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L’Université Western met la clé dans la porte de l’École d’immersion française à Trois-Pistoles

durée 3 octobre 2024 | 11h04
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    L’Université Western d’Ontario a décidé de mettre fin au programme d’immersion française de Trois-Pistoles à la suite de sa révision. Malgré la déception, la Ville de Trois-Pistoles ne croule pas sous la défaite. Elle est déjà prête à tourner la page et à penser à la suite pour la survie de l’école.

    La triste nouvelle a été effectuée sur les médias sociaux par l’Université Western. Cette annonce survient après les difficultés de l’École d’immersion française de Trois-Pistoles à trouver des familles hôtesses au sortir de la pandémie, la pause des cours d’un an, puis l’analyse externe entreprise au début de l’année.

    La communauté pistoloise n'était pas restée les bras croisés en attendant une réponse. Elle s’est mobilisée en créant un comité de relance. Ce dernier a recueilli des photos et des témoignages, a trouvé de nouveaux foyers d’immersion et a affiché ses couleurs.

    La réponse qui tardait à arriver était annonciatrice de mauvaises nouvelles. «Les résultats de cet examen soulignent que le programme n’est plus en phase avec les priorités stratégiques de l’Université Western», peut-on lire dans la communication de l’établissement scolaire.

    Selon le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert, les choses auraient pu se faire autrement. Western aurait pu leur donner une réponse plus tôt. «On voyait, dans les dernières années, qu’il y avait un certain désintérêt qui se formait. La communication était difficile. Ce n’était pas nécessairement évident d’essayer de développer l’école, de garder les opérations en marche, de continuer au même rythme qu’on était», raconte-t-il.

    Cette décision a dû être difficile à prendre, conçoit M. Guilbert. «Ce n’est pas nécessairement par manque de volonté de continuer. Ce n’est pas dans cette direction là que Western s’en allait», explique-t-il. De gros changements dans la structure et dans l’administration de l’Université ont été effectués. Sa révision stratégique a été large, plusieurs autres programmes ont aussi été analysés. «Trois-Pistoles n’est pas la seule qui a écopé, indique le maire. Je comprends leur décision. Pour nous c’est sûr qu’on aurait aimé que ce soit différent. Mais on va vivre avec.»

    Il ne cache pas sa déception. «C’est un gros pincement au cœur quand même», confie l’élu qui comprend et partage les frustrations des citoyens. Toutefois, il veut laisser tout ça derrière et aller de l’avant, puisqu’une solution est sur la table.

    LOIN D’ÊTRE FINI

    L’Université de Western, «en reconnaissance des racines profondes de ce programme dans la ville de Trois-Pistoles» a fait des démarches pour muter le programme avec une autre institution. D’après Philippe Guilbert, la possibilité d’une transition a déjà été envisagée par l’établissement et son intérêt est sérieux.

    «Notre travail c’est de garder l’École d’immersion active à Trois-Pistoles et là on a une belle opportunité de le faire. On va aller de l’avant là-dedans c’est sûr», a-t-il confirmé. 

    «C’était plus simple de continuer avec Western», soulève M. Guilbert. Il soutient toutefois que Trois-Pistoles est prête à travailler afin d’explorer une nouvelle collaboration. Advenant un partenariat positif, l’Université Western va continuer d’aider afin que la transition soit la meilleure possible entre les deux institutions.

    Avec la mobilisation effectuée dans la dernière année, une partie du travail a été réalisé, mais le plus gros reste à venir. «On va saisir l’occasion pour garder l’École d’immersion en vie», a-t-il assuré.

    Le comité de relance de l’école se réunira la semaine prochaine afin d’échanger sur la suite des choses. 

    Puisqu’aucune entente n’a encore été conclue avec la nouvelle université, son identité ne peut être dévoilée. Si une collaboration venait à débuter, Philippe Guilbert espère le retour de l’école d’immersion française en 2025, même si les chances sont minces. «L’objectif c’est que ça revienne le plus vite possible, mais en même temps il faut être réaliste», accorde le maire. La communauté pourrait s’attendre davantage à voir des élèves dans les rues en 2026.
     


     

     

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