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Caroline Mailloux prouve que «tout est possible» L’athlète a obtenu son laissez-passer pour cette grande course internationale, la plus pri- sée dans le milieu du triathlon longue distance, lors du plus récent Ironman de Cozumel au Mexique, le 24 novembre. Elle a pris le 8e rang de la compétition, chez les 55-59 ans, grâce à un chrono de 12 heures, 22 minutes et 28 secondes. Malgré les défis reliés à la chaleur, à la turbulence de l’océan et aux forts vents, Caroline Mailloux a profité de sa connaissance du parcours, de son expérience et de sa forme phy- sique exemplaire pour offrir une très belle performance. C’était sa cinquième par- ticipation à cet événement reconnu. «Habituellement, à Cozumel, il y a une faci- lité à la nage parce que les courants nous poussent dans le dos. Cette fois, ils étaient contraires, alors la course a mal commencé et cela a joué sur ma confiance quand j’ai vu que mes temps de nage n’étaient pas là où ils devaient être. Mais je suis contente d’être res- tée concentrée et d’avoir réussi à me dépas- ser», a-t-elle raconté. Un Ironman complet est composé de 3,8 km de natation, 180,2 km de cyclisme et 42,195 km de course à pied. Des distances surréelles pour monsieur et madame Tout-le-Monde. Imaginez un instant courir un marathon direc- tement après 180 kilomètres de vélo sous une chaleur accablante. C’est toute une journée au travail… «C’est vraiment un défi de garder confiance en soi, sur des distances aussi longues, avec tout ce qui peut se passer. Il faisait chaud, il ventait beaucoup, mais j’ai tenu bon et je suis fière du résultat», a-t-elle partagé. Caroline Mailloux s’est présentée au Mexique avec un objectif clair, ambitieux, mais certainement réalisable : obtenir sa place pour les mythiques Championnats du monde féminins Ironman de Kona. Seules les sept premières athlètes de sa catégorie obte- naient leur qualification. Une fois la ligne d’arrivée franchie, l’athlète était heureuse du chemin parcouru et de l’effort déployé, mais elle croyait néan- moins avoir tout juste échappé cette opportu- nité bien spéciale. Une histoire d’une dizaine de minutes avec la coureuse devant elle. «Quand j’ai vu ma position finale, c’était crève-cœur, a-t-elle reconnu. Mais la chance m’a souri. Une athlète qualifiée a décidé de ne pas accepter sa place pour Hawaï, alors elle m’est revenue.» Caroline Mailloux affiche un large sourire. Elle ne cache pas sa joie. «Je me suis qualifiée de justesse, mais j’en suis tout de même très fière», a-t-elle ajouté, toujours sur un nuage, quelques jours après son retour au Québec. UN RÊVE QUI DEVIENDRA RÉALITÉ Il faut dire que l’exploit est d’envergure et qu’il représente beaucoup pour l’athlète qui rêve d’être sur la ligne de départ de la presti- gieuse compétition d’Hawaï depuis au moins cinq ans. «C’est LA course à laquelle tous les athlètes de haut niveau souhaitent partici- per. C’est là où est né le triathlon longue dis- tance», a-t-elle décrit. «C’est un événement magique, le parcours le plus difficile, la course ultime…» Pourtant, il y a quelques années, Caroline Mailloux n’était pas certaine d’arriver un jour à destination. «C’était une idée folle, s’est-elle remémoré. Au début de la cinquantaine, faire le pari que j’allais continuer de m’améliorer en endurance physique et gagner en vitesse sur le vélo et en natation, c’était immense. Certains pensaient que je rêvais en couleurs.» «Je n’avais toutefois rien à perdre. Je voulais me donner le défi, me donner un plan et le met- tre à exécution. C’est ce que j’ai fait.» Même si elle ne partait pas de nulle part et qu’elle comptait déjà plusieurs triathlons à son actif, les heures d’entrainement se sont comp- tées par milliers au cours des dernières années. L’attention particulière portée à la nutrition, au sommeil et aux conseils de son entraineur ont aussi fait la différence. «Le succès réside dans les détails», disait Steve Jobs. «La progression a été incroyable. J’ai réussi à atteindre des pointes de vitesse de 32 km/h à vélo au Mexique, seule contre le vent. Pour moi, c’était inimaginable, il y a quelques années à peine», a-t-elle donné en exemple. «En vieillissant, on garde des préjugés selon lesquels on perd en performance physique. On entend partout que nos capacités déclinent et ça peut nous jouer dans la tête, mais ce sont des barrières que l’on se met collectivement.» À la veille de ses 56 ans, l’athlète est la preuve qu’il est toujours possible de progresser. «J’en suis vraiment fière», a-t-elle confié. «Ça démon- tre qu’il y a des paradigmes qu’il faut briser dans notre société. Ce n’est pas fini à 50 ou 55 ans. Si on y croit, si on est sérieux et si on met les efforts, tout est possible. C’est vrai dans le sport, mais aussi dans plein d’aspects de nos vies.» Elle estime également que c’est un message que les femmes, en particulier, doivent enten- dre. À Cozumel, les athlètes féminines étaient beaucoup moins nombreuses que leurs com- QUALIFIÉE POUR LES CHAMPIONNATS DU MONDE FÉMININS IRONMAN D’HAWAÏ PAR MARC-ANTOINE PAQUIN > Quand Caroline Mailloux foulera les pre- miers kilomètres des Championnats du monde féminins Ironman, en octobre 2025 à Kona (Hawaï), elle pourra déjà dire mis- sion accomplie. Peu importe le résultat, la résidente de Rivière-du-Loup sera là, parmi la crème des athlètes d’endurance au monde, sur le parcours d’une des courses les plus prestigieuses. Une place qu’elle n’aura pas volée, une récompense qu’elle aura aussi pleinement méritée. SUITE À LA PAGE 47 > Je crois que je peux aller encore plus loin. CAROLINE MAILLOUX SAISON 2024-2025 VENDREDI 6 DÉCEMBRE 20H AU CENTRE PREMIER TECH VS BILLETS DISPONIBLES AU 3L .TICKETACCES.NET PRÉSENTÉ PAR 1151084924 DES FONDS SERONT AMASSÉS POUR | INFODIMANCHE • SPORT Le 4 décembre 2024 46 >

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