La tordeuse des bourgeons de l’épinette attaquera le KRTB en 2016
Rivière-du-Loup – Elle revient à tous les 30 à 40 ans. Elle préfère le sapin baumier et l’épinette blanche. La tordeuse des bourgeons de l’épinette attaquera le KRTB en 2016.
C’est le message que Jacques Régnière, chercheur scientifique, dynamique des populations d’insectes, à Ressources naturelles Canada, a laissé savoir par l’entremise d’Info Dimanche. La tordeuse des bourgeons de l'épinette est l'insecte le plus destructeur des peuplements de conifères de l'Amérique du Nord, elle en consomme le feuillage.
« La dernière infection a lâché en 1990 autour de Rivière-du-Loup. On dit la tordeuse des bougeons de l’épinette, mais on devrait plutôt l’appeler tordeuse du sapin, qui va mourir plus facilement. Dans une épidémie sévère, il y a 80% de mortalité des tiges du sapin et 50% de l’épinette blanche », a souligné M. Régnière. La tordeuse consomme également, mais à degré moindre, l’épinette de Norvège et l’épinette noire.
PRÉSENTE EN GASPÉSIE
L’infection a commencé depuis quelques années sur la Côte-Nord, sur la rive du fleuve en Gaspésie et dans la Vallée de la Matapédia.
« Elle vient vers l’ouest lentement, ça se propage de 50 à 60 kilomètres par année. Donc pour Rivière-du-Loup, elle devrait atteindre cette région en 2016. Au Témiscouata, c’est un peu comme Rivière-du-Loup », prévoit le chercheur scientifique. « La tordeuse mange les aiguilles de l’année, on parle d’une défoliation complète en 4 ou 5 ans », a-t-il ajouté.
Les arbres feuillus ne sont pas attaqués par cet insecte, les peuplements mixtes permettent même de diminuer les dommages. Le cèdre est également à l’abri de la tordeuse des bougeons de l’épinette. L’épidémie est propagée par le mouvement des papillons de nuit, ils volent dans la noirceur. On a d’ailleurs remarqué une grande volée en 2013 au tour de Rimouski.
INTERVENTION HÂTIVE
Ressources naturelles Canada mène des essais d’intervention hâtive pour lutter contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette. « Pour le Bas-Saint-Laurent, il est malheureusement trop tard, il y a trop d’infection en Gaspésie. Mais nous essayons de traiter au Nouveau-Brunswick pour prévenir une épidémie », a mentionné M. Régnière. Au Québec, il y a de l’arrosage pour protéger certains peuplements publics de haute valeur.
On peut récupérer le bois attaqué par l’insecte ravageur. « Il faut que la récupération soit faite assez vite après la mortalité », a noté le chercheur. Les personnes qui se demandent si les trous que l’on retrouve dans du bois mort récupéré proviennent de la tordeuse des bourgeons de l’épinette, c’est non, il s’agit d’autres insectes qui s’en prennent au bois mort depuis un bout de temps.
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