L’ile aux Basques, faire pause hors du temps
Le crépuscule à la pointe ouest de l'ile aux Basques.
Un véritable ciel de feu embrase l'horizon au petit matin.
L'ile est un formidable terrain de jeux où se jouent des jeux pas possible.
L'un des deux orignaux présents sur l'ile.
L'un des seigneurs de l'ile, le grand héron, bercé par le vent, face au fleuve majestueux.
Faire pause, hors du temps.
Le crépuscule à la pointe est de l'ile.
La pointe ouest de l'ile.
Sentier de la Traverse, ile aux Basques.
Pointe est de l'ile.
La MRC des Basques propose des panoramas à couper le souffle. Une expérience entre terre et mer, à la fois olfactive et visuelle. Mais il se trouve face à Trois-Pistoles et Notre-Dame-des-Neiges un véritable joyau, un bijou, placé hors du temps et bercé par les eaux de ce fleuve majestueux : l’ile aux Basques. Récit d’un trop court weekend.
L’ile aux Basques c’est plus qu’une histoire de fours remontant au 16e siècle. C’est un sanctuaire placé à l’abri du temps traversé par des sentiers étroits où les soucis et tracas n’osent s’aventurer. Non seulement l’ile est-elle protégée, mais le quotidien semble enchainé à quai aux Trois-Pistoles.
L’histoire, la nature et la faune meublent ce cap rocheux fait d’ardoises et de grès. Que ce soit pour un après-midi de randonnée, à se prélasser à l’ombre d’un rosier sauvage, adossé à une paroie rocheuse, ou pour dormir dans l’un de ses trois chalets, le visiteur suit les pas de ces Basques, venus entre 1580 et 1630. Il y croisera trois fours construits pour y faire fondre la graisse de baleine afin d’en extraire la précieuse huile. C’était bien avant la découverte du pétrole.
>> Aussi à lire : Une ile et son gardien
Le randonneur empruntera les sentiers David-Alexis Déry, de la Falaise, des Basques, ou encore celui de la Traverse. Chemin faisant, il croisera le lac salé, l’étang, et l’impressionnante héronnière dont les nombreux coassements laissent croire à une forêt hantée de créatures extraordinaires.
Parlant des hérons, ces derniers sont, avec les phoques gris, les véritables seigneurs de l’ile. Ils sont omniprésents et bien que farouches, il est aisément possible de les photographier sans investir dans de couteux objectifs photographiques. Muni de jumelles ou à l’œil nu, il est possible de les observer pêcher, alors que le vent du large balaie la fine aigrette de leur nuque.
Quant aux phoques, on les aperçoit se prélasser sur une roche ou jouer bruyamment dans les eaux froides qui bordent l’ile. Si la faune y est variée, les plus chanceux pourront aussi observer des buses, des balbuzards pêcheurs, des eiders, mais aussi les deux orignaux qui y séjournent depuis quelques années. Recherchez les dans le secteur de l’étang ou le sentier de la falaise.
CRÉPUSCULE
Le soir, lorsque chute le jour, juste avant que la rosée ne se dépose, l’ile se voile de lueurs crépusculaires.
Au nord à la pointe ouest de l’ile, alors que les vagues dansent au gré des marées polissant les côtes, que le varech embaume l’air, le bleu du ciel s’empourpre, passant du rouge feu à l’orange. Impossible d’assister à un tel spectacle sans avoir une pensée pour ces pêcheurs basques qui y foulaient le sol il y a 500 ans. Le temps se fige, le soleil disparait derrière les montagnes de la Haute-Côte-Nord. Il est temps de regagner le chalet où une lampe au gaz viendra briser la noirceur… et le silence.
L’AURORE
Le crépuscule, magnifique, n’a d’égal que l’aube et l’aurore sur l’ile. Avant que les premières lueurs du soleil levant ne viennent blanchir l’horizon, au-dessus de Saint-Simon-de-Rimouski et de Notre-Dame-des-Neiges, le ciel s’embrase. Les couleurs chaudes s’enlacent. Il est 4 h 40. Le chalet s’illumine de rouge et d’orangé. Les phoques, cormorans et hérons se laissent recouvrir par ce dôme de feu. Le jour prend l’ascendant sur la nuit. Les dormeurs s’éveillent. L’ile s’étire, respire, et dévoile ses trésors.
NUITÉE
Les nuitées en chalet sont un véritable «must» pour tout amateur de rusticité, ne recherchant pas le luxe d’un hôtel haut de gamme, mais souhaitant prolonger son expérience sur l’ile. Une retraite, simple, où l’isolement de l’homme nous rapproche de cette nature à la fois majestueuse et fragile. La flore de l’ile aux Basques est abondante et riche. Ce n’est donc pas une surprise que le père de la botanique québécoise et canadienne, le Frère Marie Victorin, y ait séjourné en 1933. Marcher dans ses pas, l’imaginer regarder cet immense peuplier faux-tremble, se pencher sur un iris à pétales aigus, confère à une randonnée ce caractère solennel qui ajoute à l’expérience.
Comme l’a si bien détaillé l’architecte Pierre Thibault dans son livre «Et si la beauté rendait heureux», l’ile aux Basques est synonyme de pur bonheur. Une parfaite imperfection où l’on s’abandonne hors du temps.
7 commentaires
Je viens d'apprendre qu'on peux aussi y dormir!
Je n'y suis jamais allée, et je suis native de Rivière-du-Loup, pas surprenant non plus, c'est souvent le cas.
Vos magnifiques clichés m'ont donné l'envie d'y être illico!
Donc ce sera cet été que je la découvrirai, grâce à vous!
Merci encore!