Chalet de la Côte-des-Bains : «Je ne les laisserai pas faire» Jean Côté, impliqué depuis plusieurs décen- nies dans le développement de l’offre touristique de la Pointe, notamment à travers l’Auberge de la Pointe, n’en démord pas. Selon lui, la Ville de Rivière-du-Loup fait fausse route dans ce dossier. Plus encore, elle «manque de respect» aux citoyens et aux gens d’affaires du secteur par sa volonté d’investir des sommes importantes dans un «bâtiment estival» et par la signature d’un bail commercial qui vient faire «concurrence déloyale» aux entreprises de proximité. Rencontré à sa demande dans les locaux d’Info Dimanche, M. Côté a assumé parler à la fois comme citoyen et investisseur d’une entreprise qui pourrait fort bien écoper par les travaux à venir et par l’exploitation du café-théâtre qui sera aménagé. Il s’est montré dur à l’endroit des élus. «Je suis un compétiteur. Je n’ai rien contre la Ville. Mais s’ils mettent près de 1 M$ de mes taxes pour le Chalet de la Côte-des-Bains, pour un projet commercial ouvert à l’année, je vais avoir un problème», a-t-il lancé en son nom personnel. INVESTISSEMENTS MUNICIPAUX M. Côté soutient qu’il porte son chapeau de citoyen lorsqu’il qualifie d’inconcevables les inves- tissements que s’apprête à faire la Ville afin de permettre une utilisation quatre saisons du chalet sis au bord du fleuve. Selon les emprunts adoptés par les élus, plus de 800 000 $ seront nécessaires afin de prolonger le réseau d’aqueduc et d’égoûts municipal jusqu’au bâtiment, tout en rénovant sa couver- ture, ses portes et ses fenêtres. «On parle environ de 450 000 $ pour les tra- vaux souterrains dans la côte, puis de 350 000 $ supplémentaires dans la [mise aux normes de la] bâtisse. C’est une folie!», s’est-il exclamé, regret- tant que les citoyens ne soient pas davantage informés de ces investissements. «Ça ne fonctionne pas! On ne peut pas mettre autant de fonds publics – près d’un million de dollars! – pour un bâtiment qui n’en vaut pas le quart. C’est énormément d’argent. Qui est d’accord avec ça?» Il croit en outre que la volonté municipale de permettre une utilisa- tion annuelle du bâtiment, ainsi que celle d’offrir un bloc sanitaire accessi- ble en tout temps, ne justifient pas de telles dépenses qu’il juge «ridicules». Il est d’avis que la Ville pourrait per- mettre l’utilisation des installations sanitaires du camping de la Pointe, si besoin de toilettes il y a durant l’été. «UN BAIL AVANTAGEUX» Comme investisseur privé et prési- dent de l’Auberge de la Pointe, Jean Côté ne cache pas en avoir aussi con- tre l’entente survenue entre la Ville et le futur locataire du Chalet de la Côte-des-Bains. Il estime que l’administration municipale lui offre des conditions pour le moins très avantageuses. Selon lui, le loyer annuel de 9 600 $ pour la première année (et de 10 800 $ à l’an 5) est incompréhensible. Il y voit même une «subvention municipale» déguisée, a-t-il déclaré, sans mâcher ses mots. «Ailleurs à Rivière-du-Loup, louer un local pour de la restauration, ça représente des milliers de dollars tous les mois», a-t-il dit. «Comment peut-on emprunter autant pour les travaux et ne récolter que si peu en loyer? La Ville paiera même l’électricité! C’est à ne rien y compren- dre...», a-t-il laissé tomber. Jean Côté regrette aussi que la Ville nuira à plusieurs commerces du secteur, notamment en permettant une offre alimentaire rapide et santé et la possibilité de vente et de consommation d’alcool (suivant l’obtention des permis et autori- sation requises) au Chalet de la Côte-des-Bains. Pour lui, ce n’est pas suffisant que la vente d’ali- ments «pouvant s’apparenter à une restauration de type friterie ou crème-molle» soit interdite. L’entrepreneur remet également en question le succès du projet-pilote réalisé à l’été 2021 et prolongé l’été dernier. «À quel point le projet- pilote a-t-il été un succès? On ne sait pas trop. Où sont les résultats?», a-t-il demandé. «Le maire répond que les gens sont satisfaits. C’est bien. Mais on n’investit pas autant d’argent sur une impression et quelques bons commentaires. Il faut que ça soit basé sur du solide», a-t-il