Oléoduc Énergie Est: des citoyens inquiets
Témiscouata-sur-le-Lac - Le 20 août au Parc Clair Soleil de Témiscouata-sur-le-Lac, près d’une centaine de citoyens ont manifesté leurs inquiétudes envers le projet Oléoduc Énergie Est de TransCanada qui passerait par le Témiscouata.
Cette rencontre d’information était organisée par un groupe de citoyens et avait comme intervenants invités nul autre que Steven Guilbeault d’Équiterre. Geneviève-Aude Puskas, d’Équiterre, a également pris la parole de même que Kim Cornelissen, vice-présidente de l’Association de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).
« Avec l’oléoduc, il n’y aura pas moins de trains, de camions et de bateaux, ça ne remplacera rien; il va y avoir plus de pétrole qui proviendra de l’ouest canadien », a mentionné M. Guilbeault. Le spécialiste environnemental a débuté son allocution en parlant du réchauffement climatique : « Ça va beaucoup plus vite que ce qu’on pensait. Nous avons 10 ans pour donner un coup de barre à l’échelle de la planète. » Steven Guilbeault a indiqué que l’humanité consomme 89 millions de barils de pétrole par jour. « Il faut commencer une transition rapidement », a-t-il soutenu.
BEAUCOUP D’AUTRES OPTIONS
Au Québec, l’hydroélectricité représente 40 % de nos sources d’énergie tandis que le pétrole est à 37,6 %. « Le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta est très lourd, il faut beaucoup d’eau pour le produire et cela crée d’immenses lacs d’eau contaminée. Au Québec, est-ce qu’on peut se faire complice de ça? », a soulevé M. Guilbeault.
Kim Cornelissen a également pris la parole pour présenter diverses sources d’énergie renouvelable. Elle a notamment mentionné les projets éoliens dans les MRC de Témiscouata et de Rivière-du-Loup, celui de l’usine de biométhanisation de Rivière-du-Loup, les panneaux solaires en écoconstruction, l’utilisation de la biomasse forestière, etc.
« Comme bénéfice économique pour l’est du Canada, l’oléoduc de TransCanada, c’est 50 emplois », a souligné Mme Cornelissen.
SÉCURITÉ
La sécurité des installations de l’oléoduc et les dangers pour l’environnement et la population du Témiscouata sont au cœur de l’acceptation du projet par les citoyens. Geneviève-Aude Puskas a expliqué que pour faire transiter le pétrole lourd par pipeline de l’ouest à l’est du Canada, on doit y ajouter un mélange de produits chimiques.
Steven Guilbeault a pour sa part indiqué qu’un nouveau pipeline de TransCanada avait connu 12 déversements à sa première année d’opération. Il a également soutenu que « le pétrole du projet Oléoduc Énergie Est est destiné à l’exportation vers les Etats-Unis, même s’ils disent que c’est du pétrole domestique. De plus, le Québec n’a pas les installations pour raffiner le pétrole lourd. »
POSITION DE LA MRC
Présent à la rencontre, comme plusieurs autres maires et employés municipaux, le préfet suppléant et maire de Squatec, André Chouinard, a mentionné que la MRC était actuellement en mode recherche d’information sur le projet. « Nous voulons s’assurer de la sécurité pour nos citoyens et notre territoire. Nous avons demandé la collaboration de la Fédération québécoise des municipalités puisque l’oléoduc traverse plusieurs communautés. Déjà, des valves de sécurité aux 30 kilomètres, on pense que ce n’est pas assez sécuritaire », a commenté M. Chouinard.
En fin de rencontre, les intervenants ont souhaité la création d’un comité de citoyens au Témiscouata. De plus, on souhaite l’intervention du gouvernement du Québec. « La province de la Colombie-Britannique a mis cinq conditions économiques, sociales et environnementales pour la construction d’un oléoduc sur son territoire, conditions qui n’ont pas été acceptées par le promoteur; la province n’a pas donné son accord au projet », a conclu Steven Guilbeault d’Équiterre.
D’ailleurs les citoyens désirant s’impliquer dans le mouvement sont attendus le 1er septembre à 13 h au Parc Clair Soleil à de Témiscouata-sur-le-Lac.
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