Dossier
Éducation à la sexualité : nos écoles citées en exemple
Alors que les médias sortent les grands titres sur des allégations d’agression et d’inconduite sexuelles, les cours d’éducation à la sexualité sont sur toutes les lèvres. On les demande et on rappelle leur importance. Pourtant, au KRTB, ceux-ci sont introduits depuis un bon nombre d’années déjà, faisant de la région et du Bas-Saint-Laurent un exemple à suivre en province aujourd’hui.
Il y a déjà de nombreuses années que les écoles des deux commissions scolaires régionales, Fleuve-et-des-Lacs et Kamouraska-Rivière-du-Loup, ont développé des programmes d’éducation à la sexualité. L’une après l’autre, elles ont été des précurseures.
«Nos commissions scolaires ont rapidement fait le choix d’aller chercher des ressources, de collaborer avec des intervenants de la santé publique, des organismes et de mettre les efforts nécessaires pour développer l’éducation à la sexualité. C’est vraiment tout à leur honneur», souligne Annick Kerschbaumer, sexologue à la Commission scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup.
PROJET PILOTE
Il y a deux ans, le gouvernement a instauré un projet pilote d’éducation à la sexualité. Implanté sur une base volontaire, celui-ci demande aux enseignants et à des ressources professionnelles de former les élèves à raison d'environ cinq heures par année au primaire et jusqu'à 15 heures au secondaire. Celui-ci est venu consolider ce qui se faisait déjà dans la région.
Selon un article du quotidien La Presse, paru ce lundi 13 novembre, près du tiers des écoles participantes à ce projet pilote se retrouvent d’ailleurs au Bas-Saint-Laurent. À la commission scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup, chacune des écoles secondaires y participe, tout comme les écoles primaires de Saint-Épiphane, Saint-François-Xavier-de-Viger et Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup. De son côté, la commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs l’a ouvert cette année à l’ensemble de ses établissements, soit 41 écoles, rien de moins.
«Notre force au Bas-Saint-Laurent, c’est la collaboration. Nous avons travaillé, et travaillons toujours, en réseautage entre commissions scolaires. Nos professionnels ont développé une expertise et nous la partageons (…) Il faut aussi souligner le leadership des écoles dans ce dossier. L’expertise de tout le monde est respectée», souligne Christiane Séguin, directrice des services éducatifs complémentaires et de l'adaptation scolaire à la commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs.
ENSEIGNEMENTS
Si les façons de faires peuvent différer d’une commission scolaire à l’autre, la base de l’enseignement reste sensiblement la même. Partout, les sujets comme le consentement, la protection, la cyberprévention et les rapports égalitaires homme-femme sont abordés en respectant le stade de développement des enfants. Ça aussi, c’est important.
«Dans nos écoles, les enseignants sont les premiers responsables d’une certaine matière et ils doivent l’aborder durant l’année à travers des activités. Ils sont par la suite soutenus par les interventions de professionnels comme les infirmières (infirmiers) scolaires et moi-même [la sexologue]. Nous travaillons tous ensemble et les objectifs sont atteints en fin d’année», explique Mme Kerschbaumer.
Les enseignements font leur chemin et les résultats dans les écoles sont encourageants. Non seulement les jeunes sont intéressés, ils sont également conscientisés à prendre l’initiative d’aller voir une personne ressource en cas de besoin. Les enseignants, tout comme les élèves et leurs parents, sont aussi rassurés de pouvoir compter sur une sexologue facilement. «Le programme est apprécié et soutenu. Chaque année, les parents sont informés de son développement. C’est intéressant», confirme Mme Séguin.
Récemment, le ministre de l'Éducation Sébastien Proulx a exprimé son désir de rendre le programme [du projet pilote] obligatoire. L’initiative est la bienvenue. Au KRTB, les établissements scolaires sont déjà prêts. Tout est en place et sur la bonne voie.
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