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Rencontre du BAPE : inquiétudes environnementales à l’endroit du projet PPAW1 La soirée avait pour objectif de permettre aux participantes et participants, ainsi qu'à la com- mission, de s'informer sur le projet. Elle s’est tenue en présence de l'initiateur, soit Énergie éolienne PPAW, et des personnes-ressources convoquées dans le but de répondre aux ques- tions soulevées par public, la présidente Marie- Ève Fortin ou la commissaire Linda St-Michel. Après avoir présenté les grandes lignes du projet, incluant les aspects techniques, les impacts à prévoir et les solutions amenées, la porte-parole de l’entreprise Invenergy, Maryse Tremblay, a accueilli les questions des citoyens présents. Les interrogations ont porté sur plusieurs points, mais elles se sont concentrées sur les impacts environnementaux du projet. Des citoyens ont par exemple souhaité connaitre le nombre d’éoliennes touchant des milieux humi- des, alors que d’autres se sont intéressés à la pro- tection de la faune et à l’impact des travaux sur les aires protégées, les refuges biologiques et les corridors fauniques. Ces questions ont permis d’apprendre, entre autres, que 17 des 56 éoliennes projetées tou- cheront un milieu humide. Tout en dévoilant cette donnée, l’entreprise Invenergy, partenaire de l’Alliance de l’énergie de l’Est, a expliqué que plu- sieurs efforts ont été déployés pour réduire au maximum cette problématique. Maryse Tremblay a notamment soutenu que neuf éoliennes ont été déplacées après que les équipes se sont déplacées sur le terrain. Six autres ont été retirées du projet initial. Invenergy a également décrit qu’elle appli- quait la séquence «éviter – minimiser – compen- ser» dans un objectif d’aucune perte nette de milieux humides et hydriques. Des compensa- tions, «autant physiques que financières», sont prévues selon les normes du ministère de l’Environnement. Un plan a été déposé. DÉBOISEMENT À terme, PPAW1 nécessitera 142,3 kilomè- tres de chemins. La grande majorité de ceux-ci (84,4 %) sont toutefois déjà existants. Ils seront améliorés et, dans certains cas, élargis. Au total, la superficie de déboisement requise au projet est de 322,4 hectares (3,2 km). Invenergy assure qu’elle évite des érablières acéricoles exploitées ou futures, qu’elle arrêtera les travaux de construction durant la période de chasse à l’orignal et qu’un travail de concertation avec les clubs de motoneige a aussi été effectué. Du côté des «impacts biophysiques», l’entre- prise maintient qu’elle évite des habitats propices à la grive de Bicknell (une espèce désignée vulné- rable) et qu’aucun nid d’oiseaux de proie à statut particulier n’est présent sur le territoire visé. Les chauves-souris, une autre espère suivie de près, fréquenterait de façon «limitée» le site d’implantation. Invernergy maintient qu’aucune éolienne ou nouveau chemin ne se retrouve dans les refuges biologiques. L’entreprise reconnait tou- tefois que des chemins déjà présents dans le sec- teur touchent certains refuges. Trois exemples ont été donnés. «On tente d’éviter tout ce qu’on peut éviter. On a un bon taux de succès», a déclaré Maryse Tremblay. DÉMENTÈLEMENT La question du démantèlement du parc, une fois son exploitation de 30 ans complétée, a éga- lement été à l’ordre du jour. Des citoyens ont interrogé les maitres d’œuvre sur la fin de vie des matières et sur les possibilités de recyclage. Sans avoir toutes les réponses, l’entreprise privée a souhaité être rassurante, détaillant tout le processus qui assurera le démantèlement du parc, puis la réhabilitation du site, à partir de 2056. Selon Invernergy, les possibilités liées au recyclage sont «intéressantes». Elle soutient que le manufacturier des éoliennes (Vestas) travaille avec différents fournisseurs capables de recycler une grosse quantité de matériaux. Cette étape n’amènerait aucun cout supplémentaire aux citoyens. «On croit que la science et les recherches vont faire en sorte qu’on pourra récupérer une grande partie des éoliennes en fin de vie du parc», a éga- lement indiqué Mme Tremblay. Sans surprise, certains citoyens présents ont aussi questionné les commissaires sur la possibilité de tenir un BAPE générique qui viendrait évaluer l’impact de l’ensemble des projets éoliens du territoire. Cette question avait déjà été évoquée par le comité citoyen Tourne pas chez nous. Notons que la première soirée de consultation a duré quatre heures et que deux séances subsé- quentes, organisées mardi, ont été tenues. La deuxième partie de l'audience se tiendra à compter du 23 juillet. Elle permettra à toute personne de s'exprimer sur le projet devant la commission, que ce soit pour résumer son mémoire ou encore par une présentation verbale. La commission d’enquête dispose d’un délai maximal de quatre mois pour accomplir son mandat. Elle doit remettre son rapport au minis- tre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, au plus tard le 10 octo- bre. Par la suite, le ministre dispose de 15 jours pour le rendre public. PAR MARC-ANTOINE PAQUIN > Une soixantaine de personnes, dont plu- sieurs élus de la région, ont assisté à la pre- mière séance organisée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant le projet éolien Pohénégamook–Picard–Saint-Antonin– Wolastokuk 1 (PPAW1), le lundi 10 juin à l’Hôtel Levesque de Rivière-du-Loup. PHOTO : MARC-ANTOINE PAQUIN 1153062524 | I NFOD IMANCHE Le 19 juin 2024 • ACTUAL I TÉ 6 >

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