JournalID1723web

Procès d’Harold LeBel : Catherine Fournier révèle son identité À de nombreuses reprises pendant le procès qui s’est déroulé en novembre 2022, Catherine Fournier a affirmé qu’elle voyait Harold LeBel comme un mentor. L’agression s’est déroulée à Rimouski en octobre 2017, alors que la victime était hébergée chez l’accusé. Ils participaient tous les deux à une tournée régionale «Solidarité en action» pour «prendre le pouls du terrain». À ce moment, Jean-François Lisée était le chef du Parti québécois. L’ex-députée du Parti québécois connaissait Harold LeBel puisqu’elle avait agi comme mili- tante au sein de la formation politique pendant plusieurs années. Elle avait été élue députée de Marie-Victorin lors d’une élection partielle en 2016. Catherine Fournier est la plus jeune femme à avoir été élue à l’Assemblée nationale, à l’âge de 24 ans. Elle a hésité à dénoncer son agresseur puisqu’elle ne voulait pas faire de vagues, ni se priver de faire ses preuves après du PQ. «[Je vou- lais] faire comme si ce n’était pas arrivé et mettre ça dans une petite case dans mon cerveau. Être dans le déni de ce qui s’était passé, c’est mon sys- tème de défense. J’ai choisi de faire comme si de rien n’était.» Toutefois, lors de l’élection québé- coise de 2018, le nombre de députés du PQ est passé de 30 à une dizaine. Elle était donc appe- lée à travailler plus souvent avec Harold LeBel. «De plus en plus, j’avais un malaise, les évène- ments me revenaient en tête», a rapporté Catherine Fournier, lors du procès. Elle se sentait mal d’inciter les gens à dénoncer les violences sexuelles, alors qu’elle ne faisait pas de même. «Je ne veux pas avoir ça sur la con- science, je ne sais pas si ces gestes-là vont se répéter. Je ne veux pas que ça arrive. Je ne me sentais vraiment pas bien de ne rien faire. Ça venait beaucoup hanter mon esprit.» La plaignante voulait éviter de vivre une tem- pête médiatique. Rassurée par l’ordonnance de non-publication qui allait protéger son identité, elle a décidé de porter plainte à la Sûreté du Québec en juillet 2020. Harold LeBel a été arrêté quelques mois plus tard, le 15 décembre 2020. «Ça a pris 62 minutes avant qu’un tweet d’un journaliste en ligne dise que l’agression avait eu lieu telle date et que la victime était une députée de l’Assemblée nationale. On savait exactement que c’était moi […] J’étais complètement en miet- tes.» Elle a décrit ce moment comme la «pire jour- née de sa vie». DOCUMENTAIRE Catherine Fournier a remercié tous les interve- nants qui l’ont accompagnée lors du processus judiciaire à la Sûreté du Québec, au Directeur des poursuites crimi- nelles et pénales et au Centre d’aide aux victimes d’actes crimi- nels du Bas-Saint-Laurent. Approchée par le journaliste du Bureau d’enquête de Québecor, Mathieu Carbasse, elle a accepté de participer à un documentaire pour démystifier les différentes étapes du processus judiciaire afin de «faire œuvre utile et d’apporter sa contribution.» Elle veut qu’il y ait moins d’inconnu lorsqu’une vic- time décide de dénoncer et de témoigner. Un documentaire inti- tulé «Témoin C.F.» sur son par- cours à travers le système judi- ciaire a été diffusé sur les ondes de TVA Vrai le mercredi 19 avril. RÉACTIONS POLITIQUES Le premier ministre du Québec, François Legault, a salué le courage de Catherine Fournier. «Un bel exemple de détermination. Tu peux être fière. C’est important que les victimes sachent qu’elles peuvent dénoncé», a-t-il réagi sur la pla- teforme Twitter. Le chef actuel du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a lui aussi salué son courage d’avoir dénoncé formellement devant les tribunaux. RAPPEL DES FAITS Catherine Fournier a quitté le Parti québécois en 2019 afin de siéger comme députée indépen- dante pour des raisons politiques. Elle a été élue mairesse de Longueuil en 2021. En mars 2023, l’ex-député de Rimouski Harold LeBel, condamné en janvier 2023 à une peine de huit mois d’emprisonnement pour une agression sexuelle, a obtenu une sortie préparatoire à sa libération conditionnelle. Il a été déclaré coupable d’agression sexuelle par un jury en lien avec des gestes qu’il a posés en octobre 2017 à son condo de Rimouski, alors qu'il était député du Parti québécois. La plaignante avait relaté que l’accusé l’avait embrassée, avait dégrafé son soutien-gorge et lui avait touché les fesses et l’anus «pendant toute la nuit.» PHOTO : VILLE DE LONGUEUIL PAR ANDRÉANNE LEBEL > La plaignante dans le dossier d’agression sexuelle perpétrée par l’ex-député de Rimouski, Harold Lebel, a fait lever l’ordonnance de non-publication qui proté- geait son identité. Il s’agit de la mairesse de Laval et ancienne députée de la circons- cription de Marie-Victorin, Catherine Fournier. SUR TOUT L’OUTILLAGE DEWALT Aussi valide sur les marques STANLEY • BLACK DECKER 15 % 1153031723 JEUDI ET VENDREDI DE 7 H 30 À 17 H 30 ET SAMEDI DE 7 H 30 À 12 H 10, rue Lévesque, Saint-Antonin | 418 867-1705 Rabais applicable jusqu’à épuisement des stocks. | INFODIMANCHE Le 26 avril 2023 < 11 • ACTUALITÉ

RkJQdWJsaXNoZXIy NTU0MTE=