Les partenaires financiers de la SÉMER contraints d’injecter des fonds
Une somme totale de 450 000 $ devrait bientôt être versée par les actionnaires publics et privés de la Société d’économie mixte d’énergie renouvelable (SÉMER), afin de renflouer, à court terme, son fonds de roulement. Il s’agit de contributions remboursables, selon le président Michel Lagacé, qui confirme également qu’il ne faut pas attendre la première goutte de gaz naturel liquéfié avant 2023.
Le fonds de roulement de la SÉMER a ainsi besoin de soutien. Selon M. Lagacé, ces versements sont nécessaires pour que la Société puisse terminer son année financière et initier la prochaine. Concrètement, la MRC de Rivière-du-Loup et la Ville de Rivière-du-Loup, tous les deux actionnaires à 40 %, donneront un soutien de 180 000 $ chacune. L’actionnaire privé à 20 %, Terix-Envirogaz, a de son côté accepté de verser 90 000 $.
Le conseil des maires de la MRC de Rivière-du-Loup a adopté une résolution en ce sens le 24 novembre. La somme sera versée à même les fonds des parcs éoliens Nicolas-Riou et Roncevaux, une démarche possible grâce à l’adoption d’une résolution il y a quelques années et en lien avec les objectifs de la MRC en matière de la gestion des matières résiduelles.
À Rivière-du-Loup, une résolution doit toujours être adoptée. À ce jour, cette question devrait d'ailleurs faire partie de l’ordre du jour de la prochaine séance du 13 décembre.
«La contribution des actionnaires va nous permettre d’assurer la sécurité financière de la SÉMER pour les prochains mois et nous permettre d’entamer la finalisation des plans détaillés pour qu’on puisse éventuellement procéder à la liquéfaction du biogaz», a ajouté le président de la SÉMER, ce mercredi 1er décembre.
Michel Lagacé précise que c’est la première fois que la SÉMER est en manque de liquidités lors d’une fin d’année financière. «Par le passé, on a versé de l’argent pour acheter des actions, mais on n’a jamais versé, même pas un quart de cenne, dans le fond de roulement», a-t-il dit.
L’an dernier, les finances de la Société avaient été sécurisées par la réception de montant de 1,8 M$ du Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage (PTMOBC). Cette somme était à recevoir à la suite d’une subvention annoncée préalablement. Il ne s’agissait pas d’un «fonds d’urgence» envoyé par le gouvernement, indique-t-il.
«Ça nous avait fait grand bien, mais cette année, si on veut terminer l’année financière et initier les plans détaillés, il faut que les partenaires versent un capital dans le fonds de roulement, confirme-t-il. C’est un capital qui sera remboursé au moment jugé opportun par la SÉMER et ses partenaires.»
PAS DE GOUTTE AVANT 2023
Par ailleurs, Michel Lagacé ne cache pas qu’il est utopique de penser que la production de gaz liquéfié pourra débuter d’ici la fin de l’année 2022. Il explique que la SÉMER attend une réponse positive du gouvernement au sujet de sa demande de subvention en février ou mars et qu’il faudra ensuite patienter entre 9 et 12 mois pour la livraison d’une pièce stratégique permettant la liquéfaction. D’autres pièces importantes seront aussi attendues.
«Ce serait miraculeux si ça arrivait pour 2022», a laissé tomber le président. Il estime ainsi que la fameuse première goutte de GNL sera produite, au mieux, au début de l’année suivante.
Rappelons que la Société d’économie mixte d’énergie renouvelable (SÉMER) a annoncé vouloir faire un retour vers la production de gaz liquéfié en septembre 2021, deux ans et demi après avoir opté pour le gaz comprimé.
Michel Lagacé expliquait alors qu’il y avait des ouvertures dans le marché pour ce produit. Il ajoutait qu’il est possible de transporter davantage de gaz naturel renouvelable par liquéfaction que par compression. La liquéfaction demande aussi des investissements moindres.
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