ajouté. «Pourquoi n’ont-ils pas fait un nouvel appel d’offres pour l’exploitation du chalet?» STATIONNEMENT ET TRAVAUX Notons que la gestion du stationnement situé au sud-est du Chalet de la Côte-des-Bains est un autre enjeu important aux yeux de l’homme d’affaires. Depuis plusieurs années, l’Auberge de la Pointe gère l’ouverture et la fermeture des lieux, mais cela s’apprêterait à changer, selon lui. Par le fait même, M. Côté craint que de nouvelles façons de faire, et une éventuelle ouverture jusqu’à 23 h (heure de fermeture du parc), aient des répercussions «néfastes» sur son entreprise, dont certaines chambres sont situées quelques mètres au-dessus. «On ne veut pas que nos clients soient dérangés par le stationnement comme ç’a été le cas trop souvent par le passé. Nous avions des plaintes et nous nous sommes battus. On a signé un contrat de gestion qui est en vigueur jusqu’en 2027 à la satisfaction de la Ville. On ne peut pas revivre tout ça maintenant», a-t-il dit. Quant aux travaux souterrains, prévus très prochainement, ils vien- dront lui porter préjudice, il en est convaincu. «Ce n’est pas le bon temps pour faire des travaux. On ouvre au début mai et c’est la période des con- grès. C’est certain que ça va nuire […] Je suis un gars de principes et ça ne passe pas.» POUR LE STATU QUO Jean Côté souhaite être clair : il n’est pas contre le développement d’un parc de la Pointe vivant et dynamique. Son intervention, a-t-il assuré, n’est pas personnelle envers le promoteur choisi par la Ville, Stéphane Duclos, ni envers les investissements qu’il souhaite faire sur place. Il croit cependant que le statu quo est la meilleure avenue dans les circonstances. «On n’a pas de problème avec le projet de café culturel tel qu’il a été fait au cours des der- nières années. On n’a rien dit, puisque ç’a bien été», a-t-il rappelé. «Mais les élus veulent prendre une bâtisse d’été et en faire un bâtiment quatre saisons avec permis de restauration et de bar. Actuellement, on vient favoriser un commerce à l’année, alors on ne peut pas être d’accord avec ça.» Il se dit prêt à prendre les moyens nécessaires pour se faire entendre. «La Ville s’engage dans une lutte assez difficile. Je vais probablement les actionner. Je n’aurai pas le choix», a-t-il confié. «S’ils veulent la guerre, ils vont l’avoir. Je ne peux pas laisser passer ça.» Le ton est donné. PAR MARC-ANTOINE PAQUIN > L’implication et les investissements de la Ville de Rivière-du-Loup dans la relance des opérations du Chalet de la Côte-des- Bains ne passent pas auprès du résident de la Pointe et homme d’affaires Jean Côté. Ce dernier envisage même d’entamer des démarches légales contre l’administration municipale, si le projet va de l’avant dans la forme actuelle. MAP > À la fin mars, le maire Mario Bastille avait indiqué que la signature du bail commer- cial avec l’homme d’affaires louperivois Stéphane Duclos, pour la gestion du Chalet de la Côte-des-Bains, concordait avec la volonté municipale de «dynamiser ce bâtiment, inoccupé depuis plusieurs années». «On a eu de très bons commentaires de touristes et de citoyens de Rivière-du-Loup [au sujet du café culturel]. L’expérience a été concluante», avait-il dit. En entrevue, Stéphane Duclos avait aussi été très clair : son but n’est pas de faire compétition aux autres gens d’affaires du secteur, mais plutôt d’amener du «monde au moulin». «L’objec- tif, c’est vraiment de dynamiser ce site exceptionnel, et non pas nuire à ce qui se passe autour de nous», avait-il lui aussi assuré. Davantage de réactions à venir au www.infodimanche.com . Le président de l’Auberge de la Pointe, Jean Côté. PHOTO : MARC-ANTOINE PAQUIN 1154061623 JEAN-MAXIME MERCIER COURTIER IMMOBILIER RÉSIDENTIEL ET COMMERCIAL AGRÉÉ www.viacapitalevendu.com 325, rue Lafontaine Rivière-du-Loup ViaCapitaleHorizon 351-353, RUE NOTRE-DAME OUEST Duplex avec 2 loyers 4 1/2 non-chauffé et non-éclairé. DENISE TROIS-PISTOLES 345, RUE VÉZINA Immeuble commercial offrant beaucoup de potentiel. DENISE TROIS-PISTOLES 105 000$ 40, CHEMIN DE LA GRÈVE LECLERC Propriété 3 saisons avec vue sur le fleuve. 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