JournalID2324web

À la rencontre des orques de Gibraltar Résident de L’Isle-Verte depuis quelques années, Jean-Pierre Sylvestre quittera ainsi le confort de sa résidence le 7 juin afin d’embar- quer dans un voyage de plusieurs semaines sur un tout petit voilier, au large de l’Espagne et du Portugal. Une expédition loin d’être banale qui, de son propre aveu, lui remettra «les mains dans le cambouis», au travail, après quelques années consacrées principalement à la rédaction et aux conférences. Rencontré chez lui, entouré de revues scienti- fiques, de livres spécialisés et de trouvailles archéologiques témoignant de ses nombreux voyages, le naturaliste et conférencier a raconté avec enthousiasme et vivacité les prochaines semaines qui l’amèneront, son équipe de l’orga- nisation Green Armada et lui, à la rencontre des orques ibériques. Des centaines d’heures en mer qui devraient, espère-t-il, lui permettre d’en savoir plus sur leur comportement et les façons de partager la mer avec l’Homme. C’est que ces orques, issus d’une petite communauté d’une trentaine d’individus, sont au cœur de l’actualité internationale depuis 2020, alors que plus de 500 «interactions» avec des navires ont été rap- portées. Des rencontres dont plusieurs ont été qualifiées «d’attaques», les orques détruisant les gouvernails des bateaux et causant même par- fois quelques naufrages. Dans les bulletins d’information, les plaisan- ciers ont témoigné plus d’une fois de leurs més- aventures, créant un sentiment de peur qui ne s’est pas estompé depuis. Les orques – décrits à tort comme des bêtes sanguinaires et féroces, des «baleines tueuses» – sont vus comme une menace. Une invraisemblance, selon Jean- Pierre Sylvestre. «Ce sont des conneries», tranche le spécia- liste qui étudie ces grands mammifères depuis la fin des années 70. «Ils sont curieux et ils jouent avec le bateau, comme le font les dauphins et d’autres cétacés. Je vois ça depuis 40 ans. C’est une culture qu’ils ont développée et qu’ils se transmettent.» «Il suffit qu’un orque voie un voilier et s’y inté- resse pour que ce soit communiqué à d’autres. S’ils voulaient attaquer les humains, on le saurait depuis longtemps…», relate-t-il. Jean-Pierre Sylvestre suit le dossier des orques ibériques depuis que les premières «interactions», faute d’un meilleur terme, ont fait les manchettes il y a maintenant quatre ans. Plus récemment, quand une connaissance de longue date, Claude Rouquette, l’a contacté afin de lui parler de Green Armada et de son projet d’expédition, il n’a pas hésité à se lancer et à y prendre part. Après tout, «le terrain, c’est [son] truc», dit-il. «Je reviens à ma petite enfance. Être sur le terrain, dans la flotte du matin au soir, c’est ce que je préfère. En plus, dans cette partie du monde, l’eau est chaude...», partage en riant celui qui agira comme conseiller scientifique sur l’expédition. «Étudier les cétacés, c’est mon métier et là je vais travailler sur ceux dont tout le monde a peur. Il n’y a rien de mieux. C’est un très beau projet qui prend de l’ampleur et que je suis impa- tient de commencer.» Quand il parle des orques, aussi appelés épaulards, on ressent qu’il a envers eux un atta- chement particulier. «Ce sont des créatures sociales très intelligentes, sans doute les plus intelligentes sur Terre», résume-t-il. OBTENIR DES RÉPONSES Ces dernières années, plusieurs hypothèses ont été soulevées pour expliquer le comporte- ment des orques du détroit de Gibraltar. Certains ont parlé de vengeance à la suite d’une collision, d’autres de réactions à la perturbation des navires. Si Jean-Pierre Sylvestre tasse tout cela du revers de la main, il ne cache pas que les questions demeurent sans réponse. La pre- mière? Comment expliquer l’explosion du nom- bre de cas depuis 2020? C’est dans ce contexte que le petit groupe d’une dizaine de personnes, dont il fait partie, partira une première fois à la rencontre de ces animaux qui fréquentent les eaux au large des PAR MARC-ANTOINE PAQUIN > Jean-Pierre Sylvestre a voyagé partout dans le monde, déterminé à observer et étudier les cétacés, ces petits et grands mammifères marins qui le passionnent depuis plusieurs décennies. À 63 ans, il a toujours la flamme et des projets plein la tête, incapable de mettre une croix sur les grandes aventures. Il est même sur le point de larguer les amarres en direction du détroit de Gibraltar, où il compte retrouver une communauté d’orques ibériques dont la réputation n’est plus à faire. SUITE À LA PAGE 11 > 1154111524 1157062324 RDL en bref Chaud, devant! Comme chaque été, la ville se refera une beauté avec des élixirs d’asphalte chaud. Vous vous demandez si votre rue sera l’une des chanceuses qui recevront nos bons soins? Voici les artères qui seront remises à neuf en priorité : le boulevard Cartier (de la rue Taché à la rue Plourde), la rue Fraser (de la rue du Domaine à la rue Lafontaine), la rue Fraserville (de la rue Armand-Thériault à la rue Saint- Pierre), la rue Gilles (de la rue Vézina à la rue Dumas) et un tronçon du chemin des Raymond. Une cascade d’activités Des séries de spectacles dans le décor enchanteur du parc des Chutes, dont les popu- laires Mardis famille . Un pique-nique costumé d’ambiance victorienne au Manoir Fraser. Cinq soirées de cinéma en plein air. Deux nouveaux clubs de Donjons et dragons à la biblio. Arrêtez-nous, car la cascade d’activités offertes cet été va déborder de ce petit espace. Plongez auVilleRDL.ca/MesLoisirs pour décou- vrir notre rafraîchissante programmation! La grande sortie du dimanche Quelle est votre sortie familiale préférée? Laissez-nous deviner… C’est notre traditionnel Dimanche en famille! Rendez-vous le 9 juin, de 10 h à 15 h, au Centre Premier Tech, pour vos activités chouchoutes : un parcours de sécurité sur roues, des jeux gonflables, un vide-grenier et un dîner hot-dogs! De plus, le retour du Bazar sportif vous permettra d’acheter de l’équipement d’occasion à prix d’ami. Détails à VilleRDL.ca/MesLoisirs. Ville RDL .ca | INFODIMANCHE • ACTUALITÉ Le 5 juin 2024 10 >

RkJQdWJsaXNoZXIy NTU0MTE=