué à soigner et à améliorer la qualité de vie de ses patients. Mais contrairement à la chanson des deux sœurs montréalaises, la nouvelle retraitée ne verse pas dans la mélancolie, et surtout, elle n'a pas perdu ce désir de faire des choix. C'est même à la surprise de son conjoint Réjean Bastille qu'elle a annoncé sa retraite. Le 31 mars dernier, pour sa dernière journée, son amoureux lui a donc organisé un diner avec des amies pour marquer l’évènement. Une journée émotive où les émo- tions se sont bousculées. On ne quitte pas un métier que l'on pratique avec passion depuis 40 ans comme on abandonne un vêtement défraichi. Mais parce que la jeunesse n'est jamais bien loin, cette retraite ne signifie pas, au contraire, de s’arrimer à une confortable chaise berçante comme un navire s’attache à quai rendu à bon port. Le regard de Josée Vaillancourt porte encore loin au large. CONFÉRENCE Il y a sept ans, l’optométriste a présenté une première conférence à l’invitation de son amie Danièle Couture, alors impliquée dans l’Association des ainés et ainées de l’Université du Québec à Rimouski. «Je n’avais jamais fait ça! Et l’ordinateur et moi, c’est deux», lance en riant Mme Vaillancourt. Le succès est au rendez- vous et l’expérience s’avère positive. Pendant la pandémie, Josée Vaillancourt a de nouveau été sollicitée, mais cette fois via l’applica- tion Zoom. «Danièle m’a rassurée et effective- ment ç’a bien été. J’ai apprécié, car même si je n’étais pas physiquement avec eux, je voyais les visages de tous les gens et je pouvais répondre à leurs questions.» Et puis cette année, rebelote. Au menu cette fois, deux conférences en présentiel, la première à la Résidence des Bâtisseurs de Rivière-du-Loup et la seconde au Domaine Lafontaine en mars dernier. Les conférences, offertes gratuitement, ont aussi été l’occasion de recueillir des fonds sur une base volontaire pour le Centre Prévention Suicide du KRTB. Une somme de 234,25 $ a ainsi été amassée. Des boites ont été récemment dépo- sées à la clinique de Lemieux-Vaillancourt et au Groupe de médecine familiale Lafontaine, les deux étant situés sur la rue Lafontaine à Rivière- du-Loup, où elles pourront accueillir vos dons en argent pour les prochaines semaines. LES YEUX DES AINÉS Les effets du vieillissement sur la vision sont divers et vont de changements légèrement irritants à des maladies oculaires plus importan- tes. Les yeux rouges, secs, les cataractes, les décollements de rétines, l’impact du soleil, les examens de la vue selon les âges, la perte de vision, sont tous au menu. La conférence aborde autant les symptômes que la prévention. «J’explique aussi les différences de rôles entre optométriste, opticien, et ophtalmologiste. Je reviens aussi sur l’hypermétropie, la myopie, l’astigmatisme, et les différentes pathologies qui apparaissent avec l’âge, l’impact du soleil, de l’air climatisé, et la sècheresse des yeux», explique Mme Vaillancourt. Son but, souligne-t-elle, est de faire réaliser à son auditoire «que ce n’est pas parce que ne fait pas mal, que ce n’est pas grave». Elle rappelle aussi qu’il est important d’assurer un suivi avec un optométriste, même après une chirurgie. «Il faut vérifier l’état de santé de nos yeux», rappelle-t-elle sagement. «C’est important pour eux de comprendre tout ce qui peut arriver. […] Ils sont intéressés et ça vient me toucher, alors de répondre à leurs questions, à leurs appréhen- sions. La vision est liée à la plupart de leur passe- temps. C’est sur que les questions des gens déjà touchés par la dégénérescence oculaire, ça me touche beaucoup. Une dame de plus de 90 ans était enjouée et positive, elle m’a dit “je ne te vois pas, mais je sais que tu es belle et que tu es fine”. J’en retire beaucoup aussi.» Josée Vaillancourt a donc émis le souhait «si la demande est là» de présenter à nouveau cette con- férence. Déjà, la bibliothèque Françoise- Bédard a montré de l’intérêt et accueillera la conférencière. Tout groupe ou résidence intéressée à l’accueillir peut communiquer avec elle en écrivant à l’adresse suivante :
[email protected] . Où sont passés la joie et le désir de faire un choix, chantent les sœurs McGarrigle dans leur chanson. Josée Vaillancourt a fait le choix, le choix d’investir son temps et son expertise dans sa communauté. D’utiliser ce savoir, ses connaissances, son dynamisme et cette joie qu’elle incarne pour aider ceux qui, entre autres, symbolisent cette sagesse. PAR FRANÇOIS DROUIN > Les yeux brillants, perçants et parfois moqueurs de Josée Vaillancourt rappellent le titre de cette chanson des sœurs Kate & Anna McGarrigle, «Entre Lajeunesse et la sagesse». Quelques minutes en sa pré- sence suffisent pour être touché par cette optométriste au cœur jeune, qui profite des premiers jours d’une retraite s’annon- çant florissante. Josée Vaillancourt. PHOTO : FRANÇOIS DROUIN Martine St-Clair vendredi 14 avril 20 h Guy Nantel vendredi 21 avril 20 h Marianne Lambert et Valérie Milot jeudi 20 avril 20 h Tout inclus jeudi 13 avril 19 h rdlenspectacles.com | 418 867-6666 1151171523 | | | INFODIMANCHE Le 12 avril 2023 < 5 • ACTUALITÉ