La tarification de la SÉMER double en trois ans
La tarification pour le traitement des matières organiques par l’usine de biométhanisation de la Société d’économie mixte et d’énergie renouvelable (SÉMER) de la MRC de Rivière-du-Loup passera de 15 $ à 20 $ par année par personne en janvier 2023, une augmentation d’environ 33 % en un an. Cette hausse permettra à la SÉMER d’aller chercher un montant de 500 000 $ de plus pour renflouer ses coffres.
Le président de la Société d’économie mixte et d’énergie renouvelable de la région de Rivière-du-Loup, Michel Lagacé, souligne que cette augmentation était nécessaire pour «rencontrer les objectifs liés aux couts d’opérations et pour améliorer et maintenir la capacité de traitement de l’usine.» Il l’explique aussi par l’augmentation de l’Indice de prix à la consommation de 7 % selon Statistique Canada.
En 2020, la SÉMER a décidé d’adopter une nouvelle approche de tarification per capita plutôt qu’au tonnage. La tarification lors de cette modification, en 2020, était alors de 10 $ per capita. Elle est passée à 12 $ en 2021, puis à 15 $ en 2022. Elle doublera donc après trois ans pour se chiffrer à 20 $.
TARIFICATION AUX MRC
À titre comparatif, la MRC de Rivière-du-Loup, avec ses 34 686 habitants, payait 123 300 $ en 2018 pour les services de la SÉMER. Avec la nouvelle tarification entrée en vigueur en 2020, elle a déboursé 346 860 $ au total. Ce montant doublera en 2023 pour se chiffrer à 693 720 $.
Pour la MRC des Basques (qui compte 8 719 personnes), le prix payé en 2018 à la SÉMER était de 30 000 $. Il est passé à 87 190 $ avec la nouvelle tarification de 2020 et se chiffera à 174 380 $ en 2023.
La matière récoltée lors de la collecte des bacs bruns des MRC de Rivière-du-Loup, Kamouraska, Les Basques, La Mitis et La Matapédia est acheminée à l’usine de la SÉMER à Cacouna, soit un bassin d’environ 100 000 personnes, selon le Plan de gestion des matières résiduelles 2023-2029 de la MRC de Rivière-du-Loup.
DEMANDE DE SUBVENTION
Michel Lagacé indique que la SÉMER continue d’investir et a fait l’acquisition d’un dessableur. Il ajoute que ce montant supplémentaire «donnera de l’air aux finances de la SÉMER» dans l’attente d’une réponse à la demande d’aide au gouvernement du Québec adressée en 2021 et estimée à 3 M$. Actuellement, l’usine traite les matières organiques, mais ne peut pas produire de gaz naturel renouvelable liquéfié utilisable comme carburant pour Énergir, n’ayant pas en sa possession l’équipement nécessaire.
Le président croit que la SÉMER a fait la démonstration que la liquéfaction du gaz naturel peut fonctionner, mais l’organisation est toujours dans l’attente d’une analyse financière par PWC. «C’est très long. Je suis quelqu’un de très patient, mais ça a aussi ses limites», commente M. Lagacé. Il dit avoir une bonne collaboration avec les fonctionnaires qui voulaient s’assurer que les sommes demandées seraient suffisantes. L’usine de biométhanisation a une capacité de traitement de 25 000 tonnes métriques de matières organiques par année.
«Le gouvernement du Québec devrait prendre position et maintenir l’interdiction de l’enfouissement des matières putrescibles au Québec. Nous sommes dans un contexte de changements climatiques. Nous devons prendre nos responsabilités individuelles et collectives. Le détournement des matières a un impact immédiat sur notre environnement et il se réalise avec des gestes au quotidien», complète M. Lagacé. Il estime que les revenus engrangés par la vente gaz naturel liquéfié permettront à la SÉMER d’avoir une plus grande stabilité financière.
Le président de la SÉMER, Michel Lagacé, ne s’attend pas à ce que la demande d’aide financière adressée au gouvernement du Québec débloque au cours des prochaines semaines en raison de la campagne électorale provinciale.
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