Accident sur la 185 : les dégâts de l’alcool au volant
L’une des victimes du grave accident survenu le 27 mars dernier sur la route 185 à Saint-Antonin, Hugues Brillant, est venu exposer au juge James Rondeau l’ensemble des dommages physiques et collatéraux subis par sa famille. La collision a été causée par Lorne Tardif, qui a conduit son véhicule en état d'ébriété.
Le père de famille de Lac-Beauport était accompagné de sa conjointe et de ses deux enfants de 6 et 10 ans à bord d’une Mitsubishi Outlander. Ils retournaient à la maison après avoir passé le congé de Pâques avec de la famille à Dégelis. À Saint-Antonin, la camionnette conduite par Lorne Tardif a empiété dans la voie inverse pour aller les percuter de plein fouet, vers 20h18. Il a fallu plus de 1h30 aux services d’urgence afin d’extirper les victimes de leur véhicule.
Le conducteur du VUS, M. Brillant a été hospitalisé pendant quatre mois pour traiter ses blessures. «Je me rappelle de rouler sur la 185 dans de belles conditions, la chaussée était dégagée, et j’ai un blackout par la suite. Je me suis réveillé trois ou quatre jours plus tard en traumatologie à l’Enfant-Jésus de Québec», a-t-il raconté. Ce dernier a dû avoir une reconstruction de son genou gauche, a subi une déchirure du diaphragme, a eu un poumon perforé, un saignement à la rate et a eu l’estomac déplacé. Il a été opéré trois fois en raison de complications liées à sa rate.
Ses enfants et sa femme ont subi les contrecoups de cet accident, mais ce sont plutôt des souvenirs et des émotions qui refont surface. «Dans la tête de mon garçon, qui est encore dans son monde de superhéros et de méchants, le monsieur qui nous a rentré dedans voulait nous faire du mal. Il avait peur qu’il revienne nous tuer et vit encore de l’insécurité», a souligné la victime lors de son passage à la cour.
La Couronne, représentée par Me Annie Landreville, a rappelé que l’accusé avait menacé et donné des coups de pieds aux agents de la Sûreté du Québec pendant leur intervention sur la scène de l’accident. Quatre policiers ont été nécessaires pour maitriser M. Tardif. Ce dernier a reconnu sa culpabilité de conduite avec les capacités affaiblies et de conduite dangereuse causant des lésions.
M. Brillant souhaitait témoigner à la cour avant tout pour faire son devoir de citoyen et pour permettre au juge de prendre une décision éclairée en exposant son cheminement. Il ne nourrit pas de sentiment négatif à l’endroit de Lorne Tardif, mais souhaite toutefois tourner le plus rapidement possible la page sur cet évènement qui a mis la vie de sa famille sur pause pendant plusieurs mois. Le juge James Rondeau a remercié Hugues Brillant pour son témoignage et le courage dont il a fait preuve tout au long de sa réadaptation.
M. Brillant était un athlète de course de vélo de montagne avant que l’accident ne cause des dommages à son genou et ses organes internes. Il souhaite toutefois reprendre la compétition dès que possible. «Les médecins m’ont dit qu’il y a des grosses chances que ma mise en forme m’ait sauvé la vie», a-t-il rappelé.
FAITS
À la suite d’un échange téléphonique et de messages texte corsés avec son ex-conjointe, Lorne Tardif, résident au Témiscouata a été vu à 19 h 48 le 27 mars dans un commerce de Rivière-du-Loup où il a acheté des canettes de boisson alcoolisée. Il est par la suite apparu sur des bandes vidéos, titubant et montrant des signes de capacités affaiblies, au Grand Arrêt Irving de Saint-Antonin. Vers 20 h 05, il a repris la route 185 à bord de sa camionnette. L’appel concernant un accident au kilomètre 77 de la route 185 a été logé à 20 h 18.
Le dossier reviendra en cour le 6 mars pour les représentations sur la peine des deux avocats, Me Marie Boucher à la défense et Me Annie Landreville à la Couronne.
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