LE CONTENU DE CE JOURNAL NE PEUT ÊTRE REPRODUIT SANS L’AUTORISATION EXPRESSE DE LA DIRECTION. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec 1992 ISSN 1192-1579 Société canadienne des postes Envois de publications canadiennes Contrat de vente no 0139858 Abonnement annuel : 115$ au Canada (tx incluses) 320$ aux États-Unis (tx incluses) T I R A G E C E R T I F I É H E B D O S Q U É B E C I N C . 31 170 COPIES JOURNAL HEBDOMADAIRE PUBLIÉ LE MERCREDI PAR : Les Éditions Info Dimanche Inc. 72, rue Fraser, Rivière-du-Loup, G5R 1C6 Tél. : 418 862-1911 • Téléc. : 418 862-6165 Site : www.infodimanche.com COURRIEL JOURNALISTES :
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Les détaillants de plus de 375 mètres carrés ont l’obligation de reprendre les consignes. Ceux qui sont de plus petite taille ont le choix de s’inscrire ou non comme un lieu de retour. MANQUE DE COMMUNICATION Les trois commerçants rejoints par Info Dimanche, dont un qui a témoigné sous le couvert de l’anonymat, reprochent le manque de commu- nication de la part du gouvernement québécois au sujet de la modernisation de la consignation, autant du côté des détaillants que des clients. De son côté, Sandra St-Jean, propriétaire du Marché des Iles de L’Isle-Verte, a dû prendre une décision crève-cœur pour son entreprise à la suite de la mise à jour de la consigne: ne pas l’inscrire comme un lieu de retour. Elle souli- gne que quelques jours avant la nouvelle mesure et la journée même de son entrée en vigueur, les entreprises concernées par les contenants consi- gnés étaient dans le brouillard. Les propriétaires devaient donc faire un choix quant à la poursuite du ramassage de consignes sans avoir toutes les données en main pour prendre cette décision. Et qu’ils aient choisi de s’inscrire ou non, ces derniers doivent effectuer de la sensibilisation auprès de leurs clients. «[Le gouvernement] nous a promis des campagnes de publicité incroyables en septembre […] Oui, on en a vu un peu de publi- cité, mais pas tant que ça. J’ai plein de clients qui ne connaissent même pas la nouvelle consigna- tion en vigueur», partage Sandra St-Jean. Les détaillants éduquent donc la population, souvent frustrée par le changement, tout en ne pouvant leur dévoiler les fins détails de la moder- nisation puisque le gouvernement lui-même ne leur répond pas, selon l’entrepreneure. DES INCONVÉNIENTS NON NÉGLIGEABLES La mise à jour de la consignation apporte son lot de difficultés chez les petites entreprises. Pour celles qui décident de continuer à être un lieu de retour, l’espace manque pour stocker les consi- gnes. «On devient des entrepôts», argue Mme St- Jean. Il y a aussi une question de salubrité puisque ce ne sont pas tous les clients qui rincent leurs contenants, partage-t-elle. Les détaillants perdent aussi des revenus puis- que certaines bouteilles qui étaient consignées à 20 cents ont descendu à 10 cents, occasionnant des pertes de milliers de dollars. De plus, lorsqu’ils décident de ne pas être un lieu de retour, ils doi- vent afficher dans la façade de leur magasin le commerçant le plus proche qui ramasse les consi- gnations. Mme St-Jean indique qu’elle n’a rien contre la compétition, qu’elle est même néces- saire, mais que la journée où l’un de ses clients aura besoin d’aller porter ses consignes, elle per- dra une vente. Une vente qui peut être multipliée facilement une dizaine de fois et qui représente un gros montant pour une petite épicerie. «C’est tout ou rien, se désole la femme d’affai- res. […] On avantage encore les grosses banniè- res [au détriment] des marchés de proximité». Elle déplore aussi l’énorme charge de travail qui vient avec le changement de système. Les petits commerces ne sont pas adaptés pour devenir de minis centres de tri, car ils n’ont