Entente avec la FCM : la SÉMER à la recherche d’oxygène
La Société d’économie mixte d’énergie renouvelable (SÉMER) n’aura pas à débourser les versements en capital d’un emprunt de plusieurs millions de dollars qu’elle a obtenu de la Fédération canadienne des municipalités, et ce, jusqu’en octobre 2023, à la suite d’un accord récemment signé entre les deux parties.
La SÉMER paiera ainsi seulement les intérêts sur le prêt original de 7,7 M$ - et dont le solde actuel est de 6,38 M$ - qu’elle a contracté au début de l’année 2015, soit des paiements de 36 566 $ (avril 2022), 63 129 $ (octobre 2022) et 62 784 $ (avril 2023).
La Ville de Rivière-du-Loup, actionnaire de la SÉMER à 40 %, a donné son accord à ce protocole d’entente ce lundi 14 mars. La MRC de Rivière-du-Loup, elle aussi actionnaire de premier plan, a également adopté une résolution en ce sens lors de la dernière rencontre du conseil des maires, le 17 février.
En marge de la séance du conseil municipal, le maire de Rivière-du-Loup, Mario Bastille, a expliqué qu’il s’agit d’une «convention de tolérance» que la SÉMER a prise avec son créancier «avant d’arriver à défaut de paiement». «C’était important de prendre une entente, a-t-il dit. En fonctionnant de cette manière, on étire dans le temps, puisqu’on ne paie que les intérêts.»
Rappelons qu’en décembre, la Ville de Rivière-du-Loup et la MRC de Rivière-du-Loup avaient versé un soutien de 180 000 $ chacune afin de renflouer, à court terme, le fonds de roulement de la SÉMER. Le partenaire privé, Terix-Envirogaz, avait aussi participé à la hauteur de 90 000 $.
«La SÉMER est en mode solution. On a un peu le couteau à la gorge actuellement. C’est une alternative qu’on a trouvée et la FCM était d’accord avec ça», a résumé Mario Bastille.
Le président de la SÉMER et préfet de la MRC de Rivière-du-Loup, Michel Lagacé, ne cache pas que les finances de la société sont serrées. C’est pourquoi il fallait trouver une solution afin d’avoir un peu plus d’oxygène au cours des prochains mois.
«La pérennité de l’usine, elle passe la vente du gaz naturel liquéfié (GNL). Quand ça fait quelques années que tu ne produis pas ce que tu devais produire pour améliorer les conditions [financières], à un moment donné, tu viens à bout de souffle économiquement», a-t-il mentionné.
«C’est serré depuis un bout de temps et c’est clair qu’on doit opérer dans des conditions économiques qui ne sont pas idéales. Mais la FCM a confiance en ce qu’on lui a présenté comme plan d’affaires et prévisions pour la production du GNL. C’est pourquoi elle a acquiescé à notre demande.»
L’entente avec la FCM sous-entend que la SÉMER espère finalement produire du gaz naturel liquéfié d’ici octobre 2023, moment où elle recommencera à payer intérêts et capital sur son prêt. Cela sera toutefois conditionnel à plusieurs éléments, dont l’obtention de l’aide financière de Québec, à l’arrivée de pièces mécaniques importantes et au bon fonctionnement de la production par la suite.
«Quand une institution financière n’a plus confiance envers un produit, elle retire ses billes. Actuellement, ce n’est pas le cas. La FCM a confiance envers nos prévisions et nos perspectives de rentabilité», a répété M. Lagacé.
La SÉMER attend toujours que le gouvernement du Québec lui octroie une subvention de près de 3 M$ qui lui permettra d’acquérir les équipements nécessaires à la production de gaz naturel liquéfié.
Actuellement, l’usine de biométhanisation brule le biogaz qu’elle produit. Si elle atteint ainsi ses objectifs environnementaux, elle ne couvre toutefois pas ses frais d’opération évalués à environ 2 M$ par année, et ce, malgré la contribution des municipalités partenaires.
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