Un père reconnu coupable de voies de fait graves sur un bambin
Rivière-du-Loup – Un père de famille de Rivière-du-Loup a plaidé coupable le 13 janvier à des accusations de voies de fait graves mettant en danger la vie d’un bambin de trois mois, lui causant des séquelles décrites comme permanentes par les experts.
Installé dans le box des accusés au palais de justice de Rivière-du-Loup, le trentenaire s’est mis à sangloter, alors que la procureure de la Couronne, Me Annie Landreville, citait des extraits de son interrogatoire, subi peu après son arrestation en juin.
«J’ai jamais fait ça de ma vie, je ne savais pas quoi faire j’ai eu une perte de contrôle», a-t-il avoué aux policiers, après près de sept heures d’interrogatoire.
«Je lui ai donné son bain, (…) il n’arrêtait pas de pleurer. Je ne savais plus quoi faire. Je ne voulais pas appeler ma femme, elle prenait un petit moment de repos (…). Il pleurait, je l’ai sorti du bain, il n’arrêtait pas. Je ne sais pas ce qui se passait. Je l’ai pris, je l’ai collé sur moi, il n’arrêtait pas. (…) C’était encore pire. Après ça, je me suis mis à le secouer. C’était sûr que c’était pire. Ce n’était pas moi».
Ce dernier a également raconté avoir sauté avec l’enfant sur l’épaule dans une tentative pour le calmer et, dans la panique, l’avoir saisi par les membres supérieurs et inférieurs pour le secouer afin qu’il «se ressaisisse».
«J’étais en panique, a-t-il répété plusieurs fois, debout dans le box des accusés. Je l’ai secoué d’un même geste.» Un moment après avoir commis ces gestes, l’homme a constaté qu’il ne respirait plus et était «tout mou». Il aurait alors tenté des manœuvres de réanimation avant de contacter les services d’urgence. Le bambin a été transporté au Centre hospitalier régional du Grand-Portage avant d’être transféré un peu plus tard au Centre hospitalier universitaire de Sainte-Justine.
AVIS DES MÉDECINS
Le médecin en neurodiagnostique pédiatrique du Centre hospitalier universitaire de Sainte-Justine, Jean-Claude Décarie, a souligné que le cerveau n’a pas la capacité de se regénérer comme certains autres organes du corps humain. «Des dommages irréversibles ont été causés à l’hémisphère cérébral gauche. Le bambin a bien des chances de développer des problèmes visuels. On est dans un tremblement de terre majeur», a-t-il illustré.
Les dommages causés au cerveau sont, selon trois spécialistes consultés par les procureurs, compatibles avec le phénomène du bébé secoué. L’hémisphère gauche est la partie du cerveau regroupant le langage, la logique, les mathématiques, et contrôle la vision du côté droit.
Le juge Martin Gagnon, au terme des témoignages des experts, a constaté que ces derniers avaient prouvé hors de tout doute raisonnable que l’enfant aura des séquelles permanentes à ses tissus cérébraux découlant des mauvais traitements qu’il a subis. L'accusé a reconnu ses gestes et les regrette. Il a également avoué avoir besoin d'aide psychologique.
Les procureurs et l’accusé reviendront au palais de justice de Rivière-du-Loup le 23 février pour la suite des procédures. La confection d’un rapport présentenciel a également été demandée.
UN AUTRE DOSSIER
Le père de famille a également plaidé coupable à six autres chefs d’accusation concernant des voies de fait et du harcèlement commis sur un autre enfant d’âge mineur et une personne d’âge adulte. Ce deuxième dossier a été ouvert dans le cadre d’une enquête élargie débutée peu après les événements concernant le bambin de trois mois.
Une ordonnance de non-publication interdisant la divulgation de tout renseignement permettant l’identification des victimes a été émise.
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2 commentaires
Aucune pitié pour ce genre d'individu!