X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Mission : intervenir auprès des agriculteurs en détresse psychologique

durée 27 septembre 2020 | 06h56
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    Épuisement professionnel, dépression, idées suicidaires, des maux qui guettent les agriculteurs et agricultrices du KRTB comme partout ailleurs. La mission de Sabrina Roy, travailleuse de rang, est d’intervenir auprès d’eux pour les écouter, les soulager d’un mal mystérieux et les guider vers d’autres ressources professionnelles au besoin.  

    «Ça leur permet de pouvoir ventiler, de parler à quelqu’un sans jugement. Après avoir discuté, ils me le disent, ‘’ça fait du bien’’. On peut continuer avec un suivi pour trouver des solutions, leur donner des outils pour qu’ils puissent travailler sur eux-mêmes. Je chemine avec eux», a expliqué l’intervenante supervisée par l’organisme Au Cœur des Familles Agricoles (ACFA), financé par le ministère de la Santé du Québec. Ses interventions sur le territoire du KRTB sont aussi rendues possibles grâce à l’appui de différents partenaires dont l’Union des producteurs agricoles du Bas-Saint-Laurent et le Centre de prévention suicide du KRTB.

    UN PREMIER PAS 

    Mme Roy intervient auprès des producteurs agricoles en difficulté, «autant des femmes que des hommes» précise-t-elle.

    «J’en ai rencontré qui vivent vraiment de la détresse psychologique. Nous pouvons aussi aborder les relations avec le fils, la fille, les conflits dans les communications entre conjoints, on est beaucoup là-dedans», a noté la technicienne en travail social. «C’est un service gratuit et confidentiel. Ça leur permet de faire un premier pas. En dehors de mes compétences, je fais des références à des médecins, des psychothérapeutes ou des organismes communautaires du milieu», a souligné Sabrina Roy. 

    Elle est entrée en fonction au début du mois de juillet dernier. «Je rencontre des agriculteurs et des agricultrices dans tous les groupes d’âges. Un jeune dans un processus de relève, un grand-père à la retraite, un agriculteur pour qui c’est difficile d’envisager de passer le flambeau, c’est le travail d’une vie en agriculture», a confié l’intervenante. «Je leur rappelle notamment qu’ils sont importants aussi, comme ils ont pris soins de leurs animaux. Ils ont l’impression que tout va s’écrouler si eux tombent, même s’ils peuvent se fier sur une relève et des employés. Ils doivent lâcher prise», a-t-elle ajouté.

    UN PROFIL RURAL

    «L’organisme Au Cœur des Familles Agricoles recherchait des personnes qui connaissaient la réalité agricole, avoir la base, pour favoriser une approche plus facile avec les agriculteurs», a souligné Sabrina Roy, native de la MRC des Basques et résidant maintenant au Témiscouata. «Au début, j’ai passé trois jours à Saint-Hyacinthe où il y a une maison de répit pour les agriculteurs voulant faire une pause et une remise en question, elle couvre tout le Québec. Cet été, j’ai eu une autre formation en gestion de crise, un trauma ou un drame, des situations que l’on peut rencontrer», a-t-elle expliqué.

    Les producteurs agricoles ne comptent pas les heures passées au travail. «Je m’ajuste aux besoins des agriculteurs pour pouvoir les rencontrer. S’il fait beau, on se reprend, ce n’est pas grave. C’est déjà difficile pour eux de demander de l’aide», a expliqué Sabrina Roy.

    UNE PÉRIODE SOMBRE

    La travailleuse de rang prévoit un automne plus chargé d’émotions. Après une première moitié de l’année 2020 marquée par la pandémie COVID-19 et une sécheresse estivale, elle pense que des agriculteurs pourraient en ressentir davantage les répercussions dans les prochains mois. «L’été, ils sont tout le temps dans l’ouvrage. À l’automne, les producteurs agricoles font le bilan, ils regardent les factures. De plus, c’est la période sombre, le temps gris de novembre. C’est en général plus difficile pour tout le monde», a souligné Mme Roy.

    L’intervenante sociale a indiqué qu’il y a un certain défrichage à effectuer auprès des agriculteurs. «Il n’y avait pas de travailleur de rang auparavant pour le territoire du KRTB, ce n’est pas qu’il n’y a pas de besoin. Il ne faut pas se gêner pour me contacter», a mentionné Sabrina Roy. On peut la rejoindre par téléphone au 450-768-6995, par courriel à l’adresse [email protected] ou sur son compte Facebook à Sabrina Roy Pro (travailleuse de rang). Elle sillonne les rangs du KRTB à la rencontre des agriculteurs pour prendre le pouls de leur santé psychologique et, au besoin, leur venir en aide ainsi qu’à leur famille.

     

    commentairesCommentaires

    1

    • RT
      REJEANNE Turcotte
      temps Il y a 4 ans
      Très bon article! Je crois que cette nouvelle ouverture pour les agriculteurs et autres travail connexe à l,agriculture! C,est un grand pas un nouvel outil pour toutes personnes et famille qui vivent de l,agriculture et travaux connexes Bravo Sabrina, et très bonne réussite dans tes nouvelles fonctions!
    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    Publié à 6h54

    La générosité d’un barbier viking

    Ce sont souvent les plus petits gestes, ceux que ne coutent pas d’argent, mais surtout du temps, qui sont les plus appréciés et qui ont le plus d’impact. C’est d’autant plus vrai en cette période des Fêtes où le sapin n’est pas aussi garni d’une maisonnée à une autre.  C’est avec cette philosophie en tête que le propriétaire du «Le barbare viking ...

    Publié à 6h05

    De nouveaux modules de jeux apparaitront à la Pointe de Rivière-du-Loup 

    Les jeunes familles qui fréquentent le parc de la Pointe de Rivière-du-Loup pourront profiter de nouveaux modules de jeux extérieurs d’ici quelques mois. Les élus louperivois ont confirmé un nouvel investissement en ce sens, le 9 décembre.  Les membres du conseil municipal ont octroyé un contrat de 168 475 $ à l’entreprise Équipements récréatifs ...

    20 décembre 2024 | 14h03

    La population devra se mobiliser pour l’avenir de l’église St-Patrice, alerte la Fabrique

    La Fabrique de Rivière-du-Loup s’inquiète de l’avenir de l'église St-Patrice, la dernière à être utilisée pour le culte de la religion catholique à Rivière-du-Loup. Alors que d’importants travaux devront être menés, elle estime que la population louperivoise devra se mobiliser et démontrer un intérêt à protéger cet édifice dès 2025.  Dans un ...

    app-store-badge google-play-badge