Prévention des risques liés à l’érosion et à la submersion côtières
Notre-Dame-du-Portage obtient 9,4 M $ pour protéger ses rives
Le premier ministre du Québec, François Legault, en compagnie du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel et de la députée de Rivière-du-Loup - Témiscouata, Amélie Dionne, a annoncé un investissement de 67,4 M $ pour prévenir l’érosion et la submersion côtières dans l’Est-du-Québec lors de son passage à Rivière-du-Loup ce 3 mars. De ce montant, 9,4 M $ ont été accordés à la municipalité de Notre-Dame-du-Portage pour prévenir la perte de ses berges.
«Quand on parle de changements climatiques, pour moi, il y a un point important, c’est l’urgence d’agir», a signifié François Bonnardel en conférence de presse. Il a mentionné que selon les scientifiques, l’englacement est plus tardif sur le fleuve, le niveau de la mer risque d’augmenter dans les prochaines décennies et les tempêtes deviendront plus fortes. «On se doit de tout faire pour s’assurer de sécuriser la population et la sauvegarde des biens, a-t-il dardé. Dans ses circonstances, si on ne fait rien, ce sont 5000 bâtiments et 300 kilomètres de route qui seront affectés d’ici 2065 au Québec».
Amélie Dionne a souligné la proactivité de plusieurs acteurs municipaux dans les dernières années face à cette problématique. À Notre-Dame-du-Portage, une analyse de solutions a été menée afin de mettre en lumière le secteur le plus exposé aux aléas côtiers. Des mesures de protection seront donc développées afin d’assurer la protection des Portageois situés sur la route du Fleuve, mais aussi de sauvegarder les 38,5 M $ d’actifs. Dans le quartier riverain, ce sont 115 bâtiments résidentiels et commerciaux estimés à une valeur de 33 M $, des bâtiments municipaux évalués à plus de 5 M $, le tout relié par un réseau d’aqueduc et d’égout de 3,7 km.
Après une évaluation des risques liés à l’érosion et la submersion côtière à Notre-Dame-du-Portage, le gouvernement a considéré qu’il était temps d’agir. «On est jamais trop préparés à faire face aux tempêtes», a lancé Mme Dionne.
L’argent débloqué permettra aux élus portageois de travailler en prévention pour la sauvegarde du littoral. «Aujourd’hui est un grand jour pour notre beau village. On est réputé pour nos beaux paysages, notre proximité avec le majestueux fleuve Saint-Laurent, mais cela vient aussi avec la lourde responsabilité de faire face aux changements climatiques et aux épisodes de plus en plus fréquents de déferlements côtiers. Ce que le gouvernement du Québec fait aujourd’hui via cette annonce, on ne l’aurait même pas imaginé dans nos rêves les plus fous», a partagé le maire de Notre-Dame-du-Portage, Vincent Moore.
Il indique que les citoyens interpellent souvent les élus municipaux pour savoir quoi faire avec les berges côtières avec les changements climatiques. «On se sent un peu démunis pour leur répondre», a-t-il intimé. Avec cette aide, les conseillers pourront aider les Portageois, effectuer des travaux de prévention et éduquer la population sur les manières de contrer l’érosion.
Au total, ce sont six projets qui seront réalisés dans l’Est-du-Québec, une action qui découle de l’axe «S’adapter aux changements climatiques» du Plan pour une économie verte 2030, sous la responsabilité du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Il s’agit de la première phase d’investissement du gouvernement qui a promis d’injecter 100 M $ pour contrer cette problématique lors de la plus récente campagne électorale. Depuis 2018, le Cadre pour la prévention de sinistres du ministère de la Sécurité publique a investi 44 M $ pour lutter contre l’érosion et la submersion côtière.
Avec l’argent débloqué, les municipalités dont le projet aura été retenu pourront avoir des recommandations sur des solutions durables à apporter pour assurer la sécurité de leurs citoyens et de leurs biens tout en limitant l’impact environnemental, en préservant le paysage et l’usage récréotouristique du milieu. Ces derniers sont évalués par des spécialistes en géomorphologie du ministère de la Sécurité publique.
Des exemples de travaux qui pourraient être réalisés sont des rechargements de plage, le déplacement de résidences, l’installation d’épis rocheux, la mise en place de riprap ou la construction de brise-lames. «Un dollar investi va assurer la sauvegarde de sept à dix dollars de bien et d’infrastructures», partage M. Bonnardel.
PUIS RIVIÈRE-DU-LOUP ET TROIS-PISTOLES ?
Pour l’instant, seul le projet de Notre-Dame-du-Portage a été dévoilé par le gouvernement du Québec. Le ministère de la Sécurité publique est présentement en négociation avec plusieurs municipalités concernant d’autres projets. Les prochains seront dévoilés au cours des prochains mois. Les projets sont évalués en fonction de la priorité des besoins. «On va continuer à contrer les effets néfastes de l’érosion parce que c’est quand même des couts majeurs. Il faut travailler en prévention», a déclaré Amélie Dionne.
Une autre phase d’investissement se déclinera au fil des prochaines années. Mme Dionne laisse entendre qu’elle travaille à ce que Rivière-du-Loup et Trois-Pistoles puissent bénéficier sommes pour préserver leurs rives. Elle s’est notamment entretenue avec le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert : «Je suis vraiment bien au fait de la situation, donc on va accompagner la municipalité là-dedans».
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