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Hervé «Ti-Père» Hodgson s’amuse encore après 53 ans chez Vézina Mode Quelques années seulement après ses débuts à la mercerie en 1971, Ti-Père et les commer- çants de la rue Lafontaine ont été frappés par l’arrivée du centre commercial de Rivière-du- Loup, sur le boulevard Armand-Thériault. Son implantation a tôt fait de semer la peur chez les propriétaires qui craignaient de voir leurs ventes s’effondrer et de devoir fermer. Ensemble, Léonce Vézina, Jacques Potvin et M. Hodgson de laMercerie Vézina et Gilles Lebel d’Ernest et Paul ont donc pris les choses en main en créant l’asso- ciation «Plaza Lafontaine», aujourd’hui Espace centre-ville, afin d’assurer la pérennité des entreprises de la rue par la mise en place d’une assurance collective, l’obtention de rabais et l’organisation de ventes trottoirs, notamment. Chaque mois, il appelait les propriétaires de magasins (les numéros sont encore ancrés dans sa mémoire). Il a aussi souvent fait appel à eux pour dynamiser la rue Lafontaine en organisant Noël chez nous ou encore les sculptures sur neige. Il a multiplié les rencontres avec la Ville pour développer la rue Lafontaine et en faire l’artère principale qu’elle est. Il a aussi travaillé auprès de l’instance municipale pour la remise à neuf de façades historiques de commerces comme le sien. Son implication pour sa ville et sa rue Lafontaine a été hors norme. Même si, aujourd’hui, il a ralenti un peu en délaissant les évènements qui lui étaient chers, Hervé Hodgson continue à se dévouer pour Vézina Mode et à s’amuser. LE VÊTEMENT : UNE PASSION, UN ART «De fil en aiguille je suis resté ici […] C’est l’environnement, parce que j’étais bien», souligne Ti-Père. Quand il est entré à la mercerie après avoir lâché le cégep, «ou bien quand le cégep m’a lâché, un des deux», blague-t-il, M. Hodgson ne connaissait rien aux vêtements. Avec le temps, une passion s’est développée de pair avec une expertise qui lui est propre. «Parfois, c’est à se demander si je ne suis pas rendu psy- chologue dans la guénille», partage-t-il en riant. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui, avec la mode qui s’est complètement transformée: «On ne vend plus la même chose qu’avant. Le vête- ment a énormément changé, le monde a changé. Le monde ne va plus à l’église, les gens ne s’endimanchent plus. Le pauvre avait un ves- ton d’habit», se remémore le propriétaire. De nos jours, les gens s’amourachent davantage pour les paires de jeans, avance-t-il. Les prix ont aussi explosé. À ses débuts, Ti-Père vendait des chemi- ses à 7,50 $ et des cravates à 2,50 $. Maintenant, ces produits se chiffrent respectivement à 115 $ et 50 $. Et en 2023, M. Hodgson se compte chanceux de vendre quelques dizaines de cravates par année, alors qu’avant, il en vendait des centaines. Quand quelqu’un entre dans son magasin, M. Hodgson lui demande pour quelle occasion il cherche un habit. Il soutient qu’il est important de prendre le bon morceau pour le bon évène- ment, mais aussi de donner le bon vêtement à la bonne personne. «Je m’obstine et je ne leur donne pas néces- sairement raison. Quand tu possèdes ton métier, c’est toi qui décides pour eux autres», assure Ti- Père. Ainsi, quand un morceau ne fait pas, il ne tente pas de le vendre à tout prix, il dit la vérité et redirige les clients vers autre chose. Et lorsque tout fait, mais manque d’ajustement, il offre de raccourcir les vêtements gratuitement, un ser- vice offert depuis toujours chez Vézina Mode. «On l’a toujours fait comme ça […] C’est pour ça que le magasin est bon et qu’il tient», croit-il. Avec un demi-siècle derrière la cravate, M. Hodgson peut regarder un client et lui sortir la taille nécessaire sans ruban à mesurer, reconnai- tre un morceau qui attire son œil, et même iden- tifier des morceaux qui pourrait lui faire. «Ça c’est les 53 ans, ça se fait pas du jour au lendemain. Et si je n’aime pas ça, je ne vends pas. Non», indique-t-il. Le service client est impératif pour lui, c’est pourquoi il ne veut pas vendre du rêve. Il vend des vêtements adaptés aux person- nes qui les achètent. Tout au long de sa carrière, Hervé Hodgson a démontré tout son amour pour la rue Lafontaine. Il en a pris soin, en organisant des activités rassembleuses et en se dévouant à son développement. Il en a fait tout autant pour sa clientèle avec qui il par- tage une relation privilé- giée. On risque de le voir encore quelques années, lui qui souhaite travailler encore au moins 4 ans, soit jusqu’à ses 75 ans, si sa santé le permet. Il espère que la relève se pointera d’ici-là afin qu’il puisse s’amuser encore quelques années de plus chez Vézina Mode. PAR LYDIA BARNABÉ-ROY > Initiative de journalisme local Si vous cherchez l’un de ceux qui a le plus à cœur la rue Lafontaine de Rivière-du-Loup et qui a contribué grandement à son déve- loppement, il s’agit définitivement d’Hervé «Ti-Père» Hodgson. Unique propriétaire de la boutique Vézina Mode depuis 2021, l’homme d’affaires compte aujourd’hui 53 ans d’expérience. Et du haut de ses 71 ans, il est encore heureux de débarrer la porte de son magasin chaque matin. Ti-Père s’habillait à la mercerie avant d’y travailler. PHOTO: LYDIA BARNABÉ-ROY J’étais comme chez-nous. - TI-PÈRE DOSSIER Rivière-du-Loup Témiscouata-sur-le-Lac • Trois-Pistoles • La Pocatière Vos oreilles nous parlent. Faites tester votre audition * 1-888-907-6641 *Aucune référence médicale requise Le plus grand réseau de professionnels de la santé auditive au Québec www.polycliniquedeloreille.com 1153030624 Services comptables professionnels Tenue de livres - Paies - Taxes États financiers Impôts d’entreprise Luc Fafard: 418 816-1049 1159030224 | INFODIMANCHE Le 7 février 2024 < 7 • ACTUALITÉ

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