Une Société protectrice des animaux à Rivière-du-Loup, un projet de longue haleine
La création d’une SPA à Rivière-du-Loup semble être tout sauf simple. Depuis cinq ans, le projet est sur la table. Même l’offre d’un terrain d’une valeur de 200 000$ par la Ville de Rivière-du-Loup au conseil d’administration de la SPA semble problématique.
Cynthia Thériault, présidente du conseil d’administration de la SPA de Rivière-du-Loup souligne que les négociations sont toujours en cours, tant du côté de la Ville que de la MRC. Elle a créé une page Facebook au nom du futur organisme, sans qu’il ne soit fonctionnel. «On essaie de s’impliquer quand même, pour augmenter les chances qu’un animal soit adopté. On veut être soutenu financièrement avant de se lancer dans le projet», souligne-t-elle.
FINANCEMENT
Le montage financier a même été présenté à la Ville de Rivière-du-Loup par le comité de la future SPA. La construction d’un bâtiment nécessiterait environ 800 000$, alors que le fonds de roulement est estimé à 200 000$ par an.
La SPA résume en trois points ses demandes : un recensement des animaux et de leurs propriétaires, une quote-part versée par les citoyens, et un changement des règlements municipaux relativement aux animaux. La vente de médailles serait un moyen de financer l’organisme. Ce type de structure signifie l’imposition d’une taxe à tous les contribuables, qu’ils possèdent ou non un animal. «On pourrait régionaliser la SPA, mais on se demande si la MRC souhaite s’impliquer financièrement», soulève Mme Thériault. Selon elle, la Ville de Rivière-du-Loup aurait avantage à s’associer avec l’organisme, plutôt que de dépenser les fonds publics pour construire de nouvelles installations. Un discours qui trouve écho du côté du maire de Rivière-du-Loup, Gaétan Gamache.
Du côté de la MRC de Rivière-du-Loup, on qualifie le projet d’intéressant et pertinent, mais l’implication financière demeure pour le moment trop importante. Le préfet Michel Lagacé renvoie la balle au gouvernement du Québec. «On répond présent, mais il faut être en mesure d’aller chercher les sommes nécessaires. Ça découle du gouvernement du Québec, et passera par l’imposition d’une taxe sur la nourriture et des jouets d’animaux», explique M. Lagacé.
Informé de la position de la MRC de Rivière-du-Loup, les intentions du maire de Rivière-du-Loup, Gaétan Gamache, se sont précisées. «Il faut prendre nos responsabilités et passer à l’action. Ce n’est pas vrai qu’on va attendre l’imposition d’une taxe par le gouvernement du Québec. C’est un projet des citoyens (...) et je vais amener ce point au conseil exécutif de la MRC de Rivière-du-Loup», a assuré M. Gamache. Après s’être montré hésitant, il est devenu plus catégorique lorsqu’informé de la position prudente de la MRC.
BLOCAGE
Selon la vétérinaire Heidie Pomerleau, il s’agit d’un projet réalisable, qui est bloqué au niveau des instances municipales et régionales depuis un an. «On a clairement un besoin criant d’une SPA à Rivière-du-Loup, car la fourrière ne fournit pas. Tous les intervenants dans ce dossier sont bien intentionnés, il y a simplement un manque de communication entre eux», constate-t-elle. À noter que le conseiller municipal Jacques Minville siège aussi sur le CA de la SPA de Rivière-du-Loup. Des municipalités de la région ont été approchées par l’organisme, mais certaines confirment qu’elles n’ont aucun problème d’abandon d’animaux.
Selon la règlementation municipale de la Ville de Rivière-du-Loup, tous les propriétaires d’animaux sont tenus d’obtenir un document et une médaille permettant de le retracer, pour les comptabiliser. Force est de constater qu’il est bien peu mis en application présentement.
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