Découvertes archéologiques du parc national du Lac-Témiscouata
Le site archéologique du lac Témiscouata situé tout près du Jardins des Mémoires continue de faire ses preuves cette année. L’archéologue Marianne-Marilou Leclerc, aidée des visiteurs participant aux fouilles publiques, a découvert un morceau de couteau cassé fabriqué à partir de quartzite de Ramah le 29 juillet. On ne retrouve cette matière qu’au nord du Labrador.
Cette découverte a été réalisée à quelques jours du mois de l’archéologie, en aout. Débutées en 2013, les recherches se poursuivent au parc dans le but de mieux comprendre le mode de vie de ceux qui ont occupé les abords de la rivière Touladi, entre 1 000 et 2 000 ans avant aujourd’hui. Pour le moment, un grand rond de feu où une trentaine d’outils taillés ont été retrouvés en 2017 retient l’attention de l’archéologue. «Je veux aller plus loin que simplement décrire les objets. Je veux voir le groupe derrière les artéfacts. Je veux savoir ce qu’ils faisaient les interactions qu’ils avaient avec les autres groupes, leur mode de vie, les échanges», explique Mme Leclerc. Trouver un outil brisé en quartzite de Ramah témoigne, selon l’archéologue, des nombreux échanges qui avaient lieu entre les voyageurs et occupants de ce territoire. L’outil avait été probablement jeté près du rond de feu, où il a été retrouvé.
Toutefois, un ancien camp de bucherons construit vers 1940 et incendié en 1967 complexifie les recherches sur ce site. On retrouve des planches et du charbon à travers les artéfacts. Le parc national du Lac-Témiscouata compte 54 sites archéologiques, dont la plupart sont situés sur les rives de la rivière Touladi et des lacs Touladi. Plusieurs d’entre eux sont associés à l’industrie forestière, un moteur économique important pour la région.
«Trente sites sur 54 trouvés au parc se ressemblent. Certains groupes s’y sont installés pour y faire un feu, tailler des outils et sont repartis. Ce sont ces traces que je retrouve. Elles sont explicables par la proximité d’une carrière de chert Touladi dans la montagne située tout près. Celui situé près du Jardins des Mémoires est exceptionnel et semble toutefois avoir accueilli un plus grand rassemblement, pour une autre cause que la simple taille de pierre», ajoute l’archéologue Marianne-Marilou Leclerc. La suite des recherches servira à apporter des informations supplémentaires sur les rassemblements qui auraient pu s’y dérouler. Le Témiscouata a attiré de nombreux groupes culturels à travers le temps en raison de sa position stratégique, puisqu’il relie le fleuve Saint-Laurent et l’Atlantique en passant par la rivière Madawaska et le fleuve Saint-Jean, qui se jette dans la baie de Fundy.
NOUVEAUTÉ
Intitulée «Une étrange découverte», une nouvelle activité se déroule cet été au Centre de découvertes de l’Anse-à-William. Les petits et grands pourront chercher des artéfacts dans une reproduction d’un site de rituels. Ils sont accompagnés au cours de leurs recherches par l’archéologue du parc. Toute la famille est invitée à y participer et l’objectif est de trouver ce qui a bien pu se passer sur le site, à travers les différents objets découverts. Cette activité permet de mettre en valeur le travail de l’archéologue, qui comprend une grande partie d’interprétation historique. L’activité a lieu tous les samedis à 10 h.
DES FOUILLES POPULAIRES
À l’été 2017, entre les mois de juin et de septembre, 202 visiteurs ont contribué aux recherches archéologiques près du Jardin des Mémoires, dont 78 jeunes. Cette activité de fouille publique met en valeur le patrimoine archéologique du parc et permet aux visiteurs de participer à une réelle recherche scientifique. Étant donné l’augmentation de la popularité constante pour cette activité, la réservation est conseillée. Une superficie d’environ 2 mètres carrés est fouillée à chaque année.
2 commentaires