JournalID2324web

Originaire de Saint-Agapit, dans la région de Chaudière-Appalaches, René Gingras s’est posé à Rivière-du-Loup en mai 1998, alors qu’il venait d’être engagé comme professeur d’espagnol pour un cours d’été. «Nous avons une qualité de vie exceptionnelle. J’étais très heureux de venir donner un cours ici», se souvient-il. D’ailleurs, M. Gingras est détenteur d’un doctorat sur le sémantisme des verbes de l’espagnol de l’Université Laval. Il a occupé le poste de professeur d’espagnol jusqu’en 2006 au Cégep de Rivière-du-Loup. «Je suis tombé en amour avec l’enseignement et avec le collégial», résume l’actuel directeur géné- ral. Il a par la suite obtenu les postes de directeur adjoint des études et de directeur des études, des opportunités qui se sont présentées à lui de façon progressive. «À chaque fois, je me demandais ce que je regretterais le plus. D’y aller ou de ne pas avoir essayé?» René Gingras est entré en poste à la direction générale du Cégep de Rivière-du-Loup en pleine période de rigueur budgétaire (ou d’austérité), en 2014. Lors de ce début rocailleux, il a dû imposer des compressions budgétaires pour évi- ter que l’établissement collégial ne se retrouve en déficit. «Nous avons laissé aller des gens parce qu’on ne pouvait pas leur offrir de postes à temps com- plet. Il y avait des décisions difficiles à prendre», se rappelle René Gingras. Peu à peu, le gouver- nement a réinvesti en enseignement supérieur et les choses se sont replacées lors de la période électorale. «Mon objectif, c’était de ne pas nuire aux leviers de développement du Cégep. Ça passait principalement par la mise en valeur de la forma- tion continue et le recrutement à l’international. Ces deux avenues nous permettaient de conti- nuer notre développement, tout en générant des revenus», ajoute le directeur général. Rivière-du-Loup se distingue parmi les autres cégeps de la province, qui se retrouvent en défi- cit d’entretien d’immeubles vieillissants. «Une des choses qu’on a faites rapidement, c’est d’investir dans le maintien de nos édifices. Nous avons mené des travaux de mécanique, de plomberie et de chauffage pour les remettre au gout du jour, en prévention […] Ça coute cher, ça prend de la place et après que c’est fait, c’est invisible, parce que ça se trouve derrière les murs. Toutefois, lorsqu’il y a des problèmes, ça devient très soudainement visible et couteux», constate René Gingras. Après être sorti, non sans écorchures, de la période des compressions budgétaires, le direc- teur général a dû composer avec une autre situation difficilement navigable, une pandémie. La gestion de crise en continu s’est étirée pen- dant un an et demi. «Une fatigue s’est installée, on le sentait chez nos employés. On a dû courir un marathon à une vitesse de sprint. Les consi- gnes ne venaient pas aussi vite qu’on l’aurait voulu. Ça s’est bien passé et j’ai apprécié le travail de tous les membres de la direction qui ont su continuellement s’adapter», souligne M. Gingras. Au cours des dernières années, d’autres pro- grammes se sont ajoutés à l’offre du Cégep de Rivière-du-Loup, dans le domaine de la santé. «Nous sommes devenus un pôle intéressant avec nos programmes de soins préhospitaliers d’urgence, de pharmacie, d’inhalothérapie et de soins infirmiers. Je crois que nous n’avons pas fini d’explorer ces possibilités», ajoute René Gingras. La place de la recherche au Cégep a égale- ment explosé depuis 2012. On remarque la mise en place du Groupe de recherche en environne- ment et biotechnologie et du Laboratoire en innovation ouverte. DÉFIS À RELEVER René Gingras voit poindre à l’horizon un possi- ble désinvestissement dans les cégeps, ce qui lui rappelle ses débuts en 2014. Il indique qu’il fau- dra faire preuve de prudence. Par ailleurs, le Cégep fait face à de plus en plus de demandes afin de poser des gestes concrets pour lutter con- tre les changements climatiques. Des actions individuelles pourraient être envisagées, mais elles doivent s’inscrire dans un cadre plus large. «On peut demander aux employés qui habitent près du Cégep de moins utiliser leur véhicule à moteur. Toutefois, il y a des infrastructures à développer pour s’y rendre de façon sécuritaire, à vélo par exemple», soulève-t-il. Cette démar- che devra impliquer également les instances municipales. Le système de chauffage au mazout devra être modernisé au cours des prochaines années afin de s’aligner sur de meilleures pratiques envi- ronnementales, avec le soutien du gouverne- ment du Québec, croit l’actuel directeur général du Cégep de Rivière-du-Loup. René Gingras assurera la transition avec la nouvelle directrice générale, Isabelle Cloutier, avant de prendre officiellement sa retraite. S’il n’a pas de plan clair pour la suite, il compte renouer avec la musique et ses guitares. [email protected] PAR ANDRÉANNE LEBEL > Directeur général du Cégep de Rivière-du- Loup pendant une décennie, René Gingras part pour la retraite et il laisse l’établisse- ment collégial en santé financière, dans une situation stable. Il pressent que de nom- breux défis seront à relever sur le plan envi- ronnemental au cours des prochaines années par sa successeure, Isabelle Cloutier. Le directeur général du Cégep de Rivière-du-Loup, René Gingras. PHOTO : ANDRÉANNE LEBEL Jacques Tremblay réélu à la tête de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk MAP > Le Grand Chef de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, Jacques Tremblay, a été reconduit à son poste pour un troisième mandat consécutif. Une réélection qui reflète de la confiance et l’engagement de la communauté envers son leadership et son dévouement, estime la PNWW. «Je suis profondément honoré de la confiance qui m’a été accordée depuis 2016 et celle qui m’est accordée pour un troi- sième mandat afin de continuer à servir les inté- rêts de notre Nation», a déclaré le Grand Chef dans un communiqué de presse. «Ensemble, nous avons accompli de grandes choses, et je suis convaincu que, grâce à l’unité et la détermination dont fait preuve notre com- munauté, nous continuerons à prospérer et à faire rayonner notre Nation et notre culture.» Depuis son premier mandat en 2016, M. Tremblay a travaillé afin de promouvoir les inté- rêts de la PNWW, tout en créant des partena- riats visant à renforcer les relations avec le milieu régional. L’élection pour les postes de chefs conseillers aura lieu le 9 juin par voie de scrutin. René Gingras passe le flambeau 1151062324 | INFODIMANCHE Le 5 juin 2024 < 7 • ACTUAL I TÉ

RkJQdWJsaXNoZXIy NTU0MTE=