Un Bombardier B12 qui ravive des souvenirs à Saint-Honoré-de-Témiscouata
Un drôle d’engin motorisé faisait tourner bien des têtes au Mont-Citadelle de Saint-Honoré-de-Témiscouata, le 5 février dernier. Un Bombardier B12, propriété d’Alain, Martin et Stéphane Dion, a sillonné les pistes de motoneige tout l’après-midi, ne manquant pas de transporter quelques passagers par la même occasion.
Martin Dion a bien voulu raconter l’histoire qui se cache derrière ce véhicule motorisé particulier qui a plus de 70 ans. «Ça faisait longtemps que moi, mon frère et mon neveu, on parlait d’acheter un B12 en prenant un petit gin. Mon père, Hervé Dion, en avait acheté un en 1948 pour passer le courrier. C’est lui qui a eu le premier contrat de Postes Canada à Saint-Honoré. J’ai pris sa relève et j’ai été facteur pendant 38 ans. Je suis retraité depuis l’an passé», explique M. Dion. À cette époque, les facteurs passaient de porte en porte avec «l’autobus des neiges» pour livrer des poches de patates, de la moulée de la farine… et de l’alcool de contrebande dans les alambics, plaisante-t-il.
Après avoir épluché à plusieurs reprises les sites web de petites annonces, les trois hommes ont finalement trouvé la perle rare à Stoneham. Le véhicule leur a été livré une semaine avant la mise en place des barrages routiers régionaux lors du premier confinement en lien avec la COVID-19, en mars 2020.
«Je voulais revivre les moments que mon père a vécus au volant de son snowmobile. Le sien était bleu, comme le nôtre […] On est bien contents de l’avoir trouvé, ceux en bon état sont rares. Plusieurs personnes en ont, mais ils ne sont pas fonctionnels, ils sont finis et pourris, sur une digue de roche. C’est un 1951 qui a été refait au complet. Il a la mécanique originale du moteur Chrysler T-120, avec une transmission de trois vitesses au volant», explique Martin Dion.
Il souhaite que ce B12 continue de se transmettre dans la famille, de génération en génération. Il est totalement hors de question pour les Dion de vendre le véhicule, peu importe le prix. Sa valeur sentimentale est inestimable. «Mon frère Alain se souvient de l’avoir conduit quand il était petit, debout sur le siège en première vitesse pour donner une chance aux chevaux de passer. Il servait à taper la neige avec un rouleau de bois quand les chemins n’étaient pas ouverts. Les plus vieux s’en souviennent, mais les jeunes n’ont souvent jamais vu ça de leur vie», raconte Martin Dion. Ces véhicules étaient utilisés l’hiver par les facteurs, les médecins, comme autobus scolaire ou encore pour transporter les curés lors de leurs visites paroissiales.
«Quand je sors le B12 et que je parle aux curieux, les souvenirs leur viennent. Tout le monde une histoire à raconter quand ils voient un snow de même, c’est l’histoire de nos ancêtres et de Joseph-Armand Bombardier.»
L’insigne de l’ancien club de motoneige de Saint-Honoré-de-Témiscouata a été dessiné à l’avant et sur les portières du snowmobile des Dion, avec la mention AMS Dion, pour le nom des trois acquéreurs. Il est aussi orné de fleurs de lys. Martin Dion compte participer à des rassemblements de propriétaires de B12 à Saint-Raymond-de-Portneuf et en Beauce au cours des prochains mois.
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