Adoption du projet de loi 70: «Un recul majeur», assure le RASST
Le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata s’indigne de l’adoption du projet de loi 70. L’organisme ne mâche pas ses mots pour rappeler que certains assistés sociaux devront se débrouiller avec un budget mensuel de 399 $.
«Le gouvernement persiste et signe», lit-on d’entrée de jeu dans un communiqué de presse transmis jeudi aux médias de la région. Il faut savoir qu’avec cette nouvelle loi, le gouvernement provincial s’est donné les moyens de pénaliser de près du tiers, soit 224 $ de la prestation mensuelle de base de 623 $, de tous nouveaux demandeurs d’aide sociale étant jugé apte à travailler et qui refuserait d’entreprendre des démarches de recherche d’emploi.
Pour le RASST, il s’agit d’un recul majeur pour les droits des personnes assistées sociales. «Aujourd’hui, tout le Québec devrait avoir honte de ce gouvernement qui appauvrira des centaines, voire des milliers de personnes. 623 $ par mois, ça ne se coupe pas! En fait, ça ne suffit déjà pas à couvrir la moitié des besoins essentiels», a plaidé Sylvain Lacroix conseiller en défense de droit pour le Regroupement des Assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata (RASST).
Le projet de loi, fortement contesté, a été adopté malgré l’opposition de nombreux organismes sociaux, des trois députés de Québec solidaire et des grandes centrales syndicales du Québec. Le RASST rappelle aussi que le ministre François Blais a fait fi des «rappels à l’ordre» de la Protectrice du citoyen et de la Commission des droits de la personne.
«Le ministre François Blais a systématiquement opposé une fin de non-recevoir aux avis et recommandations de toutes ces personnes et organisations», affirme le RASST.
LUTTE
Malgré l’adoption du projet de loi 70, le RASST promet de continuer de lutter pour faire en sorte que le règlement visant la mise en application de la loi soit le moins cruel possible pour les personnes assistées sociales.
«C’est indécent de retenir le seul revenu disponible des personnes, c’est une atteinte grave aux droits humains», a conclu M. Lacroix.
PORTRAIT
Par année, selon les chiffres disponibles, environ 17 000 Québécois présentent une demande d’aide sociale. La majorité d’entre eux ont moins de 29 ans et proviennent de familles vivant déjà d’aide sociale.
La porte-parole parlementaire et député de Québec solidaire a accusé le gouvernement Couillard de pousser ces jeunes vivant «une grande détresse physique et psychologique» vers l’itinérance.
Avec cette loi, Québec compte épargner jusqu’à 50 M$ par année.
7 commentaires
A bon entendeur, salut!
Tu es un merveilleux exemple!
Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale (solidarité mon oeil) reconnaît lui-même que la fraude à l'aide sociale ne touche pas plus de 4% des prestataires. 4% !
Le projet de loi 70 risque bien plus de priver du minimum vital certains des plus misérables de notre société (et leurs proches, dont des enfants!) que d'aider un nombre appréciable de nouveaux prestataires aptes à travailler.
JPO, Marc-Antoine Michaud, Jonny et Mamie, vous colportez des préjugés et la méfiance envers les plus démunis et vous encouragez un climat malsain dans notre société. Savez-vous que seulement 16% des quelque 11000 dénonciations de fraude s'avèrent fondées ? Savez-vous ce que ce taux sous-entend comme idées reçues ?
Vous devriez plutôt tourner votre regard et votre frustration vers ceux qui détiennent le pouvoir financier. Un peu de recherche et quelques lectures vous permettraient de comprendre que ceux qui coutent le plus cher à notre société ne demeurent pas dans des maisons de chambre.
Au plaisir,