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MOULE ZÉBRÉE La MRC de Témiscouata passe à l’action pour protéger ses lacs «On veut faire en sorte que ce combat puisse être gagné. Si on travaille tous dans le même sens et que nous avons les mêmes actions, ça peut nous aider à relever ce défi», explique le préfet de la MRC de Témiscouata, Serge Pelletier. La MRC travaille en collaboration avec l’OBV du Fleuve Saint-Jean, le parc national du Lac-Témiscouata, les associations de riverains et de pêcheurs et les différentes municipalités pour freiner la prolifération de ces espèces exotiques envahissantes. Le nerf de la guerre, selon le préfet, est la mise en place de stations de lavage, dont l’utili- sation sera obligatoire avant d’accéder aux dif- férents plans d’eau du Témiscouata. Sept stations de lavage ont déjà été implantées sur le territoire. En 2023, cinq stations supplémentai- res s’ajouteront, et l’installation de trois autres est prévue en 2024. Les Municipalités doivent agir rapidement avant le début de la saison estivale. «D’ici la fin 2024, nous aurons couvert l’ensemble du territoire pour les stations de lavage […] Nous voulons nous assurer que le lavage des embarcations motorisées et non motorisées soit fait avant qu’elles ne soient mises à l’eau», ajoute M. Pelletier. La mise en place d’un réseau automatisé de guérites à l’échelle du territoire de la MRC de Témiscouata permettra de contrôler le lavage des embarcations et les accès à l’eau dans les lieux publics. Une carte interactive permettra de répertorier l’emplacement des stations de lavage et des lieux publics de mise à l’eau. DES INVESTISSEMENTS IMPORTANTS Une vingtaine de guérites automatisées seraient nécessaires afin de bien contrôler les accès aux différents lacs du Témiscouata, cha- cune d’elles représentant une dépense d’environ 60 000 $. La MRC a dégagé une enveloppe globale de 840 000 $ afin de soutenir les Municipalités de son territoire, pour des projets évalués à 1,2 M$. «Ça représente beaucoup d’argent. Nous avons élaboré un programme qui finance jusqu’à 70 % de la valeur pour soutenir les municipalités. La MRC a pris ses propres fonds pour soutenir une démarche comme celle-là», souligne Serge Pelletier. Ce dernier croit que la problé- matique des espèces envahis- santes dans les lacs est une res- ponsabilité du gouvernement du Québec et il demande son appui. «On aurait besoin d’aide rapide du côté gouvernemental pour nous accompagner et nous soutenir là-dedans. On trouve que c’est très lent comme processus […] On a besoin d’avoir une enveloppe spéciale pour répondre à notre problématique, qui est une problématique de catastrophe. On est en situa- tion d’urgence et on veut se prendre en main, protéger nos cours d’eau», renchérit Serge Pelletier. FORCE DE FRAPPE La MRC de Témiscouata se dotera d’une force de frappe commune avec la création d’un projet de règlement que les 19 municipalités du territoire seront invitées à adopter. «On compte déjà sur un appui important de la population et des utilisateurs riverains. Ils sont mobilisés et prêts à être partie prenante de la solution. Il va toujours rester un petit pourcentage de récalci- trants», déplore le préfet Serge Pelletier. Des exceptions au lavage obligatoire seront permises pour les résidents riverains dont l’embarcation est entreposée en bordure du lac, si elle n’est pas utilisée sur un autre plan d’eau. Ils devront détenir un certificat de lavage annuel. «Le règlement a aussi des dents. Nous avons mis l’emphase pour les récalcitrants. En bon français, ils vont passer au ‘’cash’’. On veut faire en sorte que notre travail collectif ne soit pas détruit par quelques récalcitrants», précise M. Pelletier. Une réflexion est présentement menée afin de mettre en place des inspections menées par un officier responsable sur les plans d’eau pour vérifier l’application de la réglementation. Les plaisanciers n’ayant pas en main leur certificat de lavage annuel ou la preuve de lavage journa- lier dans une station de lavage s’expose- ront à une amende de 200 $ à 1 000 $ pour une première infraction et de 400 $ à 2 000 $ pour une récidive. Ces mon- tants sont doublés dans le cas d’une personne morale. Le responsable du dossier de la moule zébrée à la MRC de Témiscouata, Guillaume Chrétien, explique que pour le moment, seul le lac Témiscouata est contaminé par cette espèce envahissante. Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a la responsabilité de faire les analyses nécessaires concernant les autres plans d’eau au Témiscouata. Une série de conférences est aussi prévue dans une douzaine de municipalités du territoire de la MRC de Témiscouata afin de sensibiliser la population à la présence de la moule zébrée et aux actions de prévention. Le calendrier des rencontres est disponible en suivant ce lien sur le site Web de la MRC de Témiscouata. Le préfet Serge Pelletier croit que les démar- ches entreprises par la MRC de Témiscouata pourront être utiles à d’autres MRC du Bas- Saint-Laurent à l’avenir. Toutes les actions pro- viennent du «Plan d’action sur la gestion de la moule zébrée et autres espèces exotiques enva- hissantes sur le territoire de la MRC de Témiscouata – 2022-2025». La moule zébrée est un petit mollusque d’eau douce de forme triangulaire, dont la teinte varie de brun pâle à brun foncé. Elle présente également des rayures. La moule zébrée filtre l’eau et enlève les nutriments dans l’eau dont se nourrissent les poissons et autres espèces. L’eau filtrée par les moules zébrées laisse passer plus de lumière, ce qui favorise la prolifération de végétaux. Une fois adulte, les spécimens s’accrochent aux surfaces dures comme les planches à pagaie, les kayaks, rames, coques de bateaux, etc. La moule zébrée peut aussi coloniser les prises d’eau et les barrages. Ses coquilles coupantes s’accumulant sur les plages peuvent couper les baigneurs. LA MOULE ZÉBRÉE - Dreissena polymorpha SOURCES : MRC de Témiscouata et le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
[email protected] PAR ANDRÉANNE LEBEL > La détection de deux espèces exotiques envahissantes dans le lac Témiscouata, la moule zébrée en septembre 2022 et le myriophylle à épis en 2021, pousse la MRC de Témiscouata à presser le pas afin de protéger ses plans d’eau partout sur son territoire. Des actions de prévention doi- vent être prises rapidement, puisque la situation est urgente, selon le préfet Serge Pelletier. Nous avons mis l’emphase pour les récalcitrants. En bon français, ils vont passer au ‘’cash’’. SERGE PELLETIER 1154301723 Le 26 avril 2023 18 > INFODIMANCHE
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