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L’artiste louperivoise Andrée Côté Levesque pose un regard sur son œuvre Le père de Mme Côté Levesque, qui était fille unique, exerçait le métier de peintre en bâtiment. Il a même été engagé afin d’effectuer de petits travaux de dorure dans une église. «Quand il arri- vait parfois avec des petites choses, il me disait : “Ah Andrée, tu as de petits doigts toi, essaie de me faire ça“», se remémore-t-elle. Au fil du temps, elle a donc développé une certaine minutie, une précision, qui est vite devenue naturelle chez elle. L’infirmière-enseignante de formation a réelle- ment commencé à s’intéresser à la peinture, de manière autodidacte, en 1975. Elle lit, effectue des croquis, fait des essais à l’acrylique. Mais c’est 30 ans plus tard, à sa retraite, que ce passe-temps se révèle être une vraie passion à la suite de son inscription à des cours don- nés par Francine Lagacé à l’École de peinture de Rivière-du-Loup. «Francine s’est aperçue qu’Andrée avait du talent», raconte le Richard Levesque, mari de Mme Côté Levesque. Encouragée, elle s’est mise à effectuer davantage de toiles que celles demandées par sa professeure de peinture à l’huile. Attirée par les paysa- ges, elle s’y est mise avec l’aide de son compa- gnon de vie qui l’alimentait en sujets. Un jour, ce dernier a eu l’idée de prendre une photo en ville et de la faire reproduire en toile par sa femme. «Ça a été comme un déclic, c’était son domaine», souligne-t-il. LE PAYSAGE URBAIN, SA SECONDE VIE Une des premières toiles réalisées par l’artiste- peintre a été celle représentant la rue de la Cour à Rivière-du-Loup. Cette œuvre, gardée pour conserver une trace de ses débuts, lui rappelle de nombreux souvenirs. Richard Levesque et elle ont beaucoup marché dans ce secteur dans les années 2000. En temps de tempête, ils dormaient au Château Grandville, ne voulant pas se risquer à faire la route jusqu’à L’Isle-Verte, où ils habitaient. Ce tableau, elle l’a travaillé avec acharnement. Lorsqu’elle a réussi à l’amener au niveau désiré, elle a su qu’elle avait trouvé son créneau. «Je trouvais ça réaliste et j’aimais ça. Moi, faire les affaires à peu près, je n’aime pas ça», confie Andrée Côté Levesque. Richard Levesque a indiqué que sa femme a toujours aimé les défis. «C’était complexe, mais ça allait avec mon caractère», par- tage la principale intéressée. Ensemble, le couple s’est mis à faire des «safaris photos» lorsqu’il se promenait en voiture. Les mariés regardaient ce qui n’avait pas encore été peint, ce qui serait beau et sus- citerait un certain éveil chez les gens. En 2001, quatre de ses toiles sont exposées au Manoir seigneurial. Toutes les œuvres ont trouvé preneurs en quelques jours seulement. Par la suite, la peintre a enchainé les expositions, les ventes et même les commandes. Certaines de ses œuvres se sont même retrouvées aux États-Unis et en France. À un moment de sa vie, Andrée Côté Levesque peignait entre 24 et 30 tableaux par année. Chacun d’entre eux prenait entre 4 et 30 heures à réaliser. Ce qui la valorisait, dans ce travail, c’était la reproduction des détails, de réussir à faire ressortir une histoire et de bien effectuer les différentes perspectives. L’artiste a peint la dernière toile qu’elle a signée en avril 2022. Ce tableau la représente en train de peindre, accompagnée de son mari en train de lire. Cette 501e œuvre, elle la garde pré- cieusement chez elle afin de se souvenir de ce pan de sa vie. Aujourd’hui, la peintre se plait à parler de son art, mais «quand c’est fini, c’est fini, ça ne me parle plus. Autant j’ai aimé ça, autant ça ne me dit plus d’en faire. Ce temps-là est passé», conclut-elle avec assurance. [email protected] PAR LYDIA BARNABÉ-ROY > Initiative de journalisme local Un an après avoir réalisé sa 501e toile et, par le fait même, accroché ses pinceaux, Andrée Côté Levesque pose à nouveau le regard sur ce tableau de sa vie. Une œuvre abondante, toujours pleine de réalisme, dont l’aventure a duré 28 ans. Même si l’artiste a commencé à peindre à l’aube de ses 50 ans, elle souligne que c’est son père qui lui a légué les rudiments de la peinture durant sa jeunesse. PHOTO: LYDIA BARNABÉ-ROY Andrée Côté Levesque peignait souvent avec sa chienne de race Schnauzer sur ses genoux. PHOTO: RICAHRD LEVESQUE «Ses toiles permettent de se souvenir d’une Rivière-du-Loup qui n’existe plus.» -RICHARD LEVESQUE 1155072423 | INFODIMANCHE Le 14 juin 2023 • CULTUREL 42 >

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