JournalID0825web

Compte à rebours d’une catastrophe annoncée à L’Isle-Verte Yvan Levesque et sa conjointe n’en dorment pas la nuit. L’embâcle actuel de la rivière Verte est le pire qu’ils ont vu en près de deux décennies à habiter dans leur maison de la rue Seigneur-Côté. Quotidiennement, le citoyen regarde par sa fenêtre, qui donne directement sur le cours d’eau. «La rivière a calé un petit peu, mais ça reste que vis-à-vis le pont et de l’autre bord, ça n’a pas changé. C’est toujours plein et vraiment bouché», remarque-t-il. Ce qui ne le rassure en rien, puisque lorsque les redoux printaniers se font sentir, «ça lâche d’une claque». En 2013, lors de l’embâcle qui a forcé la fer- meture du pont surplombant la rivière Verte, de nombreux citoyens ont été inondés, dont M. Levesque. Avec des journées chaudes et plu- vieuses, les conditions étaient rassem- blées pour créer une grosse débâcle. Quatre pieds d’eau se sont donc accumulés dans son sous-sol. Partout sur son terrain, il marchait dans un pied d’eau, se rappelle-t-il. Depuis, il a construit une longue digue de huit pieds de haut pour pro- téger son terrain et ses bâtiments. Toutefois, il craint que ces améliorations ne soient pas suffisantes cette saison. Dans les années passées, des glaces ont été arrêtées par sa digue, ce qui les a empêchées de se ren- dre plus loin. Mais ces embâcles ne ressem- blaient en rien à celle de cet hiver. Les redoux ont créé de grosses accumula- tions de glaces sur la rivière, explique L’Isle- Vertois. Il craint ainsi les temps chauds d’avril qui risquent de faire sortir la rivière de son lit et de faire déborder le ruisseau devant chez lui. En prévision, il videra son sous-sol, puis instal- lera une génératrice et des pompes. Il appré- hende toutefois perdre sa vieille grange et son garage. Différents citoyens rencontrés par Info- Dimanche ont aussi souligné s’attendre au pire. D’autres ont spécifié qu’ils ne s’angoissaient pas avec ça puisqu’ils ne pouvaient rien faire pour contrer la situation, qu’ils ne pouvaient que la subir. DÉMARCHES À L’Isle-Verte, les craintes des citoyens sont partagées par l’administration municipale. «Pour nous, c’est une situation qui est très alar- mante», ne cache pas Benoit Randall, direc- teur général. La Municipalité est sur le qui-vive depuis la mise sous surveillance de la rivière le 10 janvier. Bien que la «situation ne soit pas mieux, ni pire pour l’instant», M. Randall enchaine les démarches afin de trouver une solution pour éviter une débâcle comme celle de 2000- 2001, ou pire. Le directeur général a cogné aux portes de plusieurs intervenants tels que le Service cana- dien de la faune et la MRC de Rivière-du-Loup. À la plus récente séance du conseil, deux réso- lutions ont été adoptées à ce sujet, notamment auprès du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), responsable de la gestion du réseau pluvial dans la zone de la rivière Verte. La Municipalité a demandé que le MTMD procède à l’installation d’un clapet anti-retour afin de prévenir les risques de refoulements dans les maisons des citoyens. Une demande d’intervention d’un aéroglisseur a aussi été achemi- née à Pêches et Océans Canada pour déglacer la rivière, considérant que les marées remontent dans le cours d’eau. Casser les gla- ces réduirait ainsi le risques d’inondations dans les résiden- ces avoisinantes. «On fonde quand même peu d’espoir sur cette avenue-là», se désole Benoit Randall. Le directeur général tend des perches un peu partout, afin de trouver des solutions, ou une personne qui pourrait l’aider. Dans le dos- sier, les acteurs semblent se renvoyer la balle et ne pas savoir à qui revient la responsabilité de la rivière. «Donc qui s’en occupe rendu-là?», se questionne M. Randall. «Dans une situation d’urgence où on a des demeures qui sont en danger d’inondation, qu’est-ce que la Municipalité va faire? On compte agir, ne pas rester les bras croisés», assure-t-il. Toutefois, la Municipalité ne veut pas prendre action illégalement, sans les auto- risations nécessaires. Elle espère trouver une solution avant les redoux printaniers pour pré- venir une débâcle. [email protected] PAR LYDIA BARNABÉ-ROY > Initiative de journalisme local Des citoyens de L’Isle-Verte s’attendent au pire, près de 25 ans après avoir connu une débâcle historique de la rivière Verte. Les glaces amoncelées dans le cours d’eau à ce temps-ci de l’année présagent un scénario pire qu’en 2000 et 2001. La situation est sous surveillance et la Municipalité est à la recherche de solutions. PHOTO: LYDIA BARNABÉ-ROY On s’attend au pire. - YVAN LÉVESQUE Vos oreilles nous parlent. Faites tester votre audition * 418-867-5227 *Aucune référence médicale requise Rivière-du-Loup Témiscouata-sur-le-Lac • Trois-Pistoles Le plus grand réseau de professionnels de la santé auditive au Québec www.polycliniquedeloreille.com 1153030825 | INFODIMANCHE Le 19 février 2025 < 5 • ACTUAL I TÉ

RkJQdWJsaXNoZXIy NTU0MTE=