pas l’équipement nécessaire comme des «gobeuses» et ils manquent souvent de personnel pour effec- tuer du triage. La deuxième phase de modernisation de la consigne, prévue en mars 2025, s’appliquera aux autres contenants non-visés par la consigne actuelle tels que les bouteilles d’eau, de vin et spi- ritueux, les cartons de lait et de jus, notamment. Le gouvernement a prévu d’ériger 300 centres de tri de plus avant 2026. «Mais on n’a pas encore les fins détails par rapport à ce à quoi ça va ressembler», a confié Valérie Samson, chargée de communication en environnement chez Co- Éco Bas-Saint-Laurent. De son côté, Yanick Bélanger, copropriétaire du Dépanneur Jacques Lamonde à Pohénégamook, a décidé de continuer malgré les nombreux inconvénients du changement afin de ne pas perdre ses clients. Il espère ne pas être obligé d’accepter les changements prévus en 2025, sinon il s’attend à tout abandonner en rai- son de la grande diversité des contenants. «Je trouve que ça fonctionnait bien avant, je ne com- prends pas tout ce casse-tête-là honnêtement.» La solution évoquée par certains entrepre- neurs serait de ne faire affaire qu’à un seul endroit pour la consignation afin d’éviter d’envoyer les clients d’un côté ou de l’autre chez des compétiteurs. D’après eux, les écocen- tres, déjà des endroits de récupération, seraient parfaits pour cela. Questionnée sur le sujet, Mme Samson n’a pas voulu se prononcer sur l’idée. PHOTO: LYDIA BARNABÉ-ROY Les microbrasseries du KRTB peu touchées par la faillite de l’entreprise «Le Maître emballage durable» «Et on ne sait pas quoi faire avec ça», lâche le copropriétaire, Daniel Blier. La microbrasserie a effectué un virage à la cannette à 100% il y a presque un an jour pour jour afin de suivre le marché. «Les détaillants ne voulaient presque plus de bouteilles étant donné le nombre incal- culable de modèles», raconte-t-il. Ce changement lui permet de continuer la vente de ses produits tout en n’ayant plus la tâche de ramasser les contenants vides. Ces derniers devaient être entreposés avant leur lavage. Malheureusement Le Maître emballage durable a fait faillite avant que le Secret des Dieux n’envoie ses dernières bouteilles. Ainsi, l’entreprise manque d’espace d’entreposage dont il aurait grandement besoin. M. Blier aurait aimé que les bouteilles soient lavées afin que d’autres microbrasseries puis- sent en profiter puisqu’elles peuvent être réutili- sée des dizaine de fois. Mais la fermeture de l’usine a plongé les copropriétaires dans le néant. Ils espèrent en savoir plus au 13e congrès annuel de l’Association des microbrasseries du Québec prévu du 27 au 29 novembre à Québec. Aux Fous Brassant à Rivière-du-Loup, le copropriétaire, Éric Viens, est aussi resté aux pri- ses avec un petit lot de bouteilles. FERMETURE DE LA SEULE USINE DE LAVAGE DE BOUTEILLES DE MICROBRASSERIES PAR LYDIA BARNABÉ-ROY > Initiative de journalisme local La fermeture de la seule usine de lavage de bouteilles de microbrasseries au Québec, Le Maître emballage durable, annoncée en octobre, n’a pas eu de grandes répercus- sions sur les entreprises de la région du KRTB. Toutefois, le Secret des Dieux de Pohénégamook s’est retrouvé coincé avec 20 000 bouteilles vides qui dorment dans son entrepôt. PHOTO: FRANÇOIS DROUIN
[email protected] PAR LYDIA BARNABÉ-ROY > Initiative de journalisme local Deux semaines se sont écoulées depuis l’entrée en vigueur de la première phase de modernisation de la consigne au Québec. Le 1er novembre, presque tous les conte- nants de boisson en aluminium ont été ajoutés au système de recyclage en place. Une mise à jour attendue, mais qui a un impact énorme chez des détaillants du KRTB, plus particulièrement ceux de plus petite envergure. | INFODIMANCHE Le 15 novembre 2023 • ACTUALITÉ 12